ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

164 165. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. 5 L.A.S., [Charenton] janvier-août 1810, à François Ripert à Mazan ; 11 pages in-4, 3 adresses. 1 500 / 2 000 € 17 janvier. « Je me hate de vous apprendre […] que je viens de faire passer à M. Courtois le pouvoir necessaire pour agir relativement aux Cinq Cosses que vous desirés au prix de 120»… 13 avril. « Mon fils que je vis samedi dernier ne me parut pas tres eloigne de vous ceder le jardin, je ly engagerai de tout mon pouvoir. J’ai aussi eu le plaisir de connaitre sa belle-mere, je le desirais depuis longtemps. Nous avons parlé de vous, et elle m’a dit que pendant que vous etiez a Rome avec elle, vous lui aviez dit du bien de moi. [...] ils sont fort près daller en Provence. Je vous supplie de ne pas oublier de me renvoyer avant notre correspondance, et de leur bien cacher ce quelle contenait quand vous serez avec eux ». Il est heureux des bonnes nouvelles du fils Ripert : « on nous allarme ici perpetuellement sur le sort des officiers qui servent en Espagne » ; ainsi, Guillaumont de Carpentras avait été réputé tué, et « se porte a merveille, et vient detre fait officier ». Si l’affaire du jardin se fait, Sade prie Ripert de le dédommager « de la perte que j’ai fait et sur Mazan et sur Arles. Voila tout mon bien vendu maintenant et je reste a la disposition de mon fils qui pretend n’avoir jamais pu faire en sureté darrangement préalable mais qui m’assure, ainssi que ma famille maternelle, que je serai content de lui »... 15 avril. Sade donne à Ripert la preuve de « mon extrême confiance en vous [...] nous n’avons plus de depositaire [...] voila donc ce dépot absolument dans vos mains [...] n’ayant plus d’autres sureté que votre parole et vos lettres, je ne vous envoiye pas moins une procuration [...] On m’assure que pour etre en regle vous devez faire faire a l’aquéreur un acte de dépot contenant promesse de me payer la somme de douze mille francs payable le lendemain du delai fixé par la loi, cet acte de dépot restera dans vos mains puisque cest vous qui en toucheres les fonds et qui me les faires parvenir, mais citot qu’il sera fait, vous m’en enverres une copie legalisée et bien en regle, laquelle deviendra alors une sureté. [...] Souvenes vous que je ne veux point lacher Arles a moins de cent trente mille francs dont trente sous la cheminée, et cent aux créanciers [...] Allons courage, pressons nous, il ny a deja que trop de temps de perdu »... 1er août. « Vous me faites tourner la tete, avec vos procurations [...] tout cela n’est qu’à dessein de m’amuser et de faire manquer l’affaire [...] ne me faites pas jetter le peu dargent que j’ai par la fenetre [...] envoyés moi deux louis je vous supplie. [...] Vous fairiés tourner la tete d’un saint ». Il envoie la procuration avec le nom en blanc : « Mais finissons finissons je vous en conjure, ou je vous proteste que je plante tout la ». Il parle du dépôt, du nantissement, de la vente. Il craint qu’on ne lui « joue un mauvais tour », et qu’un de ses créanciers ne se livre à une machination : « vous saures jespere empecher cette ruse [...] alors je fairais un tel tapage par moi par mon avoué et par mes enfans qu’assurement la fripponerie ne reussirait pas ». Il est d’accord pour la vente à « cent mill francs oxtensibles, et 30000 f de pot de vin»… Août. Sade recopie une partie de la lettre de Courtois du 5 août, s’opposant à l’arrangement avec Ripert. Sade demande ensuite : « comment M. Courtois refusant et M. Olivier acceptant, vous ne voules que celui qui refuse et nullement celui qui accepte? Voila ce que je peine a comprendre»…

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