ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

551 412 551. EUGÉNIE (1826-1920) Impératrice. L.A.S., Camden Place, Chislehurst 19 juin [1874], à Hortense thayer (fille du général Bertrand) ; 11 pages in-8 (deuil). 800 / 1 000 € Longue lettre politique. Eugénie a été heureuse de recevoir la visite du frère d’Hortense, le général Henry Bertrand... « Mon fils a été bien heureux du souvenir précieux que le général lui a donné car il a été élevé dans le culte du passé ». Eugénie explique ses réserves devant les propositions des bonapartistes : « les impatiences n’ont pas voix au chapitre [...] nous ménageons et aidons le Mal [Mac-Mahon, Président de la République] dès qu’il ne s’agit pas pour nous d’une question de Principe. [...] Il faut être franc vis -à-vis du pays pour qu’il juge en connaissance de cause. [...] au sujet du suff[rage] universel, je crois qu’il faut qu’il soit dirigé, mais le mutiler me semble une tâche impossible qui donnerait des résultats contraires à ceux que l’on attend. Ce qu’il y a de pire en France c’est la petite bourgeoisie, rencunière athée, constamment aigrie qui veut être tout, sans avoir une seule vertu. Quelque mutilation qu’on veuille faire c’est au dessous d’elle qu’on coupera le nœud, et on conservera ainsi la partie dangereuse et mauvaise. [...] ce n’est pas nous qui pouvons désirer de créer des difficultés au Maréchal, au contraire ; malgré que souvent il a comblé les Pces Orléans et a été un peu dur pour nous, mais nous connaissons trop sa nature loyale pour ne pas savoir que s’il se laisse entrainer par des personnes qui l’entourent, l’esprit de justice reprend son cours après réflexion. Mon fils travaille tant qu’il peut et il désire vivement finir ses études à Woolwich où il réussit, ceci vous prouve que ni impatience ni aventures ne sont dans son programme »... 552. Joseph FIESCHI (1790-1836). L.A.S., [décembre 1835], à Nina Lassave ; 2 pages et quart in-4, adresse « Pour Nina ». 500 / 700 € Étonnante lettre de prison du régicide à sa maîtresse. [Arrêté aussitôt après son attentat contre Louis-Philippe le 28 juillet 1835, il sera condamné à mort et exécuté le 19 février 1836.] « Ma pettite amie si tu lest encore – j’en doutte, Tu me permetra que je t’expose ma position Ma conduitte a merité perdre ton amitié » Il reproche à Nina d’être « coupable de la plus affreuse calomnie ». Certes il lui a été infidèle, « et pour tant, tu conais la fermeté de mon caractère et ma vertu pour le respecque d’un ami que pour moi Anette était un dépaux sacré ». Le silence de Nina le rend « triste, abattu […] le larmes sont mon élément et la douleur cest mon martire»… Un seul mot de Nina le guérirait de tous ces maux… Etc. La lettre est certifiée par Léon Cornudet, secrétaire en chef du Parquet de la Cour royale, le 27 décembre 1835 (avec cachet encre Cour Royale de Paris, Procureur général). On joint une L.A.S. de Nina Lassave à Fieschi (1 page et quart in-8, certifiée également par Cornudet), réponse à la lettre ci-dessus. Elle s’étonne « de la calomnie dont tu me parle. Je n’ai pas l’envie de te calomnier je ne parle

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==