ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

206 250. Émile ZOLA. L.A.S., Médan 22 décembre 1882, à Théodore Duret ; 2 pages in-8. 500 / 600 € « Quel voyageur vous faites ! On vous croit sur un point du globe, et vous êtes aux antipodes. Votre lettre tombe chez moi comme une grosse surprise. Mon Dieu ! non, je ne connais personne à Saint-Pétersbourg, si ce n’est M. Stassioulevitch, le directeur du Messager de l’Europe, et encore pas assez intimement pour me permettre de vous adresser à lui, Je regrette bien ma sauvagerie qui me rend si réfractaire aux relations nouvelles. Mais vous devez déjà avoir là-bas des amis, car vous êtes cosmopolite, vous vous trouvez partout chez vous. Et, puisque la Russie vous surprend et vous émeut, je compte bien que vous m’en causerez longuement à votre retour. En mars, nous serons à Paris, que vous ne traverserez pas, je l’espère, sans venir nous demander à diner. Moi, je suis encore ici pour un mois, plongé dans la fin de mon roman [La Joie de vivre]. Depuis juin, je n’ai pas bougé, et j’avoue que je suis très las. Mais, que voulez-vous ? ma besogne est lourde, il me faut cet effort pour la mener à bien»… 251. Émile ZOLA. L.A.S., Médan 18 septembre 1884 ; 1 page et demie in-8 (traces de réparations au 2e feuillet). 400 / 500 € Il rejette la demande « de traduire en partie mon roman Au Bonheur des Dames, pour publier ces extraits dans un journal hollandais. Je vous avoue que ce projet ne me va guère. Pourquoi ne pas publier l’œuvre dans sa totalité ? Cette traduction écourtée pourrait en empêcher une plus complète. Enfin, il y a, pour le principe, la question des droits d’auteur »… 252. Émile ZOLA. L.A.S., Paris 11 décembre 1884, à un « cher confrère » [Ernest Daudet] ; 1 page in-8. 400 / 500 € Au sujet de la représentation de Pot-Bouille à l’Ambigu. « J’aurais désiré vous offrir les deux fauteuils que vous avez demandés en location ; mais mon service est si restreint que cela m’a été impossible ; et j’ai encore des batailles pour vous faire inscrire sur la feuille. Enfin, vous pouvez demain faire retirer le coupon au contrôle ». Il envoie deux entrées pour la répétition générale. On joint une P.A.S., Paris 30 avril 1884 (1 p. in-8, avec timbre fiscal) : reçu de son éditeur Charpentier la somme de 5 000 F, « valeur à compte sur mes droits d’auteur ». 253. Émile ZOLA. L.A.S., Médan 3 février 1885 ; 1 page et demie in-8. 600 / 800 € Intéressante lettre sur ses romans. « En effet, je vous répondrai d’abord que je ne suis pas un législateur, et que mon rôle se borne à observer ce qui est et à dire ce que j’ai vu. Mes livres ne sont que des procès-verbaux, mon seul effort est de les rendre le plus exact et le plus vivant possible. Maintenant, si vous me pressiez un peu, j’ajouterais que je ne crois pas plus que vous à un retour possible vers la vie de famille. Je suis pessimiste, chaque jour qui s’écoule aggrave le mal et rend la guérison plus douteuse. C’est la société qu’il faut refondre, et tout ce qu’on peut espérer c’est que cette refonte se passe humainement. Le siècle prochain garde son secret, il faut ou que la bourgeoisie cède, ou que la bourgeoisie soit emportée »...

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