ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

221 277. Émile ZOLA. L.A.S., Paris 3 octobre 1893, à un « cher confrère » [Lucien Wolff, du Daily Graphic de Londres] ; 2 pages in-8. 400 / 500 € Après le Congrès de la Presse à Londres. Il lui envoie « un article paru ce soir dans le journal Paris, qui me semble très intéressant pour les journaux anglais. Ne croyez-vous pas qu’il serait bon de le traduire et de le donner en entier dans un grand journal ? Il m’a paru d’une note absolument juste, très flatteur pour vos compatriotes, très vrai, résumant admirablement toute ma visite à Londres. […] Nous avons fait une excellente traversée. – Merci encore de l’amabilité que vous avez mise à me piloter dans Londres »... On joint une enveloppe autogr. au rédacteur du journal Gegenwart à Berlin, [3 oct. 1893]. 278. Émile ZOLA. Manuscrit autographe, [26 octobre 1893] ; 3 pages in-8. 2 000 / 2 500 € Brouillon de discours aux représentants de la littérature et de la presse russes. [Le 26 octobre 1893, un banquet a été offert aux marins russes et à une délégation d’écrivains et journalistes russes.] Il porte, « au nom de la Société des Gens de Lettres », un toast « à la presse russe, à la littérature russe […] L’esprit souffle par-dessus les frontières, ce sont les œuvres des écrivains de génie, échangées entre les peuples, qui sont les messagères de la paix et les avant-coureuses des solides alliances. […] ce grand baiser fraternel entre la Russie et la France […] a été préparé par des années de mutuelle sympathie littéraire. La littérature française avait envoyé ses ambassadeurs, Balzac et Hugo, et la littérature russe a répondu en nous envoyant les siens, Tourguénef, Dostoiewski et Tolstoï. Ils ont ému les cœurs, rapproché les esprits […] l’œuvre doit même être continuée et élargie. Au dessus de l’alliance entre deux peuples, il y a l’alliance entre tous les peuples. C’est un rêve sans doute. […] Pourquoi ne pas espérer dans ce grand courant de bonté humaine qui se déclare, et pourquoi ne pas confier la cause aux écrivains, à ces voix puissantes qui volent d’une nation à l’autre, en trouvant un écho dans toutes les âmes, en faisant de toute l’humanité souffrante une même famille ? »… Il dit sa propre dette à la presse russe : il a été « accueilli par elle et réconforté aux heures difficiles de mon existence »… Et il boit « à l’universelle littérature, à la patrie commune ! » On joint la plaquette Éloge d’Émile Zola de Marcel Batilliat (1905), et l’épreuve d’un autre discours de Batilliat sur Zola.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==