ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

289 371. Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. « Louis F Céline », [15 avril 1943], à Marie Bell ; 2 pages in-4 sur papier bleu. 800 / 1 000 € Lettre admirative à la comédienne, après la première de Renaud et Armide de Jean Cocteau. «Chère Amie Soirée magnifique grâce à vous. Mille grâces et affectueuses pensées ! Pièce superbe, acteurs admirables, vous la plus belle, parfaite. Moins chaud sur les costumes [de Christian Bérard] plus quazarts que féeriques. Ratés. Le vôtre du second (à plumes) affreux. Il vous gonfle le visage. La traîne miteuse. Tout ceci manque de luxe. Le décor [de Bérard] mauvais. On veut voir les jardins d’Armide. On trouve une mine de charbon désaffectée. Et puis pourquoi voir si mesquin ne pas utiliser toute votre scène – toujours réduire vos actes à des levers de rideau... Ratatiner tout. Êtes-vous fatigués ? Pas assez de féerie dans ce décor, des projections de fleurs... de grâce... Vous vous traînez dans le coaltar, on imaginerait des roses. Il faudrait plus de musique. Cette pièce comme toutes les grandes pièces est sur la pente opéra – pas de bruits d’atmosphère, le dernier acte est très réussi because, mais un peu trop sourdes les musiques – Tout devrait se rejoindre, voix et musique. Ne jamais oublier que l’Homme chantait avant de parler. Le chant est naturel, la parole est apprise. La source de poésie sort au chant – pas au bavardage. Cocteau aurait introduit un peu de drôlerie – il frôlait Schaekspeare déjà tel quel c’est bien agréable – et vous êtes à la mesure […] On n’y célèbre aucun juif, si ce n’est un peu Ben Jésus. J’y respire »…. Il envoie « mille baisers et cent mille gros et affectueux mercis ». Et il ajoute qu’il n’a pas aimé le prologue (deux proverbes de Carmontelle), qui « assomme déjà l’auditoire de vers avant votre arrivée ! Quelle maladresse ! Et puis un concours de diction ! Les trois meilleurs jeunes gens lauréats de la Confrérie Vincent de Paul ! Grotesque ! » Lettres à Marie Bell (Du Lérot), n° 1. 372. Louis-Ferdinand CÉLINE. 4 L.A.S., [1943], à Marie Bell ; 3 pages in-8 et 2 pages in-4, adresse au verso de la 1ère lettre (déchirure lors de l’ouverture). 1 200 / 1 500 € [19 février]. « Mille excuses ! Pas la semaine prochaine ! Me voici pris par un travail du soir ! Je passerai vous voir chez vous un matin »... Le 13 [mai (?)]. « Chère Marie Je ne sais comment vous témoigner toute ma gratitude et ma désolation... Je renonce à cette vente. Pour vous pour moi tous ces pourparlers sont assommants, humiliants, abominables ! Qu’ils aillent tous se faire foutre ! N’y pensons plus ! Et mille grands mercis ! Je passerai à Joinville vous voir Lundi ! »… Le 3. « Chère Marie Croyez moi tout désolé de vous avoir engagé l’autre soir dans cette démarche si stupide, si pénible. Je n’ose reparaître. Qu’espérer de ce petit bougre tout papillotant de poussières ? Rien bien sûr ! Au musée ! Où avais-je la tête ! J’ai honte ! Ah ! les armées tartares devraient passer qq jours dans les Théâtres subventionnés. Quelques jours seulement... La Pauvre Almanzor [Lucette] vous demande bien pardon ! – (je suis seul responsable) cela ne m’arrivera plus. À quand le splendide équipage et non plus le fiacre ! Voici ce dont je rêve pour vous. Être éclaboussé ! Païva vraiment et non plus son “6ème” »… 5 [juin (?)]. « Pas la semaine prochaine si vous voulez bien. J’ai trop de migraine. Je travaille trop. Je suis ahuri. L’autre semaine avant le départ. Je passerai vous voir au théâtre ou à St Maurice »…. Lettres à Marie Bell (Du Lérot), nos 2, 3, 4, 5.

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