149 146. Donatien-AlphonseFrançois, marquis de SADE. Manuscrit autographe, [à la Bastille, 1787 ?] ; 2 pages in-4. 2 500 / 3 000 € Curieux manuscrit rassemblant des notes d’après Beccaria, un plan pour Aline et Valcour, et une lettre érotique codée. Sur la première page et le début de la seconde, le marquis a rassemblé des notes tirées (pour sa défense ?) du Traité des délits et peines de Beccaria, dont nous citons la première : « On ne lui suppose point d’autres crimes parce que la situation le met hors d’état d’en commettre. Reste donc la désertion et nous avons dit plus haut comme quoi elle sera punie »… À la suite, il a noté une lettre érotique codée, probablement destinée à sa femme : « Jai une envie de / vous gronder ettonnante cette maniere dont vous enfiler qui / ne dit mot est affreuse et en vérité passe tout ce quon / peut imaginer avec vous on ne scait jamais ce quon peut croire et cela / est atroce en réflechissant je sais que ça nest pas ettonnant / vous vous etes fermée avec moi depuis le temps que / nous ne sommes plus ensemble, cependant je vous lavoue je ne vois point de / motifs a votre conduite et vous etes la plus singuliere des femmes, vous imagines / vous que je vous pardonnerai tout cela vous penses bien que je dois etre / tres ulcere de votre conduite, adieu je suis [...] en train comme une / bete comme un ane comme un etalon espagnol [...] / je vous salue, venes me voir je vous en prie venes quand vous voudres / vous me faires toujours plaisir et honneur et vous pouves etre sure que / malgré tout le chagrin que vous me donnés vous seres bien baisée / oui baisée de tout mon ame »... Au-dessous, et dans la marge, plan et notes pour Aline et Valcour : « Il faut qu’il ait été amoureux à 20 ans d’une fille en garnison qui ait raffolé de lui, à laquelle il avait fait une promesse de mariage ; il revient à Paris, n’y pense plus, la demoiselle en meurt de chagrin »… Etc. Dans la marge, notes pour la chronologie et l’âge des personnages du roman: «20 amour / 23 père mort et tue l’ami»… Etc. On joint une L.A.S. « Montreuil de Sade » de la marquise, 18 mai 1774, réclamant des comptes pour les transmettre à M. de Sade (1 p. in-4).
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