ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

303 302 238 302. Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918). 2 poèmes autographes, [1911] ; demi-page grand in-8 (au dos, en-tête et vignette de l’Hôtel zu den vier Jahreszeiten München). 1 000 / 1 200 € Sur Mme Edvard D.r.ks. Distique inédit inspiré par l’épouse du peintre norvégien Edvard Diriks (1855-1930), célébré à plusieurs reprises par Apollinaire dans ses chroniques d’art, notamment comme «Peintre du vent» (1er mai 1908). « Anna sur sa cavale écumante et fleurie Passe dans l’air glacé comme une Walkyrie ». Sur M. C..l.n. Amusant quatrain publié sous le titre Sur un magistrat, à la fin d’une chronique de La Vie anecdotique (Mercure de France, 16 juillet 1911), consacrée aux « impromptus de Jean Moréas», avec deux autres «impromptus qui m’avaient échappé » ; le magistrat en question est Marcel Coulon (18731959), qui était aussi critique littéraire. « Coulon, sous-rival de Bartole Quoi qu’on dise, je le maintiens, Attache en dépit du Pactole Avec des saucisses ses chiens ». 303. Louis ARAGON (1897-1982). L.A.S. « Louis A. », Lundi [février 1919], à Jean Cocteau ; 2 pages in4, enveloppe. 500 / 700 € Curieuse lettre relative à la préparation du premier numéro de Littérature – qui paraît le 1er mars 1919 (le jour même où cette lettre arrive à Paris), et dont les dadaïstes ont exclu Cocteau et Max Jacob, alors que Cocteau a inondé Aragon de lettres pour faire accepter sa collaboration. ... « Mais vous voyez bien que je ne vous croyais pas capable de ces vilenies puisque je vous écrivais encore. Si je les avais admises, le silence et le mépris. Seulement vous cherchez des responsables : il y en a plus loin que ceux à qui vous pensez et de qui je serais prêt à tout admettre, parce que je ne sais pas aimer à demi. Je reconnais ici une méchanceté qui s’est déjà exercée contre ceux que j’aime. Je répugne à vous livrer son visage. Au delà des malentendus il est tout de même une propreté, je ne suis pas agent des mœurs ». Aragon est en Allemagne « parmi les usines et les chemins de fer. Mes amis m’écrivent ; une revue aux couleurs du jour, mon nom près du leur quand je reviendrai. Aussitôt, bonheur de se compromettre, j’exige qu’ils me lient à eux dès le premier pas. Tout se passe en dehors de moi, au pays de la confiance. Soudain cette aventure à pleurer. Mes amis écoutent d’autres gens, croient qu’on me berne, qu’on m’arrache à eux. Je ne sais plus sur quel ton crier la vérité »... Aragon supplie Cocteau d’avoir foi en lui jusqu’à son retour et « d’aimer, un peu, malgré lui-même, mon ami André [Breton], l’image de toute pureté »...

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