ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

330 429. Paul ELUARD (1895-1952). Poème autographe signé, Comprenne qui voudra…, [1944] ; 1 page in-fol. 1 800 / 2 000 € Manuscrit de travail avec ratures et corrections, à l’encre bleu nuit sur papier quadrillé. Le poème a été écrit à la Libération, en réaction au supplice des femmes tondues. Il a été publié dans Les Lettres françaises le 2 décembre 1944, et recueilli dans Au rendez-vous allemand (Éditions de Minuit, 1944). Il compte 26 vers. En tête de ce brouillon, Eluard a inscrit les mots : « En ce temps » ; l’inscription sera développée dans l’édition : « En ce temps-là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait des filles. On allait même jusqu’à les tondre». On a noté au crayon, en tête, le nom de «Madeleine Legrand à Fresnes». Le poème a été cité avec émotion par Georges Pompidou lors d’une conférence de presse le 22 septembre 1969, en réponse à une question sur l’affaire Gabrielle Russier. «Comprenne qui voudra Moi mon remords ce fut La malheureuse qui resta Sur le pavé La victime raisonnable À la robe déchirée Au regard d’enfant perdue Découronnée défigurée Celle qui ressemble aux morts Qui sont morts pour être aimés»…

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