ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

459 462 355 459. Gaston LEROUX (1868-1927). L.A.S., Menton-Garavan Villa Lucie 27 janvier 1908, à Henri Lapauze ; 1 page et demie in-8. 300 / 400 € Il lui a envoyé son Mystère de la Chambre jaune. « Il faut que tu me fasses une réclame épatante comme un bon ami que tu es. D’abord je suis sûr que Mme Daniel Lesueur ne te laissera point de cesse que tu n’aies proclamé cette œuvre de génie. Je n’ai point oublié le soir où tu m’as fait l’honneur de me présenter et les charmants compliments qui s’en sont suivi »… 460. Jean LORRAIN (1855-1906). L.A.S. sur carte de visite au nom de Raitif de la Bretonne, à Pierre Louÿs ; 10 lignes, recto-verso. 80 / 100 € Il lui envoie « la lettre un peu folle de la Divine inconnue qui attribue à Raitif les conneries juifes du petit vent des Hem !!! Navrez un peu le cœur de ce pon chuif en lui disant qu’on l’a pris pour moi !! »... 461. Pierre LOTI (1850-1923). L.A.S., [à René Doumic] ; 2 pages et demie in-8. 100 / 120 € Il a renvoyé les épreuves le jour-même : « Il y avait tant de fautes que je vous demandais une seconde épreuve. Nous n’avons plus le temps. Je viens donc vous demander seulement de faire réviser avec le plus grand soin, sur le manuscrit, par vos correcteurs »… Il ajoute, après sa signature, quelques fautes dont il se souvient ; ainsi : « En plusieurs endroits, où je parle de la robe jaune-pensée de la dame d’honneur, on avait supprimé le trait d’union entre jaune et pensée, et cela nuisait beaucoup à la clarté »… 462. Pierre LOUŸS (1870-1925). L.A.S. « PL », 26 juin [1913], à Claude Farrère ; 4 pages in-8 à l’encre violette (petite note de Farrère à l’encre rouge). 150 / 200 € Sur les difficultés de son divorce et sa mauvaise situation financière. [Le divorce de Louÿs et de sa femme, Louise de Heredia, sera prononcé le 29 juillet 1913.] « Quels trésors d’amitié il y a en vous ! […] De tous mes amis, c’est vous […] qui avez parlé le premier, avec cette franchise, cette loyauté qui est votre âme même. Maintenant, les langues commencent à se délier. Mais vous n’avez attendu aucun “bruit public” pour me dire : “gardez-vous !” ». Louÿs a gardé, à l’égard de Farrère, « le secret absolu […] Vous m’avez demandé de brûler vos lettres, je veux vous les renvoyer après avoir pris les quelques notes que vous m’autorisez à prendre. Et ce sujet là est si cruel et je me sens tellement brisé par ces trahisons intimes, et enfin la marche de l’affaire est si rapide, si pleine d’incidents et d’orages que je n’ai pas encore trouvé une soirée pour cette petite torture »... En priorité, il a hâte de régler sa situation matérielle, sans attendre : « c’est une obsession. Cela me brûle les doigts. Tout de suite ! » ; mais voilà les vacances d’été, « ce désert financier pendant lequel on ne trouve rien, pas une goutte d’eau pour ceux qui n’ont pas pu remplir leur gourde »… Farrère ne peut imaginer « au milieu de quelles vilenies, mensonges, saletés l’affaire évolue ». Elle est menée à Paris « par une personne qui n’est que haine et rapacité, […] d’esprit étroit et d’âme basse, que vous pouvez deviner : haine et inintelligence, cela suffit à la dépeindre ». Tout n’est que mauvaise foi : on l’oblige à reconnaitre des faits qui sont faux, en utilisant « des artifices de procédure qui peuvent consommer ma ruine immédiate. Voilà ma récompense après l’acte de désintéressement que j’ai consenti de tout cœur il y a quatorze ans». Comme on n’a rien de sérieux contre lui, on veut qu’il se condamne lui-même, sous la menace. Et il cite Falkland (personnage de L’Homme qui assassina de Farrère), avant de s’écrier : « Infamie »…

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