ADER Nordmann. Paris. COLLECTION BRIGITTE ET ROLAND BROCA.

127 127 Le marquis était parti pour la Savoie, il avait écrit à Mme de Montreuil, espérant d’elle une ressource contre l’injustice qui le poursuivait. La présidente ayant appris la retraite de son gendre, elle réussit par ses manœuvres à le faire arrêter et emprisonner au fort de Miolans, « affreux séjour»… «Mais ce qui surprendra toute âme sensible, c’est que la dame de Montreuil, qui s’étoit érigée en despote absolu de la personne du marquis de Sade au préjudice du droit des gens.et de la foi publique », interceptait toutes ses lettres… Le marquis put enfin s’échapper, ce qui redoubla l’ardeur des persécutions de la Présidente ; il réussit à rentrer en France et à se retirer dans sa terre de La Coste. Mais Mme de Montreuil « regarde avec effroi toute démarche pour la justification, pour la liberté de son gendre ». Elle fait envoyer à La Coste un exempt de police, escorté de la maréchaussée, dans la nuit du 6 janvier 1774, pour s’emparer du marquis et de ses papiers : « les murs du château sont escaladés, on entre le pistolet et l’épée à la main », on fouille toute la maison avec violence : « Le cabinet du marquis de Sade fut l’objet de la dernière scène : l’on arrache et l’on coupe des tableaux de famille, l’exempt de police surtout se signale par l’enfoncement des bureaux et des armoires de ce cabinet, il se saisit de tous les papiers et de toutes les lettres qu’il y trouve ; les uns, au gré de cet exempt, deviennent la proie des flammes, il en sépare d’autres qu’il emporte »… La marquise dénonce cet « enlèvement qui viole tout à la fois le droit des gens et le droit de l’humanité, qui sacrifie l’honneur du marquis de Sade et de sa famille à des vues uniquement relatives à la dame de Montreuil »… Etc. Le mémoire est resté inachevé. Correspondance inédite (P. Bourdin), p. 9-12.

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