ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

430 331 430. Paul ELUARD (1895-1952). Manuscrit autographe, [Picasso, 1951] ; 9 pages et quart sur 10 feuillets in-4 (un feuillet déchiré et recollé au scotch). 1 500 / 1 800 € Brouillon de conférence sur Pablo Picasso (prononcée à Londres le 18 octobre 1951 ; un important fragment en a été publié, sous le titre « Le plus jeune artiste du monde », à la « une » du numéro des Lettres françaises du 25 octobre 1951, portant en bandeau : « Picasso a 70 ans »). Ce manuscrit, à l’encre bleu nuit ou au stylo bleu, présente de nombreuses et importantes ratures et corrections. « J’imagine facilement que l’on vient de publier le cent soixante et onze millième article et le mille deux centième livre sur Picasso, que l’on en est à sa millionième photographie et que son nom est devenu un mot commun […] On n’a jamais parlé d’un peintre vivant comme on parle de Picasso. Et pourtant, cet homme de 70 ans peut être considéré comme le plus jeune artiste de son temps. Commencée il y a plus d’un demi-siècle, son œuvre continue à se montrer la plus vivace du monde, elle continue à surprendre, à indigner, et, heureusement aussi, à susciter l’admiration et l’enthousiasme. […] La vérité sur laquelle Picasso s’appuie, c’est sa propre jeunesse. […] Et, aujourd’hui, nous ne commémorons pas Picasso, nous l’inaugurons. Sa force sera grande, son génie va s’épanouir. Demain ne réalisera pas la promesse d’hier, mais la promesse du lendemain suivant. Ce perpétuel enfant, ce nouveau Faust et ce nouveau Don Juan se promet de séduire, de méduser […] Que fait Picasso aujourd’hui ? Une chèvre. Pour ses côtes, il a pris des branches, pour ses mamelles deux marmites, pour ses cornes, un guidon de bicyclette. Et la chèvre commence à vivre. Et Picasso est né »… Etc. Ancienne collection Jacques Millot (Bibliothèque du Professeur Millot, 15 juin 1991, n° 66). 431. Claude FARRÈRE (1876-1957). L.A.S. « Claude », 11 août 1915, à « ma Chrysa » ; 6 pages in-fol. 100 / 150 € Longue et amusante lettre racontant la curieuse visite qu’il a eue à son domicile d’une femme qui désirait le connaître, et qui se met bien vite « à demi-dégrafée [...] j’ai eu la sensation soudaine que les yeux qui plongeaient droit dans les miens m’engourdissaient lentement une épaule... Je me suis levé, sous un prétexte tellement galant qu’il ne restait plus à ma dangereuse partenaire qu’à ôter sa chemise pour en venir au corps à corps le plus “direct”, – Rosalie, si j’ose être indécent ! – ou à lâcher pied. Ce qu’elle fit »...

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