ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

184 174 184. Alexandre DUMAS père (1802-1870). L.A.S., Florence [janvier 1841 ?], à Frédérick Lemaître ; 3 pages in-8. 500 / 700 € Envoi d’un drame à Frédérick Lemaître [la pièce d’Eugène Bourgeois, réécrite par Dumas : Jeannic-le-Breton, ou le Gérant responsable, fut en fait créée par Bocage à la Porte Saint-Martin le 27 novembre 1841]. Il lui envoie une pièce de théâtre : « Je crois sans compliment pour mon amour propre que j’ai tiré tout le parti possible de l’idée, et que je vous envoie un fier role [...] Dites mille choses pour moi à mon jeune collaborateur c’est un brave garçon qui me rendra justice je l’espère et qui avoura que je ne lui ai pas gâté sa besogne. Dites aux Coignard que toute correction de mots et de phrase leur est remise. [...] quoique nommé seul sur l’affiche mon droit de mettre la pièce dans mes œuvres me reste c’est ainsi que j’ai fait de Richard de la Tour de Nesle &c [...] Si la Censure faisait des difficultés ce que je ne crois pas, on pourrait faire passer la scène en Angleterre, faire de Jeannic un irlandais et substituer la question religieuse à la question politique — mais la pièce alors perdrait tout son cachet et toute son originalité. Il vous faudrait alors aller trouver Cavé [le directeur des Beaux-Arts] vous-même, en votre nom et au mien, Cavé vous doit un dédommagement pour Vautrin [la pièce de Balzac qui avait été interdite en mars 1840]. Adieu très cher. Faites comme j’ai fait, de votre mieux. Jouez moi mes pièces faites moi gagner de l’argent – beaucoup – il m’en faut — depuis que je commence à mettre de côté je deviens avare en diable»... 185. Alexandre DUMAS père (1802-1870). L.A., [1844 ?], à son « cher amour » ; 2 pages et demie in-8 à son chiffre. 600 / 800 € Lettre amoureuse à une maîtresse. « Mon cher amour – Si tu es dans un bain de feu je suis moi dans un bain d’ennui. Je ne décolère pas depuis le matin – cinquante personnes sont venues dans lesquelles seulement Madame Durand avec qui j’ai pu causer un instant de toi. Il est trois heures. J’ai écrit douze lignes du feuilleton de ce soir c’est à devenir fou. Mon amour cheri je suis en vérité aussi inquiet que toi mais il faut que tu sois là. Comment veux-tu que je dise de pareilles choses à un médecin sans la preuve. Il n’y croira pas. Nous dirons donc tout à Desmarquais ou à Ricord [...] Il y a peut-être aussi dans les bains de mer une excitation qui augmente les accidens en question. [...] Je vais demain avec Montecristo t’envoyer un flacon d’eau magnétisée. Comme tout est dans l’imagination [...] tu y imbiberas une petite éponge et tu t’endormiras avec cette éponge où tu sais. Puis en te couchant tu boiras une cuillerée de cette eau – en te disant à toi même – Il veut que je dorme. [...] Je t’aime mon amour. Aime moi. [...] des millions de baisers ».

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