314 le boche sans les vertus militaires – c’est tout te dire ! finassieren, chicanieren etc. En attendant on bouffe à peine. Rien ne pousse ici – pas de légumes, trop froid. La viande une fois par semaine et hors de prix est mauvaise. Les œufs sans goût – le poisson sans goût heureusement on est pas difficile. Mais le hareng fumé au flocon d’avoine – j’en veux plus – les chats non plus. […] Tixier-Vignancourt est engagé dans l’épilepsie électorale de je ne sais quelles Pyrénées. Mais il a réalisé avec moi un miracle ! une monstruosité ! »… On joint une petite L.A.S., Klaskovgaard le 8 (demi-page in-fol.) : « Cher vieux Je m’attendais à recevoir de tes nouvelles d’un autre bled argentin… tu me disais ton désir d’aller tâter l’agriculture »… .../... 403. Louis-Ferdinand CÉLINE. 6 L.A.S., signées aussi par Lucette, [Neuilly août-septembre 1951], à son ami Paul Marteau à Cannes ; 32 pages in-4, enveloppes. 4 000 / 5 000 € Lettres inédites sur son retour en France, son séjour à Neuilly et son installation à Meudon [les Destouches ont été accueillis et logés chez Paul Marteau, dans son hôtel particulier de Neuilly, avant de s’installer à Meudon, alors que les Marteau étaient en vacances dans leur villa de Cannes]. Samedi [11 août]. Céline est affolé par les prix… « on est joliment bien dans votre Palais-férie ! Quelles nuits ! Si je n’étais pas obligé de sortir je serais parfaitement heureux ! […] Ici tout est parfait la ménagerie est calme. Tout le monde est couché à 21 heures – levé à 8 – et jamais de visites ! »… Le Lundi [13 août]. « Quelle honte ce téléphone ! Il crépite pire qu’en 1900 ! et on aurait Sydney limpide ! C’est ça la vie moderne. Pas de crapauds dans la rivière ? C’est qu’ils sont remontés à Paris ! Ils savent vivre ! Comme nous ici dans l’enchantement, chez vous. L’horreur c’est de sortir ». Il est allé avec Lucette voir « une vieille copine russe danseuse. Cette brave hystérique en vingt minutes de convulsions m’a éreinté pour huit jours – et avenue du Bois !
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==