ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

154 150. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. 2 L.A.S., [Paris] 17 mars et 7 novembre [1792], à son avocat Gaspard Gaufridy à Apt ; 1 page in-4 et adresse, et 4 pages in-4. 2 000 / 2 500 € Inquiétudes pour son voyage en Provence, et pillage du château de La Coste. 17 mars. Il est inquiet de ne pas recevoir de nouvelles de son « cher avocat » ; il n’attend que sa réponse et « mon quartier de mai pour me mettre en chemin ». Y a-t-il sûreté à venir le voir ? « Vaudra-til mieux pour moi loger dans une maison que je louerois au village que de m’établir au château ? […] On dit que votre province est si tumultueuse aujourdhui, quon n’ose se hazarder a y aller sans être un peu rassuré par ceux qui l’habitant voiyent les choses de plus près. Cependant mon voiyage est indispensable, vous même m’avés pressé de le faire, mille et mille raisons m’y contraignent »… 7 novembre. Il voudrait savoir la vérité sur « la dévastation du chateau de la Coste » ; Rainaud dit que « le chateau est ruiné et démoli de fond en comble », et Paulet lui écrit « que le chateau a été pillé, quon a détruit quelque cloisons intérieures, mais que la maison est entierre et si bien que la municipalité en a fait murer la porte »… Il réclame « le procès verbal du degat »…Il presse Gaufridy (réfugié à Lyon) : « je vois avec la plus vive douleur votre retard pour vous rendre en Provence, n’alles point à Apt si vous croyés que cela soit imprudent, mais au nom de Dieu alles a Avignon ou dans les environs, je vais etre ruiné, je vais mourir de faim si vous n’y alles pas […] encor d’aujourdhui 7 9bre 54 jours et je ne saurai plus ou aller diner ; les approches de la misère me font frémir et j’y touche sans vous ; au nom de Dieu ne m’abandonnés donc pas »… Il veut faire réclamer ce qui lui a été pillé : « trois ou quatre jours après des charrettes de Marceille sont venues tout enlever »… Il se plaint aussi de son fermier… « Puisquil faut que ce soit moi qui vous donne des nouvelles de la Coste je vous dirai que je sai quil y a eu beaucoup de vin de bu, Paulet me dit mot a mot, ils ont bu votre meillieur vin. S’il y avoit encor du vin a moi dans ma cave, assurément c’est celui-là, s’il n’y en avoit plus c’est celui du fermier. […] Messieurs les municipaux de la Coste ont-ils le droit d’arretter le bled entre les mains de mon fermier, il me semble que c’est encor ce qu’il faudroit savoir »... Il compatit aux souffrances de Gaufridy, et à l’horrible injustice le concernant… Etc.

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