40 84. Francis CARCO (1886-1958). L.A.S. « Francis », [vers 1930], à « Ma chérie » [Germaine, sa première femme] ; 2 pages in-4 à son adresse 11, rue de Douai (petite trace de scotch). 150 / 200 € Il s’inquiète de la santé de son père… « l’année prochaine nous aurons une assez belle somme de côté. En réalisant une partie de la peinture qui nous reste, nous atteindrons facilement le million. […] J’ai remis hier le scénario [Paris la nuit] à Diamant-Berger et demain nous signons. C’est toujours trente billets ramassés en trois jours sans compter les 130 qui restent à toucher sur la vente anglaise et américaine. Tout va donc bien. J’ai passé la journée à corriger les épreuves de La Rue pour [Albin] Michel et le début de mon reportage de Détective [Prisons de femmes] »… 85. Francis CARCO. Manuscrit autographe signé, Préface ; 2 pages in-8 (fentes). 100 / 150 € Préface pour une exposition du peintre Marcel Coucy (1885-1964). « « Du temps qu’il habitait Montmartre où il se destinait à la peinture, le jeune Coucy découvrit, comme tant d’autres, le Cubisme […] Aujourd’hui Coucy vit à Gargilesse, dans l’Indre, loin de la Butte, des écoles et des boniments. […] c’est un grand artiste qui joue bravement le jeu et n’a jamais triché ». On joint une l.s. de Roland Dorgelès à Coucy, 19 janvier 1957. 86. Jacques CHARDONNE (1884-1968). L.A.S. « J.C », 24 novembre 1962, [à Jacques Brenner] ; 2 pages in-4. 300 / 400 € Sur la déchéance de l’édition et de la littérature. Chardonne précise sa pensée concernant le capitalisme qui repose non sur l’argent mais sur les hommes. « Quand le baromètre est à zéro, inutile de chauffer artificiellement ; l’entreprise est fichue ; elle n’a qu’à disparaître. C’est très net dans l’édition. Le Mercure est un bon exemple. (Charpentier, de même ; tous les éditeurs de “littérature”, d’ailleurs). Il s’agit d’une certaine époque (certains auteurs, et public). Et de l’éditeur. Est-ce qu’il existe des réserves d’éditeurs, quand ils manquent dans une maison ? (Charpentier était un “éditeur” ; A. Fasquelle, ce n’était rien) ; de même Arthème Fayard était un éditeur ; ses successeurs, rien. On peut déverser des capitaux (ce que l’on fait aujourd’hui) dans une maison sans éditeur et sans auteurs ; c’est faire pipi sur le sable »... Il parle d’un prix de consolation qui lui déplaît par son arrière-fond politique (« l’exploitation du malheur »), et des mœurs répréhensibles de Dumayet, avant de partager les critiques de Boisdeffre à l’égard de Cinq ans avant, dans lequel on sent le vide de Roger Nimier : « Il n’a écrit qu’un très bon livre, un des tout premiers : Un grand d’Espagne. Tout cela n’est que plus tragique. Peut-être que le meilleur livre de cette époque si creuse (sauf les journalistes) c’est Histoire d’O (n’en parlez pas à l’Académie) »... On joint une autre L.A.S., La Frette 25 octobre 1931, à Frédéric Lefèvre (1 p. in-4, enveloppe), à propos du livre de Lefèvre, Le Sol, qu’il a signalé aux Goncourt ; il lui a envoyé « un exemplaire de Claire (Mon plaisir) »...
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