ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

162 162. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. L.A.S., [Charenton] 27 messidor XI (16 juillet 1803), à François de Coulmier, « directeur de l’hospice de Charenton » ; 2 pages in-4, adresse. 1 200 / 1 500 € Sur ses conditions de détention à l’hospice de Charenton. « Je sais bien Monsieur que je ne nourris pas le domestique, mais je lui donne 6ll par mois pour me soigner, et cette légère gratification soutenue de votre recommandation, m’avait fait imaginer quelle ne devait pas etre détruite au moins, et cela dès le lendemain, par un surchargement a ce domestique qui contrarie necessairement votre honnete recommandation ». Sade s’étant plaint, Coumier lui a fait « le tres aigre et tres injuste reproche d’etre fort exigeant ». Il n’exige que ce qui est juste, et s’il demande « un peu plus de soins, c’est en raison du traitement tres rigoureux qu’exige ma santé ». Il s’étonne qu’on lui parle ainsi d’argent sur un ton fort désagréable : « il faut se faire a tout ici, même aux insultes et aux calomnies ». Il rappelle que c’est son fils qui doit payer les quartiers à échéance : « je suis ici aux frais de ma famille, c’est donc à elle que vous devés vous adresser ». Quant à lui, il ne désire qu’une chose : « c’est detre (et cela le plutôt possible) aussi loin de Charenton que jen suis près », et d’avoir appris de son correspondant « quil y a beaucoup de gens qui ne se croyent pas fous et qui le sont. – Oh monsieur quelle verité»…

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