SINOPIA
Le nom de cette couleur rouge,
voisine de la sanguine, obtenue par une
espèce particulière d'oxyde de fer et
provenant sans doute de la région de Sinope, sur la
mer Noire, était déjà employé
dans l'Antiquité, et, d'après Pline, la
sinopia était le seul rouge connu des
Anciens.
Dans les traités du Moyen Âge, celle-ci est
souvent confondue avec le cinabre et le minium (minium
des peintres et minium du Pont). Dioscoride et Vincent
de Beauvais la mentionnent. Théophile l'assimile aux
ocres. Cennini signale son emploi pour la fresque et la
peinture sur bois. Ghiberti la confond avec le cinabre
(colle cinabrese). Les
fresquistes italiens l'utilisaient pour l'exécution
des dessins préparatoires de mise en place. Ce
mode de préparation sera abandonné au profit
du dessin piqueté.
Par extension, le mot sinopia désigne
spécialement l'uvre exécutée
à la sinopia, c'est-à-dire les dessins
préparatoires tracés sur l'enduit avant
l'application de la couche d'enduit frais définitif,
réservé aux couleurs.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, les techniques du "
stacco " et du " strappo ", permettant de détacher
les couches successives des fresques, ont, en effet, mis au
jour, surtout en Toscane, des sinopie qui, pour la
qualité et la spontanéité,
révèlent, parfois, mieux que l'uvre
définitive, la création originale de
l'artiste.
Des expositions organisées par la Surintendance de
Florence ont fait connaître en Amérique et
à travers l'Europe les plus belles sinopie
florentines (de Giotto à Pontormo). Ref :
Larousse.fr
Le Museo delle Sinopie de Pise est abrité dans un
ancien hôpital du XIIIe siècle. Terre de
couleur rouge-brun, la sinopia servait à rehausser
les dessins (appelés sinopie)
préliminaires aux fresques. Ayant fait l'objet de
relevés, elles sont d'une grande qualité et
leur mise en valeur est très réussie.
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