ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

107 197. Pierre-Napoléon BONAPARTE (1815-1881) fils de Lucien Bonaparte ; aventurier, député de Corse, assassin du journaliste Victor Noir. 8 L.A.S., Mohimont et Paris [1838 ?]-1848 ; 19 pages in-8 ou in-4, une enveloppe et 4 adresses. 800 / 1 000 € Intéressante correspondance à ses amis belges. [De 1838 à 1848, Pierre-Napoléon Bonaparte, en exil et expulsé de plusieurs pays, vécut dans les Ardennes belges, avec sa maîtresse Rose Hesnard. Sa signature est suivie des points maçonniques.] Les premières lettres, écrites de Mohimont, sont adressées à Louis Larcin, garde général à Wellin, puis contrôleur du Canal de Charleroi, à Bruxelles (une à Mme Detinne, une amie ou parente de Larcin). – 6 juillet, il demande ce qu’il doit à Larcin et le prie de patienter pour le remboursement de sa dette, « jusqu’à l’arrivée de fonds que j’attends incessamment »… – 30 décembre. Il est désolé de ne pouvoir régler sa dette envers Mme Detinne : « la Banque de Belgique, où j’avais un crédit ouvert, a complètement suspendu ses paiemens, ainsi que vient de me l’écrire Mr le directeur de la Banque… route » ; il a demandé de l’argent à Londres. – 26 octobre 1842, il remercie pour l’envoi des Mystères de Paris. Il se plaint qu’on continue le tracasser ; les gendarmes exercent une « surveillance impolie et tracassière » ; ainsi, alors qu’il partait chasser en forêt de Chiny, ils ont maltraité l’aubergiste chez qui il avait fait halte à Luxy. – 20 septembre 1843. Projets de mariage : « Telle dont la famille et la fortune pourraient convenir, n’est ni jeune ni jolie ; telle autre est jeune et jolie, mais sa fortune est problématique ; pour d’autres enfin, il faudrait faire des démarches, dont le résultat n’est pas certain. Je crois donc que je resterai tel que je suis, en espérant un meilleur avenir »… Il se plaint de son domestique qui l’a « trahi de la manière la plus indigne »… – 16 octobre 1843, au sujet de la rente viagère qu’il a faite à Rose… Les autres lettres sont adressées à Louis Arnould, avocat à Bruxelles. – Mohimont 27 décembre 1847. Il a appris l’acquittement du baron Mertens. Il raconte son voyage en Suisse, où il a fait la connaissance de sa cousine « la grande duchesse Stéphanie, fille adoptive de l’Empereur […] Elle ne sera pas la dernière à s’efforcer d’améliorer mon sort […] Au pis-aller, d’ailleurs, l’horizon politique paraît se charger de nuages qui pourraient bien submerger la confiance insolente des quakers du jour. Moi qui ai le courage de dire que j’aimerais la guerre, je me félicite que, malgré les imprévoyans conservateurs de la paix à tout prix, on prépare presque partout des croupières à tailler ». Il continue à s’occuper de « la partie théorique de l’art militaire », et prie Arnould de lui procurer un ouvrage. Paris 29 février 1848, sur son arrivée à Paris : « Tout est tranquille, admirable d’ordre, de magnanimité et de résolution ! J’ai été bien reçu par le gouvernement provisoire ». On l’a assuré que « la République a pour principe de respecter inviolablement l’indépendance des autres pays »… – 25 mai 1848. Il a été élu « Représentant du Peuple », et admis à l’Assemblée Nationale à l’unanimité : « sans distinction de nuance d’opinion, tous nos collègues nous ont accueillis, mes cousins et moi, avec une vive sympathie ». Il est « prêt, si la République est attaquée, à me porter au 1er rang de ses défenseurs, soit contre l’étranger ou contre les fauteurs de désordres »… On joint une l.a.s. du marquis de Pange à M. Arnould (1836) ; une minute de lettre d’Arnould au Prince (1871) et 3 reçus signés par M. Prion (1863-1865).

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