ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

384 297 fait par une damoiselle, même à gode ! » Quant à la lettre à Sartre [À l’agité du bocal], « tant pis qu’elle circule ! Tant mieux. Il ne me fera pas extrader, ni Charbonnières. Ils ont rêvé, tant pis. Ils l’ont dans le cul comme Voiliers »... Le 29 [avril]. Il donne l’adresse d’Arletty au Plaza Athénée. Tout irait avec d’Arquian, s’il n’y avait pas la Voilier : «elle compte précisément payer son amende avec le retirage du Voyage ! Cette bonne blague ! Et moi je saute à la corde. […] Alors foutre je voudrais lui interdire de tirer. Tout net. […] Qu’elle se trouve au moins forcée de me faire un autre contrat avec flouze d’abord »… 383. Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. « LFCéline », [Copenhague] le 30 [avril 1948] ; à son ami l’éditeur JeanGabriel Daragnès ; 3 pages in-fol. 600 / 800 € « Tu es le seul qui saisisse les choses. Si tu savais les lettres de cons soi-disant amis que je reçois ! à dégueuler ! […] Ta venue m’a fait beaucoup de bien ici dans le coin. Ils te redoutent indépendant un monsieur. À l’ambassade, chez Mik, etc. Tu leur pisses au cul. Voilà ce qui compte ! Les babillards du même bord c’est du vent. Le monsieur qui leur pisse au train voilà l’autorité. […] Si je crevais lentement de faim ici ou rapidement de maladie ça ferait plaisir à tout le monde »… Pas question que Lucette aille à Paris : « elle serait prise au piège, assassinée, kinappée, enfermée je ne vivrais plus »… Puis sur ses livres : « Fais ce que tu peux pour Scandale et Foudres et Flèches – reproduction, adaptation, traduction absolument interdites – je pense de plus en plus au clandestin – seul moyen de m’en tirer – à petits tirages extrêmement cher même Féerie par petits livrets. Je pense à une nouvelle de 50 pages, l’Ambassadrice (sur Copenhague). Quand on verra ce que donnent les autres je te le refilerai, mais c’est 3 mois de boulot – en inédit, c’est bon. Ne fais pas de démarches auprès de Naud, c’est nib. Il attend que la Lune descende en charette les Champs-Élysées. – Kif Fasquelle – Kif Philippon – gentils agités causeurs […] Pour le mandat je l’aurai au train 10 ans, 20 ans – voilà ce qui est à peu près assuré »… 384. Louis-Ferdinand CÉLINE. 5 L.A.S. « LFC » (une signée « LF Céline », une non signée), [Copenhague août-décembre 1948], à son ami l’éditeur Jean-Gabriel Daragnès ; 3, 9, 9, 2 et 4 pages in-fol. 2 000 / 2 500 € Longues lettres contre Mme Voilier et Denoël. 5 août. « Je crois que tu dois avoir bien du mal à renflouer ma nef pourrie ! Pourris éditeurs aussi ! Tous décidément ! Plus aucune nouvelle d’Arquian !… réfléchissant aussi sans doute, attendant la chute de la Lune dans son vase de nuit… et les ffameux Eeevénements ! C’est du RàF qui fait les Eeevénements en France – Pas de bombe dans le cul pas d’EEvénements. Personne ne bouge, accroupis sur ses ronds, sa Situaaaation ». Il a, « par un “cul-béni” admiratrice belge », des nouvelles de Le Vigan [qui va sortir de prison] « à ne communiquer à personne (au ghetto Popol surtout vipérin en diable) »... Il ajoute : « Je voudrais qu’il aille en sortant de cage passer qq temps chez ce cul béni », Mme Fays Vuylstecke à Geluwe : « Elle est friquée. C’est une grosse brasserie, à 3 kil. de la frontière française. Il se refera la cerise. Je n’ai jamais rien accepté d’elle. Que son cœur dévot prenne Le Vigan en charge». Le 17 [octobre ?]. Après avoir parlé de problèmes d’argent (« Toujours pauvres comme des rats»), il recommande que toute éventuelle édition de ses œuvres se fasse « en Suisse et en argent suisse. Tout et toujours en Suisse. Merde et la France ! [...] j’ai 600.000 francs de saisie du fisc chez Denoël Voilier ! [...] Ne t’hypnotise pas sur la Voilier. Elle n’a pas un sou – c’est une canaille, et je lui ai dix fois signifié que notre contrat était rompu [...] Il faut m’éditer en Suisse à mon nom c’est tout. .../...

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