ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

240 305. Louis ARAGON (1897-1982). Manuscrit autographe signé, Madame à sa tour monte ; 9 pages in-fol. (petites usures au pli au dernier feuillet). 1 500 / 2 000 € Première version du conte publié dans Le libertinage (Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1924). Elle présente d’importantes variantes avec le texte publié. Selon Aragon (« Avant-lire » dans l’édition de 1977), cette première version daterait de 1919 ; il ajoute : « je n’ai peut-être de ma vie tant récrit, retravaillé un texte », parlant de trois ou quatre versions successives. Celle-ci, par l’intermédiaire d’un tapuscrit conservé à la Beinecke Library de Yale, a été traduite en anglais dans The Dial en janvier 1922. Le manuscrit, à l’encre noire sur de grands feuillets ne laissant qu’une marge étroite, présente quelques ratures et corrections. En bas du dernier feuillet, Aragon a inscrit ce vers de Baudelaire : « La froide majesté de la femme stérile C.B. ». Aragon fait dans ce conte le portrait d’une jeune femme nommée Matisse. « Pour la première fois dans la littérature, Matisse n’est pas une princesse russe mais une rousse qui naquit aux Batignolles, il y a tout-de-même, plus de vingt ans. Ses bras, les plus longs du monde, aboutissent à des mains à peine ébauchées, si grandes qu’on les imagine faites pour soutenir un front pensif »… Et il conclut : « Si Matisse n’était pas si froidement raisonnable, elle dominerait vite la ville comme autrefois une Ninon, comme aujourd’hui une Sorel. Elle se contente de l’habiter ».

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