Mercredi 9 avril 2025 COLLECTION KILIAN FRITSCH MODES & MANIÈRES Seconde partie
Lot 142
vente aux enCHÈres publiques Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Mercredi 9 avril 2025 à 14 h 30 exposition publique Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Mardi 8 avril 11 h à 18 h Mercredi 9 avril de 10 h à 12 h Téléphone pendant l’exposition: 01 53 40 77 10 Catalogue visible sur www.ader-paris.fr Enchérissez en direct sur www.drouotlive.com et interencheres.com En couverture : lot 91 En 4e de couverture : lot 120 ColleCtion Kilian FritsCH modes & maniÈres Seconde partie
Lot 57
David NORDMANN Xavier DOMINIQUE Commissaires-priseurs Responsables de la vente Experts Élodie DELABALLE Responsable du département elodie.delaballe@ader-paris.fr Tél. : 01 78 91 10 16 Mary KLEIN Rapports de condition Ordres d'achat mklein@ader-paris.fr Tél. : 01 80 27 50 20 Éric BUSSER - Librairie BUSSER Membre de la Compagnie Nationale des Experts en Art contactbusser@orange.fr Tél.: 01 69 21 05 47 - 06 08 76 96 80
Lot 2
5 Livres et documents sur la mode Livres et documents sur la mode 1 [BARBE (Simon)]. Le Parfumeur françois, qui enseigne toutes les manières de tirer les Odeurs des Fleurs; & de faire toutes sortes de compositions de Parfums. Avec le secret de purger le Tabac en poudre ; & le parfumer de toutes sortes d’Odeurs. Pour le divertissement de la Noblesse, l’utilité des personnes Religieuses, & necessaire aux Baigneurs & Perruquiers. Amsterdam: Paul Marret, 1696. — In-24, 129 x 71 : frontispice, (24 ff.), 170 pp., (10 ff. dernier blanc). Veau brun, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure de l’époque). 800 / 1 200 € Brunet, IV, col. 369. - Oberlé, Les Fastes de Bacchus et de Comus, n° 1145 (pour l’édition de Lyon, 1698). Une des premières éditions, qui sont toutes très rares (Oberlé), de ce manuel rédigé par un parfumeur parisien, Simon Barbe. Elle est ornée d’un joli frontispice gravé montrant une boutique de parfumeur au XVIIe siècle. L’ouvrage contient plusieurs traités : celui des poudres pour les cheveux, celui des savonnettes, des essences et huiles parfumées aux fleurs, des pommades, des parfums bons pour la bouche, des eaux de senteurs, des poudres, des peaux et gants parfumés et enfin celui du tabac : comment le réduire en poudre, le purger, le teinter, le parfumer (bergamote, musqué, ambré, etc.). Bon exemplaire en reliure de l’époque, portant sur la dernière garde un amusant ex-libris manuscrit d’un parfumeur apposé juste après l’achat du livre, avec promesse de récompense en cas de perte : « ce livre appartient au sieur Dufresne marchand parfumeur à Meinnebourg. Si quelqu’un le trouve il aura deux écus pour récompense. Fait à Amsterdam ce premier de mai 1696. » Reliure très habilement restaurée. Annotations anciennes sur les premiers feuillets blancs de garde. 2 CALLOT (Jacques). [Les Gueux], [La Noblesse] et [Les Grands apôtres]. Paris : Israël Henriet, 1631 ; Israël Silvestre, [entre 1661 et 1691]. — trois volumes petit in-4, 215 x 136 et 203 x 145 : 25, 26 et 15 planches. Veau brun moucheté ou marbré, dos à nerfs ornés, tranches rouges sur le premier volume, mouchetées sur les deux autres (reliure de la fin du XVIIe siècle). 10 000 / 15 000 € Meaume, Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot, n° 104-109, 671-709, 881 et 1209-1219. - Lieure, Jacques Callot, catalogue raisonné de son œuvre gravé, n° 479-503, 535-536, 549-560, 1297-1312 et 1385. - Brunet, Manuel…, I, col. 1491-1492. Exceptionnelle réunion de trois suites de Jacques Callot, maître virtuose de l’eau-forte. I. Les Gueux, l’une des suites les plus célèbres de l’artiste. Également nommée Les Mendiants ou Les Baroni (d’après la première planche, titrée Capitano de baroni), elle se compose d’un frontispice (145 x 93) et de 24 planches (environ 137-139 x 8691). Le frontispice et la planche montrant deux mendiants en haillons sont les deux seules estampes de la série comportant des fonds. Composée vers 1622-1623 à son retour d’Italie, où l’artiste lorrain avait fait son apprentissage puis gagné sa réputation de dessinateur et de graveur, cette suite haute en couleur exprime « admirablement la physionomie de ces malheureux dont la misère n’arrête pas les mauvais instincts, et dont les visages reflètent à la fois la fatigue et la souffrance, l’envie et la colère. […] Aucune suite n’a été plus copiée, plus imitée, de toutes les manières. Non seulement des graveurs les ont reproduits, mais ces personnages ont été sculptés, des peintres les ont imités ; on les a même portraiturés sur des assiettes, des plats, des vases, etc. Leur influence a été considérable et on parlera toujours des Gueux de Callot » (Lieure). .../...
6 Livres et documents sur la mode Le frontispice, titré Capitano de Baroni, est dans le deuxième état décrit par Meaume avec la mention gravée I. Silvestre ex. cum. Privil. Regis après Iacomo Callot inv. et fec. Israël Silvestre (1621-1691), neveu du peintre Israël Henriet (vers 1590-1661) et ami et éditeur de Callot, avait hérité des cuivres à la mort de son oncle. Il acquit également la part appartenant à la veuve de Callot, probablement vers 1661, et poursuivit les tirages jusqu’à sa mort. Après quelques péripéties, les cuivres échurent à l’orfèvre Fagnani vers 1699, qui les numérota et continua à les imprimer durant le premier quart du XVIIIe siècle. Ils sont aujourd’hui conservés au Musée lorrain de Nancy. II. La Noblesse, suivie de diverses pièces : 12 estampes sans titre, dont 10 signées Callot (142-145 x 92-94), suivies de 14 estampes provenant de plusieurs séries. « Charmante série de douze eaux-fortes [6 hommes et 6 femmes] nous montrant les costumes des seigneurs et des dames de la lorraine à l’époque de Callot. L’artiste a agrémenté ces compositions en ajoutant des fonds qui représentent des scènes en rapport avec le personnage principal » (Lieure). D’après certains témoignages, Callot et ses meilleurs amis seraient représentés dans cette suite. Les planches, tirées sur un papier vergé filigrané aux armes de Charles IV de Lorraine, sont dans leur deuxième état avec l’excudit d’Israël Silvestre sur la planche du guerrier au chapeau. On a relié à la suite la série de quatre Bourgeoises dans différentes attitudes (première suite), « pièces non chiffrées que Mariette dit avoir été commencées par Callot et qui sont restées inachevées ». On lit sur les quatre morceaux, à gauche : J. Callot in. f., premier état décrit par Meaume (n° 1209-1212). Suivent 3 délicieuses eaux-fortes de petit format, en premier état et portant la mention J. Callot in. f. Il s’agit de « La Dévideuse et la Fileuse» (79 x 66 mm), « Deux dames de condition debout» (79 x 69 mm) et la planche des «Fantaisies » montrant trois femmes portant un panier, un enfant et une hotte (59 x 80 mm). Enfin, ce volume s’achève par la seconde suite des Bourgeoises dans différentes attitudes, série complète de 7 planches « faussement attribuées à Callot et qui sont incontestablement gravées par Israël Henriet » (145-155 x 92-102 mm ; Meaume, 1213-1219). La planche représentant une femme montrant sa jeune fille est dans son deuxième état (sur trois), avec la mention Israël fecit. III. Les Grands Apôtres debout, ornés de beaux fonds historiés. Elle se compose de 16 estampes (139-145x88-98 mm), soit : un titre gravé, 3 planches représentant le Sauveur, la Vierge et Saint Paul et 12 planches représentant les Apôtres. Les fonds rappelant un épisode de leur vie et leur martyre, très animés, sont particulièrement remarquables. Le titre porte Salvatoris Beatae Mariae Virginis Sanctorum Apostolorum Icones. A. I. Callot Inventae, Sculptae, et a Israele amico suo in lucem editae. À Paris, Avec Privilège du Roy, de l’année 1631. Les planches sont dans leur deuxième état, avec l’excudit d’Israël et sur certaines le privilège. Lieure précise : « il existe quelques rares épreuves avant l’excudit d’Israël : elles ont été tirées à Nancy avant l’envoi des cuivres à Paris. » Chaque volume porte en frontispice le portrait de Callot dessiné et gravé par Michel Lasne, placé dans un décor autour duquel s’enroule un animal fantastique retenant entre ses griffes un cartouche aux armes de l’artiste lorrain. Dans le cadre ovale on lit : Lotharingus Calcographus Jacobus Calottus Nobilis An. Aet. Suae 36. 1629, et en pied : MLasne delineavit et fecit. Ce portrait est tiré sur un papier fin filigrané pour le premier volume, sur un papier plus épais pour les deux autres. Les recueils de suites de Callot finement établis au XVIIe siècle sont très rares. Celui-ci, ordonné et relié avec beaucoup de goût par un collectionneur raffiné qui ne nous a pas laissé son nom, a ensuite appartenu à André de Champcourt (vers 1770-1823), officier et poète, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, dont les trois volumes portent l’ex-libris. Émigré pendant la Révolution, il rentra en France avec les Bourbons et recouvra une partie de sa fortune. Il a laissé deux volumes de poésies ainsi qu’une Histoire morale de l’éléphant, tirés à petit nombre sur une presse privée. Remarquable et très séduisant ensemble en reliures de la fin du XVIIe siècle, dont deux uniformes. Reliures habilement restaurées, quelques pâles rousseurs. Provenance : André de Champcourt, avec ex-libris. .../...
8 Livres et documents sur La mode 3 dieu de saint-Jean (Jean). [Mode de France]. [Paris : Jean Dieu de Saint-Jean, 1678-1696]. — In-folio, 390 x 250 : 71 planches. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de papier à la colle, tranches dorées, étui moderne (reliure de l’époque). 48 000 / 60 000 € Colas, Bibliographie générale du costume et de la mode, n° 2629. - Maxime Préaud, «Femme de qualité en steinkerque et falbala », Revue de la BnF, 2013, n° 43, pp. 64-73. Rarissime et somptueux recueil de 71 planches de costumes, dont trois doubles. Elles sont toutes coloriées à la main et pour certaines rehaussées d’or ou d’argent. Ces belles gravures représentent la famille royale (Louis XIV, la reine, le dauphin et la dauphine, Monsieur et Madame), un grand nombre d’hommes et de femmes «de qualité» en habits à la mode de France, mais aussi un chevalier de Malte, un paysan et une paysanne des environs de Paris, un couple habillé « incognito » pour traverser la ville, mesdemoiselles Loison, un homme de qualité jouant de la basse de viole, etc. Les planches ont été montées sur onglets et numérotées à la plume dans l’angle inférieur gauche. Bien que les premières ne soient pas datées, elles semblent avoir été reliées suivant l’ordre chronologique de leur exécution. Elles portent toutes le nom de l’artiste imprimé, Jean Dieu de SaintJean. Le nom du graveur n’apparaît que sur quelques planches : Nicolas Bazin, Franz Ertinger, Galand et Scotin. Trois sont datées de 1678, 13 de 1683, 4 de 1684, 2 de 1685, 4 de 1686, 2 de 1687, 3 de 1688, 4 de 1689, 1 de 1690, 1 de 1692, 5 de 1693, 6 de 1694, 1 de 1696 et 22 ne sont pas datées. Colas note que « les planches de modes gravées par cet artiste se rencontrent presque toujours réunies au recueil de Bonnart […]. On attribue à ce graveur [Saint-Jean] une centaine d’estampes datées de 1678 à 1695 ; le Cabinet des estampes en possède 72, représentant principalement des hommes ou des femmes de qualité dans leurs divers habillements. Outre les planches de format in-4 qui peuvent se joindre au recueil de Bonnart, il en existe certaines de format in-folio portant l’adresse du quai Pelletier et la signature J. D. De St Jean. » Jean Dieu de Saint-Jean, l’inventeur d’un nouveau genre de gravure de mode. On sait peu de choses de la vie de Jean Dieu de Saint-Jean. Fils d’un peintre nommé Jean Dieu, il serait né vers 1654 et aurait été reçu à l’Académie royale de peinture et sculpture en 1671, à dixsept ans seulement. Le 20 février 1683, il se maria avec Catherine Danin, fille d’un « maître affineur et departeur d’or et d’argent » parisien. Il mourut en 1695 et fut inhumé à Saint-Gervais. Donneau de Visé fit plusieurs fois l’éloge de son talent dans le Mercure Galant, en mettant l’accent sur le style novateur de ses gravures de mode. .../...
9 Livres et documents sur La mode
10 Livres et documents sur la mode « Si l’on se fie au Mercure galant, l’invention d’un nouveau genre de gravure de mode revient donc à Jean Dieu de Saint-Jean, avec une suite d’estampes publiées un an ou deux avant mars 1678, c’est-à-dire bien avant la série de petites gravures exécutées d’après Jean Berain, le grand ordonnateur des fêtes et spectacles royaux, maître du décor et des costumes, par la pointe spirituelle de Jean Lepautre, avec laquelle on fait en général commencer véritablement l’histoire de la gravure de mode en France» (Maxime Préaud). UNIQUE EXEMPLAIRE CONNU EN COLORIS D’ÉPOQUE. Il est possible que ce soit l’épouse de l’artiste qui, après sa mort, ait réuni ses gravures de mode pour les vendre en recueil. L’adresse des deux dernières planches, respectivement datées de 1695 et 1696, indique « chez la veuve st Jean ». Catherine Danin semble également avoir joué un rôle dans la coloration des planches, si l’on en croit quelques épreuves conservées à la bibliothèque de l’Arsenal : sur trois d’entre elles, on lit en effet, à la suite du titre, l’inscription à la plume « enluminée par la femme de S.t Jean ». Un exemplaire en noir et relié en veau est conservé à l’université de Princeton. Il comprend 74 planches, dont trois qui font ici défaut : les planches 2 (« Femme de qualité en déshabillé reposant sur un lit d’ange », double), 56 (« Homme de qualité en habit garny de rubans ») et 62 (« Dame de la plus haute qualité »). Exceptionnel exemplaire colorié et relié en maroquin rouge à l’époque. Habiles restaurations et reteintes à la reliure, rares travaux de vers. Quelques déchirures restaurées aux planches, quelques rousseurs et traces de manipulation. .../...
11 Livres et documents sur la mode
12 Livres et documents sur la mode
13 Livres et documents sur la mode
14 Livres et documents sur la mode 4 THIERS (Jean-Baptiste). Histoire des perruques, où l’on fait voir leur origine, leur usage, leur forme, l’abus & l’irrégularité de celles des ecclésiastiques. Paris : Aux dépens de l’auteur, 1690. — In-12, 165 x 92 : (12 ff.), 544 pp., (1 f.). Veau brun granité, dos à nerfs orné, tranches mouchetées rouges (reliure de l’époque). 200 / 300 € Colas, n° 2869. - Hiler, n° 844. - Lipperheide, n° 1660. - Brunet, V, col. 819-820. Édition originale rare. Docteur en théologie, l’abbé Jean-Baptiste Thiers (1636-1703) retrace l’histoire des perruques et des coiffes depuis l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle, tout en dénonçant leur usage abusif chez les contemporains de l’auteur, et notamment chez les ecclésiastiques qu’il accuse de céder à la vanité et à la mondanité. «Comme presque tous les ouvrages de ce théologien sont remplis d’érudition et abondent en détails curieux sur les usages de l’Église catholique, on les recherche beaucoup » (Brunet). L’ouvrage s’inscrit dans un débat large sur la moralité de la mode à l’époque. Dans son analyse historique, l’auteur montre que cette pratique n’est pas nouvelle mais qu’elle est souvent associée à la vanité et au luxe excessif, et affirme par conséquent que les ecclésiastiques devraient éviter cette mode, avançant que le port de la perruque serait nuisible pour la santé. Bon exemplaire en reliure de l’époque. Coiffes habilement restaurées, quelques feuillets brunis. Petite galerie de ver sans gravité en marge intérieure des 12 premiers feuillets et en marge inférieure des 120 premiers, notes à l’encre sur les gardes. On joint la seconde édition de ce texte : - THIERS (Jean-Baptiste). Histoire des perruques. Où l’on fait voir Leur origine, leur usage, leur forme, l’abus & l’irrégularité de celles des Ecclésiastiques. Avignon: Louis Chambeau, 1777. — In-12, basane fauve marbrée, dos à nerfs orné, tranches marbrées (reliure de l’époque). Bon exemplaire malgré le dos passé. 5 VECELLIO (Cesare). Habiti antichi, Overo raccolta di figure Delineate dal Gran Titiano, e da Cesare Vecellio suo Fratello, diligentemente intagliate, conforme alle Nationi del Mondo. Venise: Sebastiano Combi, Giovanni La Noù, 1664. — In-8, 181 x 111 : (7 ff.), 415 pp. Veau brun moucheté, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, tranches mouchetées rouges, boîte-livre en maroquin rouge de Virginie Fonlupt (reliure du temps). 8 000 / 12 000 € Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, V, col. 1104. - Colas, Bibliographie du costume, n° 2978. Troisième édition, la première posthume et la seule publiée au XVIIe siècle, de ce recueil majeur de l’histoire des costumes publié pour la première fois en 1590. Il est considéré comme l’un des premiers exemples systématiques d’étude des vêtements historiques et des modes à travers les âges, en particulier à la Renaissance.
15 Livres et documents sur la mode Cesare Vecellio (1521-1601), était un peintre et graveur italien, frère de Titien. Il explore dans cet ouvrage les habits non seulement d’Italie mais également de France, d’Espagne, d’Angleterre, d’Allemagne, de Pologne, de Turquie, d’Afrique, d’Asie et des Amériques. Au total l’édition comprend 415 figures de costumes à pleine page dessinées par Vecellio, reproduites à partir des bois de l’édition précédente (Venise, 1598) mais sans les encadrements : 190 costumes italiens, 104 pour le reste de l’Europe, 51 pour la Turquie, 22 pour l’Afrique, 35 pour l’Asie et 13 pour les Amériques. Exceptionnel exemplaire, entièrement colorié à la main, le seul à ce jour connu. Toutes les figures ont été coloriées dans les tons bleu, jaune, orange, rouge, violet et gris, rendant toute sa splendeur à cette formidable galerie de costumes. Nous n’avons rencontré aucun autre exemplaire colorié dans les catalogues de vente de .../...
16 Livres et documents sur la mode .../... ces vingt dernières années. La mention « Bruges 1735 » est inscrite à la plume sur le premier feuillet et le titre (partiellement grattée). Bel exemplaire en reliure du temps. Les feuillets sont d’une parfaite fraîcheur. Habiles restaurations à la reliure, restauration de papier dans l’angle du troisième feuillet.
17 Livres et documents sur la mode 6 [ALMANACH]. Blumenstrauss fü r Musen Freunde zum Neujahrsgeschenke 1797. Vienne : Georg Friedrich Kraus, 1797. — In-32, 95 x 60 : frontispice, titre, (73 ff.), 22 planches, 3 planches de musique. Demi-maroquin rouge, plats composés d’une fine plaque de métal mordoré et laqué, présentant au centre une grande vignette gravée en médaillon, dos lisse orné, miroir au premier contreplat, pochette à soufflet au second, tranches dorées, étui de l’époque en maroquin à long grain vieux rouge, boîte moderne en maroquin rouge de Devauchelle (reliure de l’époque). 4 000 / 6 000 € Très rare almanach autrichien orné d’un frontispice, de 10 figures hors texte gravées sur cuivre par Benedict d’après plusieurs artistes et de 12 jolies gravures de mode en couleurs. Les chansons sont accompagnées de 3 planches de musique dépliantes. Ravissante et très rare reliure ornée de deux scènes de Don Quichotte gravées et laquées. Elle est attribuable à Georg Friedrich Kraus, formé en Angleterre et actif de 1791 à 1824. Il fut le relieur attitré du duc Albert de Saxe-Teschen, gouverneur des Pays-Bas autrichiens. Chaque plat est composé d’une fine plaque de métal ornée d’une scène gravée et laquée tirée de Don Quichotte. Ce type de décor est de la plus grande rareté. Il est comparable aux reliures dites « au vernis Martin » de Théodore-Pierre Bertin, réalisées au tournant du XIXe siècle en France et recherchées par les plus grands collectionneurs. Superbe exemplaire. Provenance : Adrian Flühmann, avec ex-libris (cat. 30).
18 Livres et documents sur la mode 7 [BARBE (Simon)]. Le Parfumeur royal, ou Traité des parfums, Des plus beaux Secrets qui entrent dans leur Composition, & de la Distillation des Eaux de Senteur & autres Liqueurs précieuses. Paris : Saugrain l’aîné, 1761. — In-12, 167 x 92 : (1 f.), 242 pp. mal chiffrées 142, (2 ff.). Veau marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). 400 / 600 € Nouvelle édition rare, revue, corrigée et augmentée, publiée en vertu d’un nouveau privilège daté du 29 mai 1761. Outre le traité des parfums, l’ouvrage comprend des chapitres sur les savonnettes, les pommades, les poudres pour les cheveux, les grosses poudres de violette, les eaux de senteur, les pastilles à brûler, les liqueurs et parfums à la bouche, et la distillation. Cette édition est importante dans l’histoire de la parfumerie. En effet, les traités précédents faisaient état de l’utilisation de cosmétiques minéraux et métalliques dont certains médecins avaient identifié les méfaits sur la santé. Il fallut attendre le XVIIIe siècle et cette édition pour voir ces cosmétiques condamnés sans réserve par les autorités compétentes. Ainsi cette édition ne put voir le jour qu’après l’autorisation donnée par Guettard, le premier médecin du roi, qui a demandé de retrancher « les compositions dans lesquelles il entre de la litarge, du blanc de plond (sic), du sublime corrosif, de l’alun, du nitre » (voir approbation). Bel exemplaire en reliure de l’époque. Petit manque à la coiffe supérieure. 8 [BOUTONS]. Ensemble de neuf boutons « à la Buffon ». [vers 1785]. — 9 boutons (diamètre de 36 mm environ), support et cerclage en laiton, un bouton avec une fissure au verre et un bouton avec le fond du décor en partie cassé. 2 500 / 3 500 € Allio, Le Bouton au fil du temps, p. 91. Ces boutons sont dits « à la Buffon » car ils renferment sous un verre des éléments naturels tels qu’insectes, végétaux ou coquillages. Vers 1780 en France, à l’image du roi Louis XVI, la société de l’époque était férue de sciences naturelles et les écrits de Buffon demeuraient célèbres. « La fantaisie règne aussi dans les garnitures de boutons et les boucles. Il y a des boutons de tout genre […] ; on va jusqu'à enchâsser des spécimens de coléoptères sous les verres bombés des boutons.» (Babeau, Paris en 1789). Parmi ces neuf boutons, deux comportent un petit coléoptère vert, un autre un papillon, deux des coquillages et quatre des végétaux. Rare ensemble.
19 Livres et documents sur la mode 9 BUC’HOZ (Pierre-Joseph). Toilette et laboratoire de Flore, Réunis en faveur du beau Sexe, ou Essai sur les Plantes qui peuvent servir d’ornement aux Dames, & qui sont utiles dans la distillation, contenant les différentes manieres de préparer les Essences, Pommades, Rouges, Poudres, Fards, Eaux de senteur, Liqueurs, Ratafias, Huiles, Eaux Cosmétiques & Officinales, &c. Paris : l’auteur, 1784. — 2 parties en un volume in-12, 162 x 93 : (2 ff.), 156 pp. ; (2 ff.), pp. (157)-356. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, dentelle dorée intérieure, tranches dorées sur marbrures (Belz-Niedrée). 700 / 900 € Nouvelle édition de ce recueil de recettes cosmétiques à base de plantes, divisé en deux parties. La Toilette de Flore donne la composition de nombreuses essences, pommades, poudres, fards et eaux de senteur, ainsi que des recettes de détachant. Le Laboratoire de Flore est consacré aux liqueurs, ratafias, huiles, eaux cosmétiques et officinales, etc. Natif de Metz, Pierre-Joseph Buc’hoz (1731-1807) renonça à une carrière juridique pour étudier la médecine à Nancy, où il entra au service du roi Stanislas. Passionné de botanique, il publia de nombreux ouvrages d’histoire naturelle, dont une Histoire des plantes de la Lorraine et une Histoire naturelle du règne végétal qui lui valut l’approbation de l’Académie royale des sciences. Cet ouvrage est, avec le Traité des Odeurs de Dejean, le seul du XVIIIe entièrement consacré à la parfumerie et aux cosmétiques que cite Wiggishoff dans son Essai de bibliographie des parfums et des cosmétiques. C’est également le seul livre relatif à ce sujet que décrivent les Goncourt dans leur propre collection (cf. La Maison d’un artiste, I, p. 334). Très bel exemplaire en maroquin signé Belz-Niedrée. On joint : - BUC’HOZ (Pierre-Joseph). Toilette de Flore, Ou Essai sur les Plantes & les Fleurs qui peuvent servir d’ornement aux Dames… Laboratoire de Flore, ou Chymie champêtre végétale, Contenant la maniere de faire, avec les Plantes, les Liqueurs, les Ratafias, les Essences, les Huiles, les Eaux Cosmétiques & Officinales, &c. Pour servir de suite à la Toilette de Flore. Paris : Valade, 1773. — 2 volumes in-12, 164 x 99 : XVI, 224 pp. ; (2 ff.), 282 pp., (1 f.). Basane fauve, dos à nerfs orné, tranches vertes (reliure de l’époque). Seconde édition. Exemplaire en modeste reliure de l’époque ou légèrement postérieure. Taches et épidermures aux reliures, tranches vertes délavées, gardes ainsi que les pièces de titre et de tomaison renouvelées, coins restaurés, petits manques aux coiffes. Restauration sur un coin et en marge de quelques feuillets, rousseurs éparses. Feuillet de titre du second volume remonté. Provenance : signature « Durand » et cachet illisible sur le premier feuillet de texte, sans doute une marque d’approbation.
20 Livres et documents sur la mode 10 [CAEN]. Statuts et règlemens concernant les professions des marchands drapiers-merciers et autres corps réunis de la ville de Caen, Réimprimés à la diligence des Sieurs Deloges, Ruel, Berrurier l’aîné, Caumont & Vasnier Descourdelles, anciens Gardes ; Et des Sieurs Riboult, Vollée & Roussel, présentement Gardes en charge de ladite Communauté. Caen : imprimerie de P. J. Yvon, 1764. — In-4, 226 x 151 : (2 ff.), 144 pp., (58 ff.). Basane marbrée, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). 500 / 700 € Importante et très rare publication éclairant la profession de drapier-mercier à Caen au XVIIIe siècle. Elle contient non seulement les statuts de cette communauté, mais également les extraits de registres, l’Édit du roi « Pour l’établissement des Arts & Métiers en Communauté, & pour fixer les Barbiers-Etuvistes & Perruquiers » de mars 1673, des Arrêts du Conseil, etc., formant un document de première importance pour les historiens. Cet exemplaire a été relié avec une page ex-libris spécialement imprimée à l’époque : « statuts appartenant à Pierre Ysabelle, maître drapier-mercier et autres corps réunis de la ville de Caen, reçu en M. DCC. LXIV. » Il comporte à la fin 58 feuillets blancs reliés dont six pages enrichies à l’époque de recettes médicinales manuscrites, parmi lesquelles : la « Composition de l’élixir pour se procurer une longue vie » ; la « Recette du vinaigre des quatre voleurs contre la peste et air contagieux » ; un « Remède pour les vers des enfants » ou encore une recette de « tisane purgatoire ». Habiles restaurations à la reliure, déchirure réparée au feuillet d’ex-libris. Provenance : Pierre Ysabelle, avec ex-libris. 11 [CARACCIOLI Louis-Antoine de]. Le Livre à la mode. A Verte-Feuille : De l’Imprimerie du Printemps, [1759]. — In-8, 170 x108: XX, 79 pp. Demi-basane havane, dos lisse orné, non rogné (reliure pastiche). 400 / 600 € Didier Travier, « Louis-Antoine Caraccioli ou les amusements typographiques d’un moraliste mondain », L’Écrivain et l’Imprimeur, sous la dir. d’Alain Riffaud, Rennes, PUR, pp. 175-192. Édition originale in-8, entièrement imprimée à l’encre verte. Cette curiosité typographique offre une satire contre les afféteries de l’époque, en épousant les codes frivoles de la mode : « assez & trop longtemps les livres s’annoncent sous une forme lugubre. Un siècle aussi joli que le nôtre, doit-il écrire en caractères noirs, qui retracent les catafalques & les enterrements ? […] il y a longtemps que les imprimeurs auroient dû imiter les faiseurs de porcelaine, & ils auroient réussi. Quelle est la dame qui eût refusé d’acheter un livre de la couleur de son éventail, ou de son perroquet ? & quel est le petit-Maître qui n’eût pas dévoré un volume pareil aux velours & aux péruviennes à la mode ? » L’ouvrage est attribué au prolifique marquis de Caraccioli (1719-1803), qui publia la même année un nouveau Livre de la mode imprimé en rouge ainsi qu’un Livre des quatre couleurs l’année suivante. On distingue deux éditions de ce livre, qui circulaient déjà au début de l’année 1759 : la première au format in-8, dont l’encre est restée bien verte (comme ici), la seconde au format in-12, dont l’encre a souvent viré au brun/or. Bel exemplaire. Rares petites rousseurs.
21 Livres et documents sur la mode 12 [CARACCIOLI Louis-Antoine de]. Le Livre à la mode. A Verte-feuille : De l’imprimerie du Printems, [1759]. [Suivi de] : Le Livre à la mode. Nouvelle édition, Marquetée, polie & vernissée. En Europe : chez les libraires, 1000700509 [1759]. — 2 ouvrages en un volume in-12, 148 x 90 : XXII, 86 pp. ; XXXVIII, 88 pp. Veau marbré, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). 500 / 700 € Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet Le Duc, 1847, p. 188. - Didier Travier, « Louis-Antoine Caraccioli ou les amusements typographiques d’un moraliste mondain », L’Écrivain et l’Imprimeur, sous la dir. d’Alain Riffaud, Rennes, PUR, pp. 175-192. Éditions originales de ces deux célèbres facéties, entièrement imprimées en couleurs. Le premier ouvrage, dédié « à messeigneurs les petits-maîtres et mesdames les petites-maîtresses », est entièrement imprimé à l’encre verte (elle a ici viré au brun/ or). Pour suivre les caprices de la mode, un second volume, entièrement nouveau et imprimé à l’encre rouge, vit le jour la même année : « la couleur verte n’ayant duré que huit jours, ainsi que toutes les modes, je vous offre le plus beau des vermillons, tel enfin qu’il brille sur vos visages magnifiquement & furieusement enluminés… » (extrait de la préface). Attribués au prolifique marquis de Caraccioli (1719-1803), ces deux ouvrages forment une « satire contre les usages, les moeurs et la mode de son temps. […] on peut faire dans la lecture de ces futilités, qui ne manquent pas d’un certain esprit, des études de moeurs fort curieuses » (Viollet-le-Duc). Ces impressions monochromes, les premières en date dans l’histoire du livre aux dires de l’auteur, ont été publiées sous le voile de l’anonymat et à des adresses fictives ; elles auraient été imprimées à Liège chez Bassompierre et non à Paris chez Duchesne, comme on l’a longtemps cru. Didier Travier a distingué deux éditions du Livre à la mode imprimé en vert, l’une au format in-8, l’autre in-12, qui circulaient toutes deux au début de l’année 1759. De même, on distingue trois éditions du Livre à la mode imprimé en rouge, une seule portant la date 1759 (les deux autres, in-8 et in-12, à la date de 1760). Bel exemplaire en reliure de l’époque. L’auteur et la date ont été ajoutés à l’encre sur le titre. Une note sur le dernier feuillet blanc, indique que l’ouvrage a été vendu par Ancelin, à Toulouse. Mors fendillés en tête, coiffes et coins habilement restaurés. Provenance : L. Guars ?, avec signature autographe sur la première garde blanche, datée de 1860. 13 [CARACCIOLI Louis-Antoine de]. Le Livre à la mode. Nouvelle édition, marquetée, polie & vernissée. En Europe : chez les libraires, 1000700509 [1759]. — In-12, 153 x 89 : XXXVIII, 88 pp. Maroquin bordeaux à grain long, double filet doré et roulette d’ogives à froid en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, tranches dorées, étui bordé (Simier). 400 / 600 € Didier Travier, « Louis-Antoine Caraccioli ou les amusements typographiques d’un moraliste mondain », L’Écrivain et l’Imprimeur, sous la dir. d’Alain Riffaud, Rennes, PUR, pp. 175-192. Édition originale, entièrement imprimée à l’encre rouge, dédiée « Aux messieurs et dames à vapeurs». .../...
22 Livres et documents sur la mode Attribuée au facétieux marquis de Caraccioli (1719-1803), cette curiosité typographique est une satire des vanités de la mode. Elle fait suite au Livre de la mode imprimé à l’encre verte la même année : « la couleur verte n’ayant duré que huit jours, ainsi que toutes les modes, je vous offre le plus beau des vermillons, tel enfin qu’il brille sur vos visages magnifiquement & furieusement enluminés… » (extrait de la préface). Bel exemplaire en maroquin de Simier, condition rare. Reteintes à la reliure. Petits manques de papier dans la marge de 2 feuillets, restaurations au dernier feuillet. Provenance : Henri Baragnon, avec grand ex-libris moderne. 14 CATINÉE (Germain). Essence virginale de Beauté. [Avec]: DUBOST. Essence royale de Beauté. Paris : Bureau des Affiches, 5 mai 1773 et 28 janvier 1778. — Deux plaquettes in-4, 238 x 176 : pp. 69-72 ; pp. 13-16. Demi-maroquin bleu outremer à larges coins, dos lisse, titre doré en long, tête dorée (reliure de la première moitié du XXe siècle). 200 / 300 € Réunion de deux annonces pour des produits de beauté, faisant partie de deux numéros du journal Affiches, annonces, et avis divers, du 5 mars 1773 et du 28 janvier 1778. Outre ces deux articles, ces brochures présentent des biens et charges à vendre, des livres nouveaux et des avis divers. L’amateur qui fit relier avec luxe ces quelques feuilles avait relevé deux annonces pour l’essence de Beauté du parfumeur et distillateur parisien Germain Catinée et de son associé Dubost. « L’Essence virginale de Beauté […] a tellement été perfectionnée par ses soins depuis notre première annonce, que l’on pourroit se raser sans eau. Les Valets-de-Chambre Barbiers du Roi l’ont jugée préférable, dit-on, à toutes les espèces de Savonnettes. » Dos légèrement foncés. Déchirure à la pliure centrale du premier feuillet du premier fascicule. 15 [COIFFURES]. [Recueil de coiffures]. S.l., [vers 1780]. — In-24, 100 x 63 : 12 planches. Maroquin rouge à long grain, fine guirlande à fleurs de lys et roulette dorées en encadrement sur les plats, dos lisse muet (reliure de l’époque). 400 / 600 € Recueil de 12 vignettes de coiffures féminines gravées en taille-douce coloriées à la main, typiques des gravures pour les petits almanachs de la fin de l’Ancien Régime. Les noms des coiffures sont empreints d’un charme désuet et évocateur : à l’aigrette parasol, à la Flore, à la Cérès, à la Persane, à l’Angélique, à la Circassienne, à la Triomphale, à la Zéphÿre, à la Sylphide… Les figures sont très proches de celles d’un rarissime almanach parisien intitulé Le Manuel des toilettes, publié par Valade en 1777. Ravissant exemplaire finement relié à l’époque. Déchirure sans manque habilement restaurée à la première planche. .../...
23 Livres et documents sur la mode 16 [COIFFURES]. [Recueil de coiffures]. S.l., [1785]. — Petit in-12, 135 x 93 : 18 planches. Demi-chagrin marron, plats de papier dominoté, dos lisse muet (reliure moderne). 300 / 400 € Recueil de 18 vignettes gravées au burin, dont 6 de coiffures de la fin du XVIIIe siècle, contrecollées sur papier fort. Elles représentent chacune quatre ou cinq bustes féminins déclinant une ou plusieurs coiffures, probablement extraites de divers petits almanachs de l’époque. Ces 6 vignettes de coiffures sont suivies de 12 vignettes légendées en allemand, illustrant Henri IV de Shakespeare d’après Eschenburg. Bon exemplaire en reliure moderne. Provenance : comte Tresvaux de Berteux, avec ex-libris héraldique gravé par Agry. 17 [COIFFURES]. Recueil de 72 vignettes de coiffures. [Paris], [vers 1787]. — Album in-folio, 438 x 300. Maroquin rouge, multiples filets dorés en encadrement sur les plats, fers rocaille aux angles, dos à nerfs orné, encadrement intérieur de filets et fers rocaille dorés, tranches dorées, étui à fenêtres de plexiglas (Bound by Riviere & son). 3 000 / 4 000 € Magnifique recueil de 72 vignettes gravées en taille-douce (77 x 45 mm) légendées, montées sur 4 feuillets de carton coloré. Elles représentent des coiffures et des chapeaux extravagants typiques de la mode de la fin du XVIIIe siècle, aux noms les plus surprenants : Pouf à l’Amériquaine, Chapeau à la Théodore en cloche, Pouf à la Colinette, Demibonnet à l’Éventail Chinois, etc. Elles sont tirées ou inspirées de la Gallerie des Modes et Costumes Français, un des premiers périodiques de mode, publié de 1778 à 1788. Superbe exemplaire provenant de la collection de Sir David Lionel Goldsmid-Stern-Salomons (1851-1925), avec son grand ex-libris armorié au premier contreplat.
24 Livres et documents sur la mode Juge de paix et inventeur britannique, Sir David Salomons se passionna très tôt pour l’électricité et développa de nombreuses inventions dont il équipait sa maison de Broomhill, au nord de Tunbridge Wells : éclairage électrique alimenté par un générateur à charbon, appareils de cuisson, alarmes, etc. Également passionné d’horlogerie, il avait rassemblé une incomparable collection de pièces de Breguet, en partie léguée à l’Institut Mayer à Jérusalem. Sa riche bibliothèque fut dispersée à New-York en 1930 et à Londres en 1986. Cet exemplaire a sans doute été relié pour lui, par Rivière, un des meilleurs relieurs londoniens. Décharges sur les feuillets de garde. Provenance : Sir David Lionel Goldsmid-Stern-Salomons, avec ex-libris. - Jean-François Chaponnière, avec ex-libris aux initiales JFC (vente 18 novembre 2019, n° 154).
25 Livres et documents sur la mode 18 [COIFFURES]. [Coiffures du Directoire]. S.l., fin XVIIIe siècle. — In-8, 215 x 140 : 8 gravures contrecollées sur des feuillets de papier vergé. Bradel demi-chagrin marron, pièce fauve avec titre doré en long, tranche de queue dorée à la place de la tête (reliure moderne). 300 / 400 € Recueil de 8 coiffures de la fin du XVIIIe siècle gravées et coloriées à l’époque : coeffure à l’Archipel, coeffure en cheveux à l’Athénienne, turban asiatique à bandeau, chapeau surmonté d’un voile de dentelle, coeffure à l’enfant surmontée de fleurs, cornette de tulle brodé, chapeau à la Pallas, chapeau de satin retroussé et bordé en cigne. Elles proviennent probablement d’un petit almanach de la fin du XVIIIe siècle. Chaque gravure de format 95x68 mm a été contrecollée sur deux feuillets de papier vergé et encadrée d’un double filet noir à l’encre. Bel exemplaire en reliure moderne. 19 FERRIOL (Charles) - LE HAY (Jacques). Recueil de cent estampes représentant différentes Nations du Levant tirées sur les Tableaux peints d’après Nature en 1707 et 1708. Paris : Le Hay, Ducange, 1714. [Suivi de] : Explication des cent estampes qui représentent différentes nations du Levant. Avec de nouvelles estampes de cérémonies turques qui ont aussi leurs explications. Paris : Jacques Collombat, 1715. — 2 parties en un volume in-folio, 493 x 328 : titre, (2 ff.), 102 planches, 1 planche de musique gravée : (1 f.), 26 pp. Veau marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). 3 000 / 4 000 € Blackmer, n°591 - Brunet, III, 947-948 - Chahine, n°2737 - Cohen, 619 - Colas, 1819-1820. .../...
26 Livres et documents sur la mode Édition originale bien complète, de ce célèbre et superbe ouvrage qui fut longtemps la source principale sur les costumes ottomans. Elle a été publiée à la demande de l'ambassadeur Charles de Ferriol par le peintre et graveur Jacques Le Hay (1645?-1721?). Il est composé d’un titre gravé, d’une préface, de 102 planches gravées sur cuivre, dont 3 sur double-page, d’une planche de musique et de 26 pages d’explication des estampes. Les gravures représentent les costumes de la cour et des différentes classes de pays tels que la Turquie, l'Albanie, l'Arménie, la Bulgarie, la Grèce, la Perse, l'Arabie… Elles furent gravées sous la direction de Le Hay, par Baron, Cochin, Du Bosc, de Franssières, Haussard, Rochefort, Gérard et Jean-Baptiste Scotin, et Simonneau fils, d’après les dessins réalisés par Élisabeth-Sophie Chéron (1648-1711), épouse de Jacques Le Hay, à partir des peintures de Jean-Baptiste van Mour (1671-1737). Un témoignage précieux de la vie publique et privée dans la Turquie du début du XVIIIe siècle en estampes. Ambassadeur de France à Constantinople entre 1699 et 1711, Charles de Ferriol (1652-1722), qui avait remarqué le travail de l’artiste Jean-Baptiste van Mour (1671-1737), lui commanda des portraits de la population locale. Lorsque de Ferriol revint en France, il fit graver les peintures et publia ce recueil qui parut en 1714, composé de cent planches. Il fut complété l’année suivante par un texte explicatif, deux planches supplémentaires sur double-page (Enterrement turc et Les Derviches dans leur temple de Pera, achevant de tourner) et une planche de musique d’un air sur lequel tourne les derviches de Pera. « Ces trois dernières planches manquent souvent » (Brunet). En 1725, en reconnaissance de son talent, van Mour fut nommé « Peintre ordinaire du roy en levant ». Bel exemplaire en reliure de l’époque, provenant de la bibliothèque de Michel Joseph Hyacinthe Lallemant de Betz (16931773), fermier général, collectionneur, dont la collection d’estampes entra en 1753 au Cabinet des estampes de la Bibliothèque royale. Habiles restaurations aux coiffes et aux coins. Restauration sur le bord de la planche 99. Provenance : Michel Joseph Hyacinthe Lallemant de Betz, avec son ex-libris. .../...
27 Livres et documents sur la mode 20 [GARNERAY (Jean-François)]. Collection des nouveaux costumes des autorités constituées, civils et militaires : costumes des législateurs et autres fonctionnaires publics. [Paris : Imprimerie de Boiste, 1796]. — In-4, 300 x 230 : 26 planches. Veau marbré et glacé, large encadrement de roulettes et filets dorés sur les plats, quatre-feuilles à fond criblé dorés dans les angles, dos lisse orné, roulette dorée intérieure, non rogné, étui (P. Claessens fils). 600 / 800 € Colas, n° 1181. - Glasser, pp. 153-154. - Roux, Inventaire du fonds français, graveurs du dix-huitième siècle, BNF, I, pp. 102-104. Premier tirage de ces 26 planches gravées à la manière noire par Alix d’après Garneray et coloriées. Elles représentent les tenues officielles du directoire : membre du directoire exécutif en grand costume, ministre, messager d’État, juges, agent des colonies, président d’administration municipale, général en chef, commissaire ordonnateur des guerres, etc. Dix premières planches avaient paru en janvier 1796 suivies de 16 autres, dont les costumes militaires, en mai de la même année. Cette suite intéressante est proche de celle de Grasset de Saint-Sauveur dessinée à la même période. Les costumes des « autorités constituées » avaient été fixés par le décret du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795). Manque les deux feuillets de description. L’ordre des planches ne suit pas celui donné par les bibliographies. Quelques rousseurs éparses, petits manques de papier restaurés en marge de quelques planches. Provenance : M. Van Nieuwenhuyse, avec ex-libris. - Ex-libris non identifié.
28 Livres et documents sur la mode 22 GARSAULT (François Alexandre Pierre de). [L’Art du Perruquier, contenant la façon de la barbe, la coupe des cheveux, la construction des perruques d’hommes et de femmes.] [Paris : Desaint & Saillant, 1767]. — In-folio, 465 x 305 : VI, 44 pp., 5 planches. Demi-basane fauve à petits coins, dos à nerfs orné, plats de papier bleu marbré (reliure de l’époque). 200 / 300 € Partie extraite de la Description des arts et métiers par l’Académie royale des sciences, illustrée de 5 planches conçues à la manière de celles de l’Encyclopédie de Diderot. Exemplaire relié à l’époque, provenant de la collection de François-Jean-Joseph Mols (1722-1790), bibliophile et collectionneur d’art anversois. Petites restaurations au dos et aux coins, planches un peu brunies. Sans le feuillet de titre. Provenance : François-Jean-Joseph Mols, avec ex-libris accompagné de la devise « Aeternum sub sole nihil », gravé par Saint-Aubin 21 GARSAULT (François Alexandre Pierre de). Art du cordonnier. [Paris : Desaint & Saillant, 1767]. — In-folio, 455 x 300 : VI, 44 p., 5 planches. Toile marron, plaque métallique portant le titre sur le premier plat, dos lisse, non rogné (reliure moderne). 200 / 300 € Hiler, p. 354. - Brunet, II, col. 619. - Quérard, III, p. 269. Édition originale illustrée de 5 planches gravées. Cet ouvrage sur le métier de cordonnier fait partie de l’édition in-folio de la Description des arts et métiers, faite ou approuvée par messieurs de l’Académie royale des sciences, qui fut publiée de 1761 à 1789, comprenant 113 sections ou cahiers, généralement reliés en 27 ou 30 volumes. Planches montées sur onglet, déchirure marginale restaurée à la première planche.
29 Livres et documents sur la mode 23 HORNOT (Antoine). Traité des odeurs, suite du Traité de la distillation. Paris : Nyon, Guillyn, Saugrain jeune, 1764. — In12, 163 x 98 : viij pp., (2 ff.), 528 pp. Veau marbré, triple filet doré en encadrement et fleuron doré aux angles sur les plats, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de papier dominoté, tranches dorées (reliure de l’époque). 500 / 700 € Vicaire, Bibliographie gastronomique, p. 258. - Oberlé, Les Fastes de Bacchus, n° 1087. - Caillet, II, 280. Édition originale recherchée, dédiée à la comtesse de Coeslin, de ce traité d’Antoine Hornot, publié sous le pseudonyme de Dejean. Complément indispensable au Traité de la distillation publié pour la première fois en 1753, ce traité « donne de nombreuses recettes pour la beauté et la santé : eaux de toilette, alcools et extraits parfumés, huiles essentielles, laits pour la peau, recettes dermatologiques, soins pour les mains, cosmétiques, fards, talcs, soins de la bouche, pommades pour les lèvres, soins des yeux, soins antirides, produits pour les cheveux, savons, poudres, pastilles odorantes à brûler, vinaigres divers (de sureau, de rose, de capucine, d’estragon, de citron, romarin, thym, épices, girofles, etc.) » (Oberlé). Bel exemplaire en reliure de l’époque. Rousseurs éparses. On joint la seconde édition de ce texte : - HORNOT (Antoine). Traité des odeurs, suite du Traité de la distillation. Paris : P.F. Didot, 1777. — In-12, basane fauve marbrée, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Bon exemplaire en reliure de l’époque. Quelques épidermures, dos terni. Des feuillets légèrement brunis. 24 JOUBERT DE L’HIBERDERIE (Antoine-Nicolas). Le Dessinateur, pour les fabriques d’étoffes d’or, d’argent et de soie, avec la traduction de six tables raisonnées tirées de l’Abecedario pittorico imprimé à Naples en 1733. Paris : Jorry, Bauche et Brocas, 1765. — In-8, 189 x 120 : xlviij, 218 pp., (3 ff.). Parchemin ivoire rigide, dos lisse orné, tranches rouges (reliure de la fin du XIXe siècle). 400 / 600 € Édition originale rare du premier traité français de décoration des tissus, dédié à M. de Fréminville, trésorier-général de l’hôtel des Invalides. Il fut composé par Nicolas Joubert de l’Hiberderie (1715-1770) dessinateur pour la fabrique de Pernon à Lyon. L’ouvrage, s’ouvrant par une introduction donnant d’intéressants détails historiques sur les dessinateurs d’étoffes lyonnais, est divisé en deux parties précédées d’une épître portant en tête les armes gravées de Fréminville. La première partie offre des conseils pour chaque type d’étoffes : satins, damas, droguets, taffetas, tissus d’or et d’argent, velours, etc. Elle est illustrée de 5 modèles de décors gravés sur bois à pleine page, dont certains éléments floraux ont été rehaussés de couleurs. La seconde partie comprend la traduction des six tables de l’ABC de la peinture d’Orlandi (1660-1727). .../...
30 Livres et documents sur la mode Exemplaire enrichi de 3 figures du XVIIIe siècle gravées en taille-douce, réenmargées, sur le thème du tissage et de la couture. Dessinées et gravées par Louis BINET, elles proviennent de l’édition des Contemporaines de Rétif de La Bretonne de 17801785. Salissures à la reliure. Taches importantes sur les premiers et les derniers feuillets, petits trous de ver sur les gravures ajoutées. Provenance : Charles Avezac Lavigne (XIXe siècle), avec ex-libris manuscrit. - Jacques Renout (1903-1972), bibliophile franco-brésilien, avec ex-libris dessiné par le peintre Tancrède Synave. 25 L’ALLEMAND. Le Parfait ouvrage, ou Essai sur la coëffure, traduit du persan. Césaré, en France : chez tous les Libraires qui vendent de bons livres, 1776. [Suivi de:] ANONYME. Testament d’un gentilhomme gascon. [Paris : Jacques Clousier, 1748]. — Deux ouvrages en un volume in8, 176 x 116 : frontispice, 52 pp. ; pp. 3-16. Demi chagrin brun, dos lisse orné de faux nerfs à froid (reliure du XIXe siècle). 300 / 400 € Édition originale très rare du Parfait ouvrage, écrit polémique sur la mode capillaire. L’auteur, qui prétend traduire un ouvrage persan, se présente comme le sieur L’Allemand, « coëffeur, neveu du sieur André, perruquier, breveté du grand Roi de Perse, correspondant du grand Turc, de plusieurs sociétés de coëffeurs, perruquiers, baigneurs, &c. » Les frères Goncourt possédaient un exemplaire de cette « plate brochure ornée d’un joli frontispice » et la cite dans La Femme au XVIIIe siècle et La Maison d’un artiste. Le frontispice en question représente deux cupidons dans un atelier de coiffeur, transformant une paire de ciseaux en arc. Exemplaire dans lequel on trouve relié à la suite une plaquette tout aussi rare intitulée Testament d’un gentilhomme gascon. Il s’agit d’un piquant testament fictif, une facétie dont le sel réside dans l’écart entre la condition du gentilhomme, « écuyer […] demeurant chez Madame Buriquet, fruitière, ruë des Mauvaises-Paroles » et la magnificence de la garde-robe léguée. Quelques extraits ont été donnés dans la Revue de Gascogne en 1896, sur communication de M. Daignetous qui considérait l’ouvrage comme « l’un des merles blancs de sa belle volière ». Il manque la page de titre. Bon exemplaire réunissant deux facéties aujourd’hui quasi introuvables. Dos éclairci. Petite galerie de ver traversant le premier opuscule, frontispice réenmargé, restauration de papier dans l’angle du dernier feuillet avec reprise de quelques lettres à l’encre. 26 [LEVACHER DE CHARNOIS (Jean-Charles)]. Recherches sur les costumes et sur les théâtres de toutes les nations, tant anciennes que modernes; Ouvrage utile aux Peintres, Statuaires, Architectes, Décorateurs, Comédiens, Costumiers, en un mot aux Artistes de tous les genres; non moins utile pour l’étude de l’Histoire des temps reculés, des Mœurs des Peuples antiques, de leurs Usages, de leurs Loix, et nécessaire à l’Éducation des Adolescens. Paris : M. Drouhin, 1790. — 2 tomes en un volume in-4, 241 x 184 : frontispice, (1 f.), 8, 150 pp., (1 f.), 29 planches, 1 carte ; (1 f.), 175 pp., (1 p.), pp. 176-183, 24 planches. Maroquin rouge, encadrement à la Duseuil doré sur les plats, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Dubois relieur). 1 000 / 1 500 € Colas, 717. - Cohen, col. 227. - Brunet, IV, col. 1135. - Vinet, II, n° 2108. .../...
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