ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

225 288. Émile ZOLA. 7 L.A.S., 1899-1901, à Maître Fernand Labori ; 11 pages in-8, enveloppes. 5 000 / 7 000 € À son avocat, qui fut aussi le défenseur d’Alfred Dreyfus. Paris 8 octobre 1899. Zola va aller déjeuner vendredi chez Labori, dans sa villa Les Marguerites à Samois, avec Desmoulin : « je compte bien sur la bonne journée que je me promets Ma femme est partie hier pour l’Italie »... – 12 octobre. Il ne pourra rester dîner le lendemain, car il doit être à Paris le soir : « je vous préviens, sachant que les maîtresses de maison aiment bien à être averties. Quelles bonnes heures je me promets ! »... – 16 octobre. Zola transmet à Labori la carte postale de sa femme, envoyée de Florence (carte postale jointe, portant une inscription autographe signée d’Alexandrine Zola). « Quelle belle journée nous avons passée vendredi ! J’ai toute la forêt dans ma tête et dans mon cœur. Nous sommes rentrés à Paris avec du retard, mais une fois à table, tout s’efface, et il ne reste que la mémoire des choses belles et heureuses. […] Je viens de voir Mathieu Dreyfus. Nous avons longuement causé. Lui aussi veut marcher résolument. Reposez-vous bien, et, dès votre retour, nous agirons ». [Dreyfus avait été déclaré coupable avec circonstances atténuantes, et le gouvernement voulait le gracier er l’amnistier. Zola souhaitait que le procès reprît, afin de prouver l’innocence de Dreyfus.]. La carte postale envoyée d’Italie par Alexandrine Zola représente Ponce-Pilate montrant le Christ à la foule ; elle porte un texte imprimé en italien, saluant l’avocat et l’apôtre de la vérité, avec l’adresse imprimée « Illustre Avvocato Fernando Labori » ; Alexandrine Zola a ajouté au bas de la carte une ligne d’envoi en italien, et signé. – 28 décembre. Au sujet de l’affaire Judet et du dossier François Zola (que Judet avait calomnié). Zola a vu Waldeck-Rousseau et le général de Galliffet (ministre de la Guerre) : « Tout est arrangé ». Il viendra chercher Labori pour se rendre le 3 janvier au ministère. « Jacques Dhur est autorisé à nous accompagner [...] nous aurons le temps, dans le fiacre, de causer et de nous entendre »… Paris 23 juillet 1900. Il part pour Médan... « je pense que nous n’avons rien à nous dire d’utile avant octobre. Vous avez bien raison, reposons-nous le plus gaiement possible, prenons des forces pour les luttes futures, car il est impossible que de si grandes choses finissent ainsi. J’ai bon espoir, malgré tout. Notre jour va venir »... Paris 23 février 1901. Zola demande un rendez-vous à Labori : « Il faut pourtant que nous causions et que nous décidions ce que nous allons faire dans l’affaire Judet et dans celle des experts. J’ai été si écrasé de besogne jusqu’ici, que j’ai un peu fait le mort. Mais les jours s’écoulent, il devient nécessaire d’agir »... – 25 février. « d’après les deux assignations que je vous envoie, il résulte que nous avons jusqu’au 12 mars pour Judet et jusqu’au 15 mars pour les experts. Je vair réfléchir de mon côté et je vous prie de réfléchir du vôtre. Vers la fin de la semaine [...] nous prendrons une décision »...

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