158 156. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. 2 L.A.S., [Paris an IV : juin-juillet 1796], au citoyen Charles Gaufridy à Apt ; 3 et 2 pages in-4, la 1ère avec adresse. 1 500 / 2 000 € Besoins d’argent, et protestation de ses sentiments révolutionnaires. 24 prairial [12 juin]. Malade, il se plaint de l’envoi de 400 livres, alors qu’il a besoin de 2 000… « Je suis tres faché que dans le moment ou je meurs de faim votre père soit parti sans pourvoir a ma subsistance »... Pour les meubles, il ne faut porter à Saumane « que ce qui est bon, il faut vendre le reste et surtout m’envoyer la batterie de cuisine dont je manque absolument ici ». Il répète qu’« il n’est aucune puissance divine ni humaine qui puisse me faire passer de mes 800 par mois […] pendant les 10 ou 12 années de vie qui me restent au plus, et que fallut il gratter la terre avec mes doigts pour me les procurer je le fairois »… [27 messidor (15 juillet)]. Sade réclame en vain « l’envoi exact et sacré de mes 850 par mois » ; il est « sans un sol [...] obligé demprunter ou de mettre en gages pour vivre [...] Je vous prie de croire citoyen que mon fils ose se presenter partout, et partout la tete tres haute, qu’en consequence l’expression dont vous vous serves s’il nose pas venir a Apt, est extremement deplacée »... Le cadet est à Malte « avec permission du gouvernement »... Quant à lui, « je vois que vous etes peu au fait de ce qui me regarde en me disant quon blamait et quon arretait votre pere parcequ’il regissait des biens dun aristocrate. Ayés donc la bonté de savoir que c’est l’aristocratie, qui m’a fait arretter, et non les patriotes, que ceux qui sous Roberspierre mont fait mettre en prison sont les memes que ceux qui m’avaient fait mettre a la Bastille, il etoit certes bien impossible que ce quon appelait alors les patriotes fissent arretter le citoyen Sade qui depuis longtemps presidait leur assemblée. – qui allait aux jacobins qui faisoit l’eloge de Marat au milieu de Paris, et qui fit a la Convention la fameuse petition du culte de laquelle on partit pour tout renverser. Oui Citoyen, cest l’aristocratie deguisée [...] qui mechamment me banda les yeux sur mes enfans, du sort desquels elle etait maîtresse [...] voila ce qui m’a fait commettre des imprudences »...
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==