ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

385 299 385. Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. (paraphe), [Copenhague] 2 août [1948, à son ami Georges Geoffroy ; 2 pages in-fol. 800 / 1 000 € Conseils sexuels. Il le remercie d’avoir reçu Milton Hindus : « c’est une sorte de rabbin qui me veut du bien – et me le prouve en somme – mais il admire Hitler ! c’est grave ! Il le compare à Napoléon et César! Qu’il ne connait pas. Il a trop lu de Readers Digest. Il est scandalisé que je n’aie jamais songé à ouvrir Mein Kampf ! » Puis il en vient aux problèmes conjugaux et sexuels de son ami : « Il ne peut plus être question que de sentiments, de platoniques et poétiques échanges. Mais Dieu pourquoi pas ! Mais si tu perds ta prostate comme elle a perdu ses ovaires tu es un sacré imbécile. Il faut faire fonctionner tout ce bazar un petit peu mon vieux – ne pas collaborer avec la vieillesse ! Lutte agréable et aimable que de te faire sucer de temps en temps de temps à autre. Cette entrainée vertu et sentimentale pudeur m’est très suspecte chez toi. Tu te retires positivement des exercices érotiques sous des prétextes qui ne tiennent pas debout. Plus de simplicité ! Moi je peux conseiller qui ne baise jamais sous peine d’horribles migraines ! Mais tu n’en es pas là ! Tu n’as pas besoin comme moi de te labourer la nénette ! Quel exercice ! Quel bagne ! […] Et rien au tragique surtout cher vieux ! Rire à ses propres dépens et le plus salubre des exercices. J’en abuse ! Je peux m’en payer ! Rigole du dentiste. Rigole de toimême ! La vie nous rend ridicules en tout et pour tout!»… 386. Louis-Ferdinand CÉLINE. 2 L.A.S. « LFC », [Klarskovgaard août 1948], à Marie Bell ; 1 page et demie (petite déchirure réparée à l’adhésif) et 1 page in-fol. 500 / 700 € Le mercredi [août (?)]. « Chère Marie. J’aimerais bien aussi t’embrasser mais je me rends compte qu’il est absolument impossible hélas de te rencontrer à présent que je suis dans ce sous-sous-trou impossible d’accès !!! Pas de chemins, même pour autos! Pas de chemins de fer pas de bus ! et si loin de Copenhague ! et interdiction d’aller en auto de Copenh – ici... Tout cela bien sûr a l’air ridicule, cinéma, opérette – mais hélas ce sont les faits. Je suis toujours strictement prisonnier sur parole – Rien à dire – Tu me détesterais après avoir perdu ton temps et ton amitié en allées et venues suspectes, pénibles, coûteuses, dérisoires. Nous sommes habitués nous à ces conditions mais pour le reste des mortels c’est pure folie »…. Le 18 [août]. « Je suis aussi bien désolé ! Mais que faire ? Trop tard tu vois ! trop tard ! à Copenhague c’était facile. Mais ici au diable dans des conditions si grotesques... Si tu voyais ! Non, il faut renoncer ! »… Lettres à Marie Bell (Du Lérot), nos 8 et 9.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==