ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

155 157 a si bien manifesté son attachement a la revolution ; le sien ne peut être douteux, il l’a montré dans tous les temps ; pourrait-il ne pas ad[orer] une revolution qui l’a rendu libre ; pourrait-il ne pas redouter une contre revolution qui le replongerait dans des fers eternels »... On joint une L.A. au même, 5 nivôse [25 décembre 1793] (2 p. in-4), au sujet de l’émigration de ses enfants, rappelant qu’il s’y est fermement opposé… 154. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. L.S., 22 pluviôse III (10 février 1795), au citoyen Audibert, cultivateur à la maison basse de La Coste ; 1 page petit in-4, adresse. 500 / 700 € Il a encore recours à lui. Il se plaint de Gaufridy : « le voila encore retombé dans sa perfide léthargie » ; il n’a plus de nouvelle de lui, et attend le paiement de sa pension : « par quelle incroyable fatalité, me laisse t’il mourir de faim […] Ce cher et brave homme, a certes des attaques de léthargie bien fatales à ma bourse et à mon estomach»… On joint une lettre d’un certain Laurans (1771), réclamant le paiement de sa pension, avec apostille autographe de Sade (5 lignes) : « Voila le plus ennuiyeux de touts les mortels par ses lettres taches donc je vous supplie de m’en debarasser et de le faire attendre (sans quil m’ecrive davantage) au terme dont nous sommes convenus ». 155. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. L.A.S., [Paris] 9 nivôse [IV : 29 décembre 1795], au citoyen Gaspard Gaufridy à Apt ; 2 pages in-4, adresse. 1 000 / 1 500 € Lettre ironique à son homme d’affaires. Il le remercie pour l’envoi de numéraire : « Graces à vos bontés pour moi, je recevrai le numéraire lorsque les assignats vaudront mieux que l’argent, ce qui va arriver. Je recevrai mes bougies, quand les jours seront asses longs pour qu’on n’ait plus besoin de lumières. Mon huile quand il n’y aura plus de salade. Mes confitures quand on aura des fruits. En vérité, citoyen vous etes plein d’attention pour moi et je ne puis qu’en être pénétré ». Il faut presser la vente du château de Mazan : « J’ai acheté et je vais me trouver écrasé d’intérêt, faute de recevoir de vous l’argent qui doit m’acquiter ; je vous supplie à genoux d’envoiyer votre fils terminer cette vente qui devient d’une telle importance je vous le repete pour la dernière fois, que si vous ne le faites pas tout de suite je vais ou vendre d’ici, ou envoiyer un homme exprés sur les lieux ». Et il insiste sur son besoin d’argent, en numéraire et en assignats… Il parle pour finir de l’emprunt forcé, en faisant « entrer surtout en compensation les indemnités que j’ai à prétendre pour les ravages de la Coste. C’est sur ce bon là que j’ai fait ici, ma déclaration en y annonçant que mon bien étant sous votre régie, c’étoit à vous qu’on devait s’adresser »….

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