|
|
|
|
|
|
|
R E S U L T A T S
Collection Marie-Thérèse et André Jammes
PIERRE BERGÉ & ASSOCIÉS FRANCE
DROUOT-RICHELIEU Salle 7 - MERCREDI 7 NOVEMBRE 2007 à 15 heures
Coffrets de Messagers - Images du Moyen Âge et Traditions Populaires
***********************
Antoine GODEAU -
Frédéric CHAMBRE 12, rue Drouot -
75009 PARIS Tél. 33 (0) 1
49 49 90 00 - Fax. 33 (0) 1 49 49 90 01 POUR TOUT
RENSEIGNEMENT CONCERNANT CETTE VENTE VEUILLEZ
CONTACTER
: + 33 (0) 1 49 49 90 11 / 10 EXPERT :
Arsène Bonafous-Murat 15 rue de l'Échaudé
75006 Paris - T. + 33 (0)1 46 33 42 31 E-mail
:
arsenebmurat@aol.com
|
Pour être informé gratuitement, par mail sur les prochaines ventes. Cliquez ici. Merci |
FORMULAIRE : Imprimer votre ordre d'achat pour le FAXER
Fax : 33 (0) 1 49 49 90 01 CLIQUEZ ICI |
L'appellation traditionnelle "coffrets de messagers " donnée à ces boîtes en bois, recouvertes de cuir et renforcées de bandes de fer, qui se sont multipliées à la fin du moyen âge, mérite une explication. Cette appellation qui ne peut être fondée sur des documents, inexistants, est justifiée par l'examen de leur structure. En effet, tous ces coffrets, même les plus petits, sont munis sur les côtés d'attaches métalliques destinées au passage de courroies de transport: les plus modestes portés à l'épaule ou à la ceinture (comme les manuscrits "à l'aumônière"), les plus lourds à dos d'homme ou attachés au col des chevaux ou des mulets. Plusieurs de ceux qui nous sont parvenus sont encore munis en dessous d'un coussinet bourré de foin ou de crin destiné à protéger le dos des hommes ou les épaules des bêtes durant de longs transports chaotiques. Ces coffrets offrent d'autres caractéristiques qui permettent de préciser leur emploi. Tout d'abord, les images placées à l'intérieur des couvercles, images religieuses correspondant au contenu de ces coffrets ou destinées à protéger le voyageur sur les chemins périlleux. Autre détail qui n'a pas été étudié à ce jour, la présence, dans la majorité des coffrets, d'un second petit couvercle fixé au centre du grand couvercle. Bardé de fer, il dissimule un logement offrant juste la place d'une feuille de parchemin ou de papier. Il s'agit à l'évidence de la cache réservée au passeport accompagnant les objets transportés. On peut supposer que le messager présentait le document de service sans ouvrir le compartiment principal rempli de documents précieux éventuellement cachetés. Les estimations sont données en euros. / The estimations are given in euros.
La structure de ces boîtes médiévales permet donc d'avancer quelques hypothèses sérieuses sur leur fonction. En revanche la personnalité de ceux qui les utilisaient reste mystérieuse, et nous savons peu de choses sur le contenu de ce qu'ils transportaient. Certaines de ces boîtes étaient destinées à protéger et véhiculer des livres de piété et de liturgie ; l'iconographie des manuscrits et des imprimés de cette époque s'accorde parfaitement aux images collées à l'intérieur des couvercles: l'image de Dieu le Père (n°16) est semblable à celle du Missel de Verdun de Jean Du Pré de 1491, et la longue série des bois attribués au "Maître des petites Heures d'Anne de Bretagne" ou à ses rivaux (notamment les numéros 15 à 22), trouve son parallèle dans les livres d'Heures de Vérard, Pigouchet, Vostre, et autres. Le coffret ouvert devenait un objet de piété devant lequel le fidèle pouvait prier: les légendes gravées y incitent et la contemplation de certaines images comme la Sainte Face ou le Voile de Véronique permettait de gagner des indulgences. Les représentations de Dieu en Majesté et de la Crucifixion avaient le même rôle liturgique que les belles gravures que l'on rencontre au milieu du canon des missels. Le layetier médiéval qui vendait ces coffrets proposait de les décorer de gravures coloriées dont il possédait un choix provenant des marchands qui jouxtaient la Sorbonne. Les saints protecteurs pouvaient être invoqués durant les voyages : Sainte Catherine, Sainte Barbe par exemple, et en cette fin du XVè siècle, période de recrudescence de la peste, Saint Roch et Saint Sébastien étaient l'objet d'une ferveur renouvelée. Les utilisateurs de ces "boîtes de sûreté" étaient pour une large part les messagers, mais aussi de pieux lecteurs, laïcs, religieux, prêtres, moines visitant les filiales de leurs abbayes, des étudiants ou des maîtres passant d'une université à une autre ou rejoignant leurs familles. La présente collection est représentative de l'histoire de ces coffrets. Les premiers décrits ici, les plus anciens, devaient contenir des livres ; les suivants sont des coffrets parisiens de messagers. Quant aux quatre derniers, réutilisés tardivement, on pourrait risquer l'appellation de "coffrets de marchands lyonnais" ou coffrets de colporteurs. |
|