ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

132 Florence 5 septembre. Lettre du Dr Mesny sur les Étrusques, avec note de Sade en tête : « toute sur les etrusques ». (6 p.). [L. XXXVI] 13 septembre. Lettre du Dr Mesny sur l’histoire des Médicis, avec note de Sade en tête : « Sur les Medicis 1ère lettre » (6 p. avec adresse au comte de Mazan au château de La Coste). [L. XXXVII] [Fin septembre]. Note autographe de Sade intitulée : « Nouvelles questions a Florence » ; liste de 14 questions : « Quest devenu la biblioteque Pitti est elle toujours composé de 68 milles volumes comme dit M de Lalande. […] Un mot sur le commerce dont nous n’avons jamais parlé du tout ». (2 p.). [L. XXXVIII] [Fin septembre]. Pièce autographe de Sade, intitulée: «Questions a repondre en marge en renvoyant la meme feuille ». 12 questions (reprises de la note précédente), auxquelles Mesny répond longuement en marge. En tête, Sade a écrit : « Il etoit resté en arrierre les objets suivants qu’on ne voulut pas inserer dans le dernier paquet pour ne pas le rendre trop volumineux. J’assure mon cher docteur de tous mes sentiments et le supplie de me repondre bien exactement, le plus tot possible et d’avoir toujours pour moi un peu d’amitié ». Il ajoute à la fin : « Je vous embrasse de tout mon cœur et attends avec empressement le vin de Mr Moldetti. Subito che sara ricevuto, mandero il denaro ». (4 p.). [L. XXXIX] 4 octobre. Lettre du Dr Mesny sur l’histoire des Médicis, avec note de Sade en tête : « Sur les Medicis 2e lettre » (4 p. avec adresse au comte de Mazan au château de La Coste). [L. XL] Florence 15 novembre. Lettre du Dr Mesny sur l’histoire des Médicis, avec note de Sade en tête : « 3e lettre sur les Medicis servant de suite au n° 2 » (7 p. et adresse au comte de Mazan au château de La Coste). [L. XLI] 12 décembre. Lettre du Dr Mesny sur l’histoire des Médicis et le palazzo Pitti, avec note de Sade en tête : « 4ème lettre sur les Medicis faisant suite au n° 3. – partie du palais Pitti » (8 p. avec adresse au comte de Mazan au château de La Coste). [L. XLII] 132. Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE. L.A., La Coste ce vendredi [fin janvier 1777], à son avocat Gaspard Gaufridy, à Apt ; 8 pages petit in-4, 2 000 / 2 500 € Longue et importante lettre sur l’affaire Catherine Treillet. [À la fin de 1776, Sade a recruté à Montpellier de nouveaux domestiques, dont la jeune Catherine Treillet, qu’il va rebaptiser « Justine ». Le 17 janvier 1777, le père Treillet vient à La Coste réclamer sa fille, pistolet à la main, et tire sur le marquis, contre lequel il porte plainte.] « Vous me permettrez de vous dire, mon cher avocat, que jamais il ne me sera possible d’en revenir à votre avis. Je ne vois pas que de prevenir un juge du danger où vient de vous mettre un assasin soit redouter les manœuvre de cet assassin, cest tout au plus craindre la recidive de son crime […] Et combien ne craindrois je pas encor plus cette recidive, lorceque je vois que cet homme est fou et qu’au lieu de fuir, comme vous meme dites qu’il auroit du faire, il se croit en droit de former une plainte et quil y va. […] il auroit eté extremement important […] de faire prevenir en ma faveur un juge qui par ma seule situation doit etre mal disposé ; et qui naturellement après tout ce qui s’est passé doit croire que voila encor une plainte légitime. […] Vous dites que M. de Castillon peut penser que ceci est une fille détenue pour toute autre chose que la cuisine. […] il etoit très vraisemblable, que cet homme ne venoit chercher sa fille que pour avoir un instrument propre à nuire […] les propos de cet homme n’ont ils pas prouvé clairement qu’il soupsonoit le mal ». Il voulait manifestement se procurer de l’argent et il ne fallait pas « le laisser aller sans être interrogé ; dans les circonstances de ces petites filles de l’année passée, vous meme conseillates […] de ne pas faire autrement. […] comment douter qu’une fille bête et souple comme celle-ci, ne se prete aux vues de son pere avec la plus grande facilité »… Il ne fallait pas « plier devant un homme qui debutoit par m’insulter, chose qui par la suite auroit pu devenir du plus mauvais exemple, dans ma terre surtout… et dans une terre comme celle ci, où il est si essentiel de contenir les vassaux dans le respect qu’ils doivent et duquel ils ne sont que trop portés de se soustraire à tous instants ». C’est pourquoi Sade veut poursuivre cette procédure avec acharnement… « parce qu’à avoir une cuisinière il n’y a rien qui trouble l’ordre dont vous parlez, et qu’à la venir chercher à coup de pistolet, il y a des choses qui troublent beaucoup l’ordre […] Mais il est dit que parce que je suis malheureux tout doit tourner contre moi, et je suis persuadé que si cet homme la m’avoit tué on auroit encore dit que j’avois tort ». Les gens de La Coste sont « des gueux à rouer, et certainement je leur prouverai un jour mon mepris pour eux, et ma façon de penser. Je vous assure qu’on les rotiroit tous l’un après l’autre que j’en fournirois les fagots sans sourciller ». Quant à sa belle-mère Mme de Montreuil, elle ne veut certainement pas un esclandre. « Aujourdhui un etranger vient demander sa fille à coup de pistolet, apresdemain un paisan viendra demander sa journée à coup de fusil. […] je pars toujours du principe que cette fille entre les mains de cet homme furieux etoit un instrument tres dangereux, et quil etoit extremement important qu’elle ne partit pas sans avoir declaré quelle etoit contente et n’avoit à se plaindre de rien. Au reste, entre nous, rien de plus certain que cette fille n’a à se plaindre de rien, et croyies vous que je n’aiye pas pensé comme vous que son aage me mettoit à l’abri. Mais, avoir couché avec elle, ne seroit pas la le grief »… Correspondance (Lély), LXX. .../...

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