ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

73 Robin dit à la louange de la femme de Freud qu’elle a abandonné ses recherches et ses études en psychologie, quand elle a appris à le connaître, dans le vrai sens du terme, parce qu’il suffisait d’un psychologue dans la famille : « Sie wissen zum Lobe meiner Frau zu sagen, dass sie ihre psychologischen Interessen und Studien aufgab, als sie mich kennen lernte, in der richtigen Meinung, dass ein Psychologe für die Familie genüge ». Freud ne sait où il a pris cela. Dans ce qu’elle lui a toujours sacrifié, les questions psychologiques n’ont rien eu à faire : « Was immer für Opfer sie mir gebracht hat, psychologische Interessen waren nicht darunter ». Elle n’est pas fille de professeur, mais nièce de deux honorables universitaires : Jacob Bernays professeur de philologie ancienne, et Michel Bernays professeur d’histoire littéraire. Sa plus jeune fille [Anna] s’occupe de psychanalyse et a fait paraître ces jours-ci son premier ouvrage sur l’analyse des enfants : « Meine jüngste Tochter beschäftigt sich allerdings mit Psychoanalyse, und hat dieser Tage ihr Erstlingswerk über die Technik der Kinderanalyse erscheinen gesehen ». Il ne peut pas confirmer que son intérêt s’est porté ces dernières années vers la philosophie antique. Gilbert Robin le décrivant comme un chef de famille craint et vénéré, Freud réplique qu’il n’a jamais donné à un membre de sa nombreuse famille l’occasion de le craindre : « Ich glaube nicht, dass ich einem einzigen Mitglied meiner zahlreichen Familie Anlass gegeben habe, mich zu fürchten ». Robin raconte aussi que les enfants Freud ont été raillés à l’école à cause de son opposition envers les professeurs. Ce n’est pas vrai. Robin connait mal Vienne s’il peut supposer que, chez les Viennois, un simple intérêt intellectuel puisse avoir de telles conséquences. La principale caractéristique des Viennois est l’indifférence, et celle-ci inspire encore aujourd’hui leur attitude envers sa personne... « Sie kennen Wien schlecht, wenn Sie annehmen, dass bei den Wienern ein rein intellektuelles Interesse solche Folgen haben könnte. Der Hauptcharakter des Wieners ist die Indifferenz und diese beherrscht wohl auch heute das Benehmen meiner Landsleute gegen meine Person»….

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