ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

292 375. Louis-Ferdinand CÉLINE. 3 L.A.S. « LFC » (la 1ère « Louis Fd »), Copenhague mars-juillet 1947, à son ami l’éditeur Jean-Gabriel Daragnès ; 2, 3 ½ et 2 pages in-fol. 1 500 / 1 800 € Lettres d’exil, sur les poursuites contre lui, et sur ses éditeurs. 17-2 [sic pour mars]. Il lui demande du sucre et du thé, car il n’y en a plus au Danemark ; « le beurre on s’en passe »... Céline parle alors de ses éditeurs : « Sorlot promet vaguement un acompte pour le 15 ! Oh la tante ! il est coriace ! Mais c’est à rire – Rien de tragique... Il a déjà touché le pèze des souscripteurs. Il laisse venir. La Voiliers [maîtresse de Robert Denoël, et principale actionnaire des éditions] son procès en Epuration remis “sine die” ! C’est une femme gangster – tous les vices [...] Ah je voudrais séduire Fasquelle ! J’apprends que Staline est passionné par mes livres ! Vois ce que je loupe ! »... 5 juillet. Il remercie les Daragnès de l’accueil réservé à Mikkelsen. « Du damné puant que j’étais depuis deux ans, en cul de basse fosse, je suis devenu le damné qui a tout de même des amis excellents»… Il attaque son prochain livre Féerie pour une autre fois : « je le débiterai en chapitres. L’avenir n’est à personne, à moi pas surtout ! Je suis sur le bombardement de Montmartre. Je vois que la soif du sang ne s’étanche guère en France. On arrivera à la Bombe Atomique avant l’amnistie si ça continue!»… Il demande qu’on vienne le voir… 25 juillet. Sur Gen Paul : « Je crois que le pauvre Gen va se dissoudre dans l’alcool. Je n’en retrouverai plus si je rentre jamais… quelques filaments de rigolade un peu de fiel, quelques cristaux de génie… un bocal »… Il conseille d’aller voir Jacques Deval, qui va rentrer en France… «On me propose de m’imprimer en Suisse et en France aussi, mais je me gratte… Les successeurs de Denoël en tout cas sont des beaux fumiers! Pas un geste! Pas un mot!»… On joint une L.A.S., 1er mai [1947], à Mme Daragnès (1 page et demie in-4), l’avertissant que Mikkelsen a remis son voyage à Paris. « Notre situation est redevenue sinistre. Je suis l’objet des attaques du journal communiste danois Land o Folk qui cherche pouille au gouvernement à mon sujet, qui trouve évident que ma place n’est pas à l’hôpital, mais en France, au cachot, aux poteaux etc. » 376. Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. « Ferdinand », Copenhague 8 juillet [1947], à Marie Bell ; 1 page in-4. 500 / 600 € Espoir d’une visite de Marie Bell à Copenhague. « Chère Marie Ne te désiste pas toi aussi ! Je compte plus sur ton cœur que sur les paroles des hommes... Un coup d’avion ! un coup d’aile ! et que je t’embrasse ! Zoulou [Zuloaga] semble défaillir finalement... Depuis 3 ans on crève d’être à sec des brises natales ! Tu penses ! Tu ne verras pas des gens tristes ne redoute rien ! Pleins d’histoires marrantes au contraire et je t’assure bien inédites ! Et puis aucun risque je t’affirme. Il y a des touristes français plein les rues de Copenhague. Je te céderai mon lit s’il le faut j’irai recoucher en prison pour te faciliter les choses... au pire ! Mais l’Hôtel d’Angleterre et sa réputation mondiale sont là pour un coup j’imagine ! N’attends pas les froids... Bien entendu je ne dirai rien de ta venue, et tu sais que je peux me taire – autant que je t’aime Ce n’est pas peu dire »… On joint un télégramme d’Hella Johansen à Marie Bell, [13 janvier 1946] : « louis tres malade espere en vous »… Lettres à Marie Bell (Du Lérot), nos 7 et 6.

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