63 Livres anciens 47 PARÉ (Ambroise). Discours d’Ambroise Paré, conseiller, et Premier Chirurgien du Roy. A sçavoir, de la mumie, de la licorne, des venins, et de la peste. Paris : Gabriel Buon, 1582. — In-4, 214 x 159 : (16 ff.), 75 ff. sur 76, mq le dernier blanc, feuillet 57 en fac-similé. Parchemin rigide, dos lisse (reliure du XVIIIe siècle). 2 000 / 3 000 € Brunet, IV, 366 (Rare). - J. Doe, Une bibliographie des œuvres d’Ambroise Paré. Amsterdam, 1976, n° 24 - Tchemerzine V, 39 (Extrêmement rare). Édition originale d’une très grande rareté, comme le soulignent d’ailleurs Brunet et Tchémerzine. « Le 31 août 1580, un puissant personnage, Christophe des Ursains, fut blessé aux reins par une grosse pierre pointue sur laquelle son dos avait porté lors d’une chute de cheval. On le rapporta inanimé dans son château, les reins, l’abdomen et les cuisses en sang. Les soins n’y firent rien. On le crut perdu. Ambroise Paré, qui résidait à Paris, fut appelé. Il avait alors soixante-dix ans et une longue carrière de premier chirurgien des rois. Grâce à lui, Christophe des Ursains fut sauvé. Une fois remis sur pied, celui-ci s’étonna que Paré n’ait pas employé du jus de momie pour remédier aux contusions dont il avait souffert. Le jus de momie passait en effet pour guérir les contusions et meurtrissures. Paré lui répondit que boire de la chair de cadavres n’était qu’un attrape-nigaud. Des Ursains lui demanda ensuite ce qu’il pensait de la corne de licorne, si elle agissait contre les venins et poisons comme on le prétendait. Sornettes là encore, répondit Paré. Invité par des Ursains à mettre son opinion par écrit, il publia en 1582 son Discours de la Momie et de la Licorne. Cet opuscule révèle à quelles fantasmagories peut se complaire l’imagination : il nous dévoile une théorie insensée et un bestiaire inouï. La curiosité y trouve son compte. Car c’est plus qu’un document : un univers d’incroyables croyances » (Jean-Michel Delacomptée, présentation pour l’édition du Discours de la Momie et de la Licorne publiée par Gallimard en 2011 dans la collection “Le Cabinet des lettrés”). L’édition débute par une épître de l’auteur à Christophe des Ursains, suivie d’une table et de six poèmes d’hommage, signés par des médecins, chirurgiens et un secrétaire du roi : Alexis Gaudin, B. de Mauron, Pierre Pigray et Gabriel de Mynut. La seconde pièce est signée C.V.F. Le texte est illustré de 12 belles et curieuses gravures sur bois, dont six dans le texte et six à pleine page. Il manque, comme souvent, le beau portrait d’Ambroise Paré gravé sur cuivre par Étienne Delaune ; il a été remplacé ici par une reproduction en fac-similé. Exemplaire lavé, replacé dans sa reliure ancienne du XVIIIe siècle. Des notes anciennes à l’encre ont été effacées. Outre le portrait, on a remplacé le feuillet P1, qui était manquant, par sa reproduction en fac-similé. Il manque le dernier feuillet blanc. Restauration importante au titre avec atteinte à la mention de privilège, ainsi qu’à l’angle inférieur de plusieurs feuillets sans atteinte au texte. Marges courtes, la figure au feuillet 25 a été légèrement coupée par le relieur. Provenance : signature au dernier feuillet, datée de 1674.
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