ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

175 186. Alexandre DUMAS père (1802-1870). Manuscrit autographe signé « A.D. », Chronique, [vers 1862] ; 2 pages et demie in-4. 400 / 500 € Faits divers de Naples, publiés en italien, sous le titre Cronaca, dans son journal napolitain L’Indipendente. « Hier une pauvre femme du quartier Pennino, secouant des tapis par la fenêtre tomba du troisième étage et se blessa grièvement sur le pavé. Si comme en France il était défendu à Naples de jetter de la poussière sur les passans cet accident ne serait point arrivé ». Dumas raconte également une bagarre au poignard, l’arrestation d’un homme qui injuriait la garde de sûreté publique « par simple distraction », un accident causé par un cocher de fiacre, la vengeance d’un mari jaloux, la lapidation d’une jolie fille. Il conclut ainsi : « En vérité si nous lisions de pareils faits ailleurs que dans les rapports même que la Police nous communique avec une obligeance dont nous ne saurions trop la remercier, nous ne croirions pas à une telle luxure du mal ». 187. Alexandre DUMAS père (1802-1870). Manuscrit autographe signé, Les vœux de Lord Palmerston pour l’Italie et la Pologne, [1863] ; 4 pages et demie in-4 sur papier bleu (1er feuillet légèrement effrangé sur un bord). 600 / 800 € Article paru en italien (I Voti di Lord Palmerston) dans le journal napolitain de Dumas, L’Indipendente, le 8 avril 1863. Dumas s’adresse à Lord Palmerston, et fustige son manque de soutien à l’Italie, contrairement à la France, qui, dès 1859, a envoyé hommes et argent : « La France n’est pas un pays qui comme l’Angleterre consulte ses intérêts. C’est un pays qui se laisse aller à ses passions. Peut-être en effet n’est-il pas dans les intérêts de la France de faire des révolutions tous les quinze ou tous les vingt ans, mais elle n’en fait pas moins ces révolutions et en se ruinant, elle-même dote le monde tantôt du système constitutionnel progressif, tantôt du vote universel qui est le dernier mot de la liberté populaire. Est-ce l’Angleterre qui a appelé au vote universel l’armée, les domestiques et même les nègres. Non c’est la France »… En ce qui concerne la Pologne : «Nous ne pouvons que faire des vœux afin que l’influence des puissances européennes amènent la Russie à être libérale et magnanime envers la Pologne […] Votre Grâce a-t-elle bien saisi la valeur de ces mots et croyezvous que le dernier des Polonais ne soit pas exposé à rejetter bien loin de lui la Libéralité et la Magnanimité de la Russie. Les Russes ont pris une nation qu’on leur a livrée garrottée. D’une seule bouchée, l’impératrice Catherine a mordu depuis Tchernogow jusqu’à Posen, cinq millions d’hommes furent broyés sous les dents malsaines de la Sémiramis du Nord ». Depuis, les Polonais se soulèvent régulièrement sans succès et l’Angleterre croit, en leur accordant juste son appui moral, que la Russie va céder à leurs demandes. « Oh l’admirable plaisanterie. Jamais la diplomatie qui a pris tant de masques n’en avait appliqué à son pale et mobile visage un plus effronté, un plus menteur, un plus hypocrite ». Les peuples peuvent compter les uns sur les autres, mais n’ont pas encore compris que « leur cause est la même et que chacun d’eux qui tombe enlève un athlète à [la] lutte de l’avenir »…

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