AΛΔE μαρδι 4 μαρς 2025
Livres anciens du XVe au XIXe siècle Bibliothèque Jean Irigoin et à divers
Jean Lequoy 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. : +33 (0)1 45 48 30 58 E-mail : contact@giraud-badin.com Conditions de vente consultables sur www.alde.fr Honoraires de vente : 25% TTC Vente en direct sur ALDE LIVE Exposition à la Librairie Giraud-Badin à partir du lundi 24 février 2025 de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h Sommaire Première partie Livres des XVe et XVIe siècles nos 1 à 65 Livres du XVIIe siècle nos 66 à 86 Livres du XVIIIe siècle nos 87 à 152 Livres des XIXe et XXe siècles nos 153 à 183 Bibliographie nos 184 à 189 Livres vendus en lots nos 190 à 197 Seconde partie (description sur www.alde.fr uniquement) Livres anciens nos 198 à 238 Livres des XIXe et XXe siècles nos 239 à 252 Expert 41 En couverture : Le lot n°5 ARISTOPHANE. Κωμῳδίαι ἐννέα. Comœdiæ novem.
Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58 Maison de ventes spécialisée Livres - Autographes - Monnaies Vente aux enchères publiques Mardi 4 mars 2025 à 14h Commissaire-Priseur Jérôme Delcamp ALDE Belgique Philippe Beneut Boulevard Brand Withlock, 149 1200 Woluwe-Saint-Lambert contact@alde.be - www.alde.be Tél. +32 (0) 479 50 99 50 ALDE Maison de ventes aux enchères 1, rue de Fleurus 75006 Paris Tél. 01 45 49 09 24 contact@alde.fr - www.alde.fr Agrément 2006-583 ALDE Livres anciens du XVe au XIXe siècle Bibliothèque Jean Irigoin et à divers
5 Livres des XVe et XVIe siècles 1 APIAN (Peter). Cosmographie, ou description des quatre parties du monde, contenant la situation, division, & estendue de chascune region & province d’icelles. Anvers, Jean Bellère, 1581. In-4, veau fauve, triple filet doré, dos lisse orné en long d’un décor de ramages dorés, titre dans un cartouche doré, tranches lisses (Reliure de l’époque). 4 000 / 5 000 Première édition collective en français, réunissant la Cosmographie d’Apian, les additions de Gemma Frisius, les textes relatifs à l’Amérique de Lopez de Gomara et Girava (Situation des Indes Occidentales et description des Indes), suivis de la Table gnomonique de Georg Peurbach, La Fabrique du baston astronomique de Johann Spang et l’Extraict des principes de la géométrie de Sebastian Munster. La Cosmographie de Peter von Bennewitz dit Apian (1495-1552) fut publiée pour la première fois en latin en 1524, puis en français à Anvers en 1544. Il s’agit ici de sa quatrième édition française, Gaultherot en ayant fait paraître deux éditions à Paris en 1551 et en 1553. Profuse et belle illustration gravée sur bois comprenant 110 figures dans le texte, dont cinq volvelles complètes de leurs parties mobiles – aux pp. 20 (2 p.m.), 22 (fil simple), 26 (3 p.m. et un fil), 66 (3 p.m.) et 189 (2 p.m.) – et une « charte cosmographique des vents » tirée sur une planche hors texte dépliante reproduisant une carte de Gemma Frisius aujourd’hui perdue. Exemplaire complet de toutes ses parties mobiles et de la carte dépliante, ce qui est rare, bien conservé dans une jolie reliure de l’époque soigneusement restaurée. Des bibliothèques William Kerr, marquis de Lothian (1661-1722), avec ex-libris, et J. Clarence Davies (1867-1934), avec ex-libris. Reliure restaurée, charnières refaites, dos réappliqué, pâle mouillure en marge de quelques feuillets, manque angulaire p. 175. 2 APOLLODORE D’ATHÈNES. Βιβλιοθήκης ή περί Θεών. Bibliotheces, sive de deorum origine. S.l. [Heidelberg], Officina Commeliniana, 1599. In-8, vélin rigide à recouvrements, initiales LVM et date 1618 estampés sur le premier plat, dos lisse, tranches rouges (Reliure de l’époque). 400 / 500 Édition gréco-latine procurée par Jérôme Commelin, donnant sur deux colonnes le texte grec et la traduction latine de Benedetto Egio. La Bibliothèque d’Apollodore est une compilation de mythes grecs, composée aux alentours du IIe siècle. On a relié à la suite : VALÈRE MAXIME. Dictorum factorumque memorabilium libri novem. Hanau, Wechel, 1614. Savante édition publiée par Christoph Köler avec son commentaire et les notes d’Étienne Vinand dit Pighius, et de Juste Lipse. Exemplaire de Ludolf von Münchhausen (1570-1640), avec ses initiales LVM et la date d’acquisition 1618 estampés sur le premier plat de la reliure. Rousseurs.
6 3 ARATOS DE SOLES. Φαινόμενα και Διοσημεία. Paris, Guillaume Morel, 1559. In-4, demi-chagrin brun, dos fileté (Reliure du XIXe siècle). 400 / 500 Première édition séparée en grec du poème astronomique d’Aratos de Soles, décrivant la position des astres et des constellations. Guillaume Morel, imprimeur du roi pour la langue grecque, a fait paraître deux éditions des Phénomènes la même année : celle-ci donne la version grecque avec les commentaires de Théon d’Alexandrie et des gloses de Leontius ; l’autre est une traduction latine. Des bibliothèques de l’abbaye mauriste de Saint-Aubin en 1699 (ex-libris ms.), Dulac en 1872 (ex-libris ms.) et Vincent (cachet). Sans les deux planches gravées de constellations. Quelques petites rousseurs et auréoles marginales. Brunet, I, 375 – Houzeau & Lancaster, n°822 – Lalande, 83. 4 ARIAS MONTANO (Benito). Antiquitatum Judaicarum libri IX, in quis, præter Judææ, Hierosolymorum et Templi Salomonis accuratam delineationem, præcipui sacri ac profani gentis ritus describuntur. Leyde, Officina Plantiniana, François Raphelengius, 1593. In-4, vélin souple, dos lisse, traces d’attaches (Reliure de l’époque). 2 000 / 3 000 Édition originale très rare de ce recueil de neuf traités sur les antiquités hébraïques par l’orientaliste andalou Arias Montano (1527-1598), extraits de l’importante Bible polyglotte d’Anvers dont il a dirigé la publication de 1568 à 1572. « Ses neuf livres des Antiquités judaïques sont les plus estimés. Ils se trouvent aussi dans la Polyglotte d’Anvers et dans les grands recueils d’Angleterre » (Hoefer). Un des très rares exemplaires connus bien complet des 16 planches requises. L’édition est illustrée de 16 planches dépliantes gravées en taille-douce pour la polyglotte de 1572 (lettrées de A à Q) de plans, cartes, vues architecturales, etc., dont quatre sont signées du monogramme de Pieter Huys et une de Joannes Wiericx. Une vignette gravée a été tirée dans le texte, p. 126. Les exemplaires complets des seize planches sont rarissimes ; ainsi, les deux exemplaires décrits par Adams n’en contiennentils respectivement que douze et quinze. Ex-libris manuscrits anciens en haut du titre : Ex hæreditatu domini Ludovici Cadurij [...] ; et en pied : J. Baduc. Des bibliothèques auvergnates Pellissier de Féligonde, avec ex-libris armorié et signature, et du château de la Varvasse, avec ex-libris. Légers manques de vélin aux coins inférieurs ; des rousseurs dans le texte, discrète mouillure dans le fond des derniers cahiers ; courte déchirure à quelques planches, plus importante à la dernière, mais toujours sans manque. Adams, M-1630 – Roehricht, 751. 4
7 5 ARISTOPHANE. Κωμῳδίαι ἐννέα. Comœdiæ novem. Venise, Alde Manuce, 1498. In-folio de [347] ff. (sur 348), veau granité, dos fileté, tranches dorées (Reliure du XVIIe siècle). 6 000 / 8 000 Édition princeps d’Aristophane, entièrement imprimée en grec. C’est un des chefs-d’œuvre sortis des presses aldines, que Firmin-Didot qualifie de « véritable monument littéraire et typographique. » Cet incunable rare et précieux contient neuf des onze comédies d’Aristophane qui nous sont parvenues : Lysistrata et Les Thesmophories ne furent imprimés pour la première fois qu’en 1515, à Florence. L’éditeur en est l’érudit grec Marcus Musurus. Ce dernier a écrit une excellente préface et a recueilli les scolies dans les manuscrits de différents auteurs qui eux-mêmes les avaient extraites d’œuvres plus anciennes. Cet appareil critique est d’une qualité rare. Exemplaire à belles marges (315 x 205 mm), très bien conservé en reliure ancienne. De la bibliothèque Francis Kettaneh (1980, I, n°7), avec ex-libris. Sans le dernier feuillet blanc T6. Coiffes et charnières restaurées, mors fendus, premier et dernier feuillet partiellement déreliés, quelques feuillets jaunis. ISTC Ia00958000 – HC 1656* – Goff A958 – Pell 1174 – Renouard, 16, n°3 – GW 2333 – Pr 5566 – BMC, V, 559 – Essling 1163 – Ahmanson-Murphy 25 – A. Firmin-Didot, Alde Manuce et l’hellénisme à Venise, pp. 105-111.
8 6 ARISTOPHANE. Κωμῳδίαι ἐννέα... Comœdiæ novem cum commentariis antiquis... Florence, héritiers de Filippo Giunta, 1525. In-4, vélin rigide, double filet à froid, dos à quatre nerfs titré à l’encre, tranches bleues (Reliure du XVIIe siècle). 500 / 600 Seconde édition donnée par les Giunta, la seule avec les scholies et le copieux index. Elle est rare. Établie par Antonio Francini et entièrement imprimée en grec, elle est ornée de très jolis bandeaux et lettrines gravés sur bois ; ceux de la première page du texte sont tirés en rouge. Le dernier feuillet s’orne de la marque de l’imprimeur. Séduisant exemplaire en vélin ancien. Les ff. 131-132 ont été répétés par erreur à la place des ff. 129-130, qui manquent. Mouillures claires, signature raturée et petit trou dans le blanc du titre. USTC : 810845. 7 ARISTOPHANE. Κωμῳδίαι ἑνδεκα... Comœdiæ undecim cum scholiis antiquis. Genève, Société caldorienne, 1607. In-folio, veau fauve, triple encadrement de roulettes et filets dorés, semé alternant fleurs de lys et chiffre L couronné sur les plats, armoiries au centre, dos orné du même semé, tranches dorées (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Édition complète des comédies d’Aristophane donnant, sur deux colonnes, le texte grec établi par Édouard Biset de Charlais, revu par l’helléniste Æmilius Portus, et la version latine de N. Frischlin, F. Chrestien et A. Divius. Ces onze comédies sont les seules pièces d’Aristophane qui nous sont parvenues. Cette édition genevoise a été imprimée par la Société typographique caldorienne, l’imprimerie fondée par Pyrame de Candolle (1566-1626). Son père, noble provençal converti au protestantisme, s’était installé à Genève. Pyrame y épousa la fille d’Eustache Vignon et fut reçu bourgeois en 1594, avant de transférer son imprimerie à Yverdon. Élégante reliure à semé aux armes de Louis XIII. Reliure restaurée, gardes blanches renouvelées, réparation de papier au pied du titre et dans le coin inférieur des 18 derniers feuillets de table. Ex-libris biffé au titre (petits trous).
9 8 ARISTOTE. Ad Nicomachum filium de moribus, quæ Ethica nominantur, libri decem. Paris, Simon de Colines, 1540. 4 parties en un volume in-4, vélin à lacets (Reliure pastiche). 500 / 600 Première édition de la traduction latine de Joachim Périon, complète de ses trois annexes parues séparément mais sous la même date : Joachimi Perionii de optimo genere interpretandi commentarii. – Ex Platonis Timæo particula, Ciceronide Universitate libro respondens. – Ciceronis in Arati Phænomena interpretatio. La première réunit les commentaires de Périon sur l’Éthique à Nicomaque. L’ensemble a été imprimé en grec et en latin par Jean Loys de Thielt pour le compte de Simon de Colines. Celui-ci avait déjà édité une traduction de l’Éthique d’Aristote par Jean Argyropylus, avec les commentaires de Jacques Lefèvre d’Étaples, en 1522 et en 1530. Marginalia anciennes au début de l’Éthique. Mouillures. Renouard, Colines, pp. 323, 333, 334 et 320. 9 [AUVERGNE]. [Les Coustumes du hault et bas pays d’Auvergne]. Clermont, Nicolas Petit, 28 mars 1538 – [Ordonnances royaulx sur le faict de la justice et abbreviation des proces]. [Paris, Galliot du Pré], 1539. 2 ouvrages en un volume in-8, vélin rigide, dos lisse, tranches jaspées (Reliure ancienne). 400 / 500 Troisième édition du coutumier d’Auvergne et la seconde imprimée à Clermont, après les deux éditions publiées en 1511 à Paris et en 1523 à Lyon (imprimée à Clermont). Elle est extrêmement rare. Longue note manuscrite du XVIe siècle à la fin des coutumes d’Auvergne. De la bibliothèque Michel Pellissier de Féligonde (1729-1767), avec ex-libris armorié et signature au bas du premier feuillet. Il manque le titre des Coustumes (f. a1) et celui des Ordonnances (f. A1). Gouron & Terrin, n°302 – Répertoire XVIe s., XXIV, 13, n°1 – Anne Zink, « Les éditions des coutumes d’Auvergne », Les Cahiers du CRH, 2001, n°4. 10 BARGAGLI (Scipione). I Trattenimenti. Venise, Bernardo Giunti, 1587. Petit in-4, maroquin olive, riche bordure de fleurons et filets dorés, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure italienne de l’époque). 500 / 600 Édition originale de ce recueil de nouvelles « peu commun » (Brunet). Scipione Bargagli (1540-1612), frère de Girolamo et de Celso Bargagli, était issu d’une famille de Sienne. Il avait la faveur de l’empereur Rodolphe II, dont il reçut les titres de chevalier et de comte palatin, et fut l’un des membres les plus illustres de l’Accademia degli Intronati de Sienne. I Trattenimenti a été réimprimé par Bernardo Giunti en 1591 et 1592. « Les six nouvelles réunies dans ce volume ont été insérées dans le recueil des Novelle di autori senesi », note Brunet. Coiffes manquantes, petits manques sur les bords des plats, tache d’humidité au second plat, discrètes mouillures et deux petites déchirures en marge des feuillets liminaires. Brunet, I, 655 – CNCE 4206.
10 11 [BAUDOUIN DE FLANDRES]. L’Hystoire et cronicque du noble et vaillant Baudouyn conte de Flandres lequel espousa le dyable. Paris, Michel Le Noir, s.d. [vers 1510]. Petit in-4 de [66] ff., maroquin bleu, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné aux petits fers, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). 10 000 / 12 000 Précieuse et rarissime édition gothique illustrée. Cette curieuse mise en prose d’un poème d’auteur inconnu composé vers 1450 a fait l’objet d’au moins onze éditions gothiques en un siècle, de 1478 à 1573. Cette édition parisienne publiée par Michel Le Noir est la huitième répertoriée par Bechtel. Unique exemplaire en mains privées : le seul autre exemplaire connu de cette édition est conservé à la British Library (C.39.d.17). L’illustration, gravée sur bois, se compose d’une grande figure au titre représentant Baudouin de Flandres et le diable changé en femme à cheval dans une forêt, de 54 bois dans le texte (dont 13 répétés) et de deux autres bois à pleine page au dernier feuillet : un Jugement dernier au recto et la marque de Michel Le Noir au verso. L’ouvrage narre l’histoire de Baudouin IX, comte de Flandres, qui épousa un diable, fut remis dans le droit chemin par un ermite, participa ensuite à la Croisade et resta prisonnier des infidèles durant vingt-cinq ans. Il revint ensuite en Flandres, où sa fille Jeanne, épouse de Ferrand du Portugal, le fit mettre à mort. C’est une curieuse version romancée de la vie du véritable Baudouin IX de Flandres, qui devint empereur de Constantinople en 1204 et fut tué en 1206. Très bel exemplaire relié par Trautz aux armes du baron Seillière. Des bibliothèques Nicolas Yemeniz (1867, n°2339), avec ex-libris, Achille Seillière (absent des ventes de 1887, 1890 et 1893) et Charles Fairfax Murray (1910, n°26), avec étiquette. Réparations angulaires à 4 ff., dont le titre. Insignifiants frottements aux mors. Bechtel, B-65 (ex. cité) – Brunet, I, 706 – Fairfax Murray, n°26 (ex. décrit) – Essling, n°287 – Hain, 2707 – ISTC ib00282020.
11 12 [BAYARD]. [MAILLES (Jacques de)]. La Tres joyeuse, plaisante et recreative hystoire, composee par le Loyal Serviteur, des faiz, gestes, triumphes et prouesses du bon chevalier sans paour et sans reprouche le gentil seigneur de Bayart. Paris, Galliot du Pré, 1527. In-4 de [4], 98 ff., maroquin rouge janséniste, armoiries dorées au centre, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). 5 000 / 6 000 Édition originale excessivement rare de cette chronique des hauts faits du chevalier Bayard composée par un de ses compagnons, certainement son secrétaire, le notaire Jacques de Mailles. Le volume a été soigneusement imprimé en caractères gothiques par Nicolas Couteau pour le compte de Galliot du Pré, avec le titre en rouge et noir, les armes de France gravées sur bois au verso et de nombreuses lettrines à fond criblé. L’ouvrage offre une biographie honnête de Pierre Terrail, seigneur de Bayard (1476-1524), dit le Chevalier sans peur et sans reproche, avec un compte-rendu des batailles auxquelles il a participé, y compris la bataille de Marignan, livrée par François Ier contre les Suisses, relatée dans le 60e chapitre. Il est, de ce fait, non seulement plus intéressant et plus recherché que l’épopée très romancée de Symphorien Champier intitulée Les Gestes ensemble la vie du preulx chevalier Bayard, qui a connu maintes éditions à Lyon et à Paris de 1524 à 1558, mais aussi plus rare, puisqu’il n’a fait l’objet d’aucune réimpression avant 1616. Superbe exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet aux armes du baron Seillière pour sa bibliothèque du château de Mello (1887, n°105). Bechtel, B-69 – Brunet, III, 182 – Moreau, III, 1259.
12 13 BELLEFOREST (François de). Harengues militaires, et concions de princes, capitaines, embassadeurs, et autres manians tant la guerre que les affaires d’Estat. Paris, Nicolas Chesneau, 1573. In-folio, veau fauve, filet doré en encadrement, grand médaillon azuré au centre, dos orné, chiffre DG répété à douze reprises dans les caissons, tranches mouchetées (Reliure de l’époque). 1 500 / 2 000 Édition originale de cette monumentale anthologie des harangues militaires, dédiée à Louis IV de Gonzague, duc de Nevers et prince de Mantoue, et remarquablement imprimée par Nicolas Bruslé pour le compte du libraire Nicolas Chesneau. Elle se trouve sous la date de 1572 ou de 1573, mais l’achevé d’imprimer est daté du 18 novembre 1572 dans les deux états. Cette vaste compilation rassemble des centaines de discours militaires et civils de près de quatre-vingts auteurs anciens et modernes, de Thucydide, Hérodote, Xénophon, Flavius Josèphe et Jules César jusqu’à Machiavel, l’Arétin, Martin du Bellay, et maints généraux et ambassadeurs du temps de l’auteur. L’ouvrage a été réédité à Paris en 1588 puis à Genève en 1595. Originaire de l’ancien comté de Comminges, Belleforest (15301583) fut un écrivain fécond, poète, historiographe, cosmographe et traducteur, lié avec Ronsard, Belleau et Baïf notamment et protégé de Marguerite de Navarre. Exemplaire de qualité, grand de marges, dans une somptueuse reliure en veau fauve décoré au chiffre d’un contemporain. De la bibliothèque des ducs de La Rochefoucauld au château de La Roche-Guyon, avec cachet ex-libris. Il ne figure pas dans la vente de 1987. Habiles restaurations à la reliure ; mouillure claire aux derniers feuillets. Adams, B-511 – Brunet, I, 754 – Index Aureliensis, n°116112 – Bertelli & Innocenti, XVI, n°153. 14 [BERLAIMONT (Noël de)]. Colloquia et dictionariolum septem linguarum... Colloques ou dialogues, avec un dictionaire, en sept language : flamen, anglois, allemand, latin, italien, espaignol, & françois. Liège, Hovius, 1589 [au colophon : 1591]. In-12 oblong, parchemin de réemploi calligraphié et rubriqué, dos lisse (Reliure de l’époque). 400 / 500 Très curieux « manuel de conversation de la vie quotidienne, une sorte de méthode Assimil destinée aux marchands et voyageurs. » Cette réédition liégeoise comprend sept dialogues, un chapitre sur l’écriture épistolaire et un lexique en sept langues, imprimés en autant de colonnes et accompagnés de remarques de prononciation et de grammaire. Séduisant exemplaire, relié à l’époque dans une feuille de parchemin manuscrit, avec au pied du titre l’ex-libris manuscrit : Antonii Szutter academici Cracoviæ anno 1770. Reliure usée avec légers manques et travaux de ver, pâle mouillure marginale sur la première moitié du volume, petites déchirures sans gravité à quelques feuillets, petit manque angulaire au f. d2. B. Charlet-Mesdjian et J.-L. Charlet, « Une méthode Assimil pour apprendre le latin à l’époque humaniste... », Rursus, 6/2011, en ligne sur rursus.revues.org/495.
13 15 BÉROALDE DE VERVILLE (François). Les Apprehensions spirituelles, poemes et autres œuvres philosophiques. Paris, Timothée Jouan, 1584. – Les Souspirs amoureux. Ibid., 1584. 2 ouvrages en un volume in-12, maroquin rouge, triple filet à froid, dos orné de même, dentelle intérieure dorée, tranches dorées sur marbrure (BauzonnetTrautz). 800 / 1 000 Seconde émission de l’édition originale des deux premiers recueils publiés par Béroalde de Verville (1556-1626), qui se trouvent quelquefois réunis. Ces deux œuvres de jeunesse, mêlant alchimie, philosophie et poésie amoureuse, étaient parues initialement sous la date de 1583 et furent remises en vente l’année suivante. Les Apprehensions spirituelles sont un recueil de réflexions morales et de dissertations métaphysiques et hermétiques pour parvenir au Grand Œuvre. Elles occupent les 55 premiers feuillets et sont suivies de deux longs poèmes : Les Cognoissances necessaires et Le Livre de l’âme, puis de trois dialogues en prose traitant respectivement de l’Honneste amour, de la Bonne grâce et du Bien de la mort. Le volume se termine par des Recherches sur la pierre philosophale. Les Souspirs amoureux recueillent soixante-trois poèmes de l’auteur du Moyen de parvenir, suivis d’un long discours satirique en vers de Nicolas Le Digne dirigé contre ceux qui escrivent d’amour et se lamentent d’amours imaginaires. Tout chanoine qu’il fût, Béroalde de Verville n’a cessé d’insérer dans ses poésies « des morceaux extrêmement libres », et même « dans ses ouvrages les plus sérieux, des obscénités dignes de figurer dans Le Moyen de parvenir », remarque Brunet. Très bel exemplaire parfaitement établi par Bauzonnet-Trautz. Petit trou touchant deux lettres (f. B12) et un feuillet plus court de marges (f. D6) dans le premier ouvrage. Brunet, I, 804 – Tchemerzine-Scheler, I, 648-650 – De Backer, I, nos 546-547 (datés 1583). 16 [BIBLIA quæ retinet sequitur sic metricus ordo]. Venise, Johann Herbort, 30 avril 1484. In-4, maroquin brun estampé sur ais de bois, large roulette à froid bordée de filets et de fleurons à froid, dos à trois nerfs orné de même, traces de fermoirs ; boîte moderne (Reliure de l’époque). 2 000 / 3 000 Précieuse et rare bible incunable imprimée à Venise par Johann Herbort de Seligenstadt. Originaire de Hesse, celui-ci s’était installé à Venise en 1480, sur l’invitation de Johannes de Colonia et Nicolas Jenson. Il s’était d’abord associé à eux avant d’imprimer sous son seul nom à partir de décembre 1481. Il mourut en octobre 1484. Exemplaire en reliure d’époque comportant de nombreuses annotations manuscrites d’une main contemporaine. Il n’a pas été rubriqué. Incomplet de 2 ff. (a1 et a8) et des 32 ff. d’explication des noms hébreux en fin de volume (sign. aa-dd8). Petits manques, accidents et restaurations à la reliure, fermoirs manquants, travaux de ver et discrètes réparations aux premiers et aux derniers feuillets, mouillures et taches éparses, premier feuillé maculé. ISTC ib00580000 – HC 3091* – Goff B580 – Pell 2318 – Pr 4693 – BMC V 304 – GW 4255 – Delaveau & Hillard, 732.
14 17 BOCCACE. Genealogie cum micantissimis arborum effigiacionibus cuiusque gentilis dei progeniem, non tam aperte quam summatim declarantibus cumque præfœcunda omnium quæ in hoc libro sunt ad finem tabula. Paris, Denis Roce et Ludwig Hornken, 1511. In-folio, veau fauve estampé sur ais de bois, deux larges roulettes d’animaux fantastiques et de rinceaux serties de filets gras encadrant un rectangle central composé de trois roulettes verticales, tranches lisses, traces de fermoirs (Reliure du XVIe siècle). 600 / 800 Somptueuse et rare édition parisienne, imprimée en caractères romains et ornée de la marque de Denis Roce sur le titre (en rouge et noir), d’un arbre généalogique gravé sur bois à pleine page en tête de chacun des treize premiers livres, et de grandes et petites lettrines à fond criblé. Les quinze livres de la Genealogia deorum gentilium rassemblent les résultats de quarante années passées par Boccace à étudier les mythes de l’Antiquité ; les deux derniers livres proposent une défense et une illustration de la poésie. L’ouvrage est suivi d’un répertoire alphabétique des toponymes de la littérature latine établi par Boccace, sous le titre De montibus, sylvis, fontibus, lacubus... De la bibliothèque Pellissier de Féligonde, avec ex-libris armorié et signature au titre. Ex-libris manuscrits antérieurs en tête et en pied du titre. Dos absent, premier plat détaché, taches et frottements sur les plats, fermoirs manquants, mouillure claire en tête et dans le fond du volume. Moreau, II, n°24. 18 CALVIN (Jean). Institution de la religion chrestienne, mise en quatre livres et distinguee par chapitres en ordre & methode bien propre. Genève, Jacques Bourgeois, 1562. In-4, veau raciné, triple filet et fleurons azurés aux angles, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure moderne). 600 / 800 Une des éditions les plus rares et les plus recherchées de ce livre fondateur. L’Institution chrétienne de Jean Calvin (1509-1564) est considéré comme un des premiers monuments de la langue française, à l’origine de la théologie réformée et de la prose d’idées en français. La première édition latine vit le jour à Bâle en 1536 et fut traduite ensuite en français par Calvin lui-même et publiée à Genève en 1541. Les versions définitives latine et française, après plusieurs remaniements, sont respectivement de 1559 et 1560. La présente édition genevoise, donnant le texte dans sa forme définitive, est une des dernières parues du vivant de Calvin, décédé deux ans plus tard. Quelques annotations marginales anciennes. Manquent le feuillet blanc **8, le feuillet final ***6 et, comme souvent, la table d’Augustin Marlorat qui termine le volume ([72] pp. sign. a-i4). Exemplaire lavé, traces de mouillures, réparation au titre et au coin de quelques feuillets, déchirure touchant quelques lettres au f. ***4. Peter & Gilmont, 62/8 – GLN-542 – Haag, III, 552 – Brunet, I, 1502. 17 18
15 19 CICÉRON. Tusculanæ quæstiones novissime. Venise, Benedetto & Agostino Bindoni, 1525. In-folio, bradel demivélin blanc avec petits coins, dos lisse titré à l’encre, tranches marbrées (Reliure moderne). 500 / 600 Édition rare, accompagné du commentaire de Filippo Beroaldo et d’Ognibene de Lonigo. Le texte, encadré par le commentaire, est imprimé en caractères romains ; l’index, en gothiques. Le titre est imprimé en gothiques rouges et orné d’un bois emprunté au Doctrinale de 1513. Un bois gravé figure en tête de chacun des cinq livres et de nombreuses initiales à fond criblé ornent le texte. Mouillures discrètes et petites rousseurs éparses. Sander, I, n°1986 – Essling, n°1686. 20 [CROMÉ (François Morin de)]. Dialogue d’entre le Maheustre & le Manant. S.l.n.n., 1594. – Censure d’un livret nagueres imprimé à Paris, en forme de dialogue, soubs les noms du Manant & du Maheutre entreparleurs. Paris, [Fédéric Morel], 1594. – Satyre menippée de la vertu du Catholicon d’Espagne et de la tenue des Estatz de Paris. S.l.n.n., 1594. 3 ouvrages en un volume in-8, vélin souple (Reliure de l’époque). 300 / 400 Nouvelle édition, remaniée dans un sens royaliste et « politique », d’un des plus célèbres pamphlets de la Ligue. La première édition, parue en décembre 1593, est de la plus grande rareté. Celle-ci, en 158 ff., fut publiée après l’entrée du roi à Paris. Elle est ornée d’un bois à pleine page au verso du titre représentant les deux personnages : le maheustre, un gentilhomme partisan d’Henri IV, et le manant, catholique intransigeant et adversaire de l’aristocratie. On a relié à la suite : 1° la rare édition originale de la Censure du Manant et du Maheutre attribuée à Nicolas Rolland du Plessis, qui est ornée de deux figures allégoriques appartenant au matériel de Fédéric Morel. – 2° une édition rare de la Satyre Menippée (en 20-275 pp.), ornée de deux bois dans le texte représentant les deux charlatans. Reliure restaurée avec manque de vélin comblé au premier plat, deux nerfs rompus, mouillure en tête du volume, taches et rousseurs éparses. 19 20
16 21 DANTE ALIGHIERI. [La Divina Commedia]. Brescia, Bonino de Boninis, 1487. In-folio de [301] ff. (sur 310), bradel demi-vélin blanc avec coins décoré à l’encre noire, dos lisse orné d’une reproduction de la marque de l’imprimeur et du titre calligraphié en capitales noires, tranches lisses (Reliure moderne datée 1943). 10 000 / 12 000 Première édition de la Divine Comédie illustrée dans les trois parties. L’édition florentine de 1481 ne comprenait que quelques illustrations dans les premiers chants de l’Enfer. La présente édition est illustrée tout au long de l’Enfer et du Purgatoire, à raison d’une gravure par chant, et comprend une gravure en tête du Paradis. La première édition intégralement illustrée a vu le jour à Venise en 1491. Il s’agit de la onzième édition de la Divine Comédie (la première est de 1472), et de la troisième accompagnée du commentaire de l’humaniste florentin Cristoforo Landino, publié à l’origine dans l’édition florentine de 1481. C’est aussi la première imprimée à Brescia. Elle est l’œuvre de l’imprimeur Bonino de Boninis, originaire de Raguse (dans l’actuelle Croatie), également connu sous le nom de Dobrić Dobričević. Le cycle iconographique comprend 68 gravures sur bois, toutes à pleine page sauf une, et la marque de l’imprimeur au colophon. Ces gravures de facture naïve et très curieuses ont été attribuées à deux artistes distincts qui furent aussi chargés de l’illustration de l’Ésope de Bonino de Boninis publié la même année. On les a parfois attribuées à l’artiste Giovanni Antonio da Brescia, dont les premiers travaux connus remontent à 1490, à Mantoue, dans l’entourage de Mantegna. Les ff. h1/h8 sont à l’état B, avec l’inscription sur la gravure du f. h1 imprimée à la presse et celle du f. h8 sans encadrement. De la bibliothèque Jacques Moreau, avec ses initiales calligraphiées sur les coins supérieurs de la reliure, signée et datée aux coins inférieurs F. V. / HP. / 1943. Manquent les 8 ff. liminaires (&1-8) et le dernier feuillet blanc (L6) ; petit manque affectant une gravure (r6), mouillures et travaux de ver touchant parfois le texte, premier feuillet doublé (a1), réparations marginales épargnant généralement le texte à environ 26 ff. ISTC id00031000 – Mambelli, n°12 – Sander, n°2312.
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18 22 DÉMOSTHÈNE. Κατά Φιλίππου. Contra Philippum oratio prima. Ejusdem de pace. Paris, Chrétien Wechel, 1546. – Ὁ περί τῆς των Ῥοδίων ἐλευθερίας λόγος. De Rhodiorum libertate oratio. Paris, André Wechel, 1557. – Ὁ πρὸς τὸν Λεπτίνην λόγος. Oratio ad Leptinem. Paris, Chrétien Wechel, 1532. – Ὁ κατὰ Ἀριστοκράτους λόγος. Contra Aristocratem oratio. Paris, Gilles de Gourmont, s.d. [vers 1532]. 4 ouvrages en un volume petit in-4, basane marbrée, dos orné, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle). 800 / 1 000 Précieux recueil de quatre très rares impressions grecques de ces discours et plaidoyers politiques de Démosthène : la première Philippique suivie de Sur la paix, Pour la liberté des Rhodiens, Contre la loi de Leptine, et enfin Contre Aristocrate. Toutes ont été publiées à Paris : les trois premières par Chrétien Wechel ou par son fils André, qui lui succéda en 1554 ; et la dernière par Gilles de Gourmont, avec troisième fonte grecque de son atelier, apparue vers 1525. Gilles de Gourmont avait été, dès 1507, le premier imprimeur de la capitale à publier des volumes intégralement en grec. De la bibliothèque du Dr H. Mignon, avec ex-libris. Petites épidermures à la reliure ; rousseurs et piqûres éparses. Moreau, IV, nos 395 et 398. 23 DENYS LE PÉRIÉGÈTE. Της οικουμενης περιηγησις υπομνεματισθεσια. De situ orbis libellus. Paris, Robert Estienne, 1547. In-4, vélin ivoire, dos lisse, tranches dorées (Reliure ancienne). 800 / 1 000 Première édition en grec accompagnée du commentaire d’Eustathe de Thessalonique de ce traité de géographie antique. Superbe impression grecque de Robert Estienne réalisée avec les grecs du roi gravés par Claude Garamond d’après l’écriture manuscrite d’Ange Vergèce. Le titre est orné de la grande marque des Estienne. De la bibliothèque Charles Abbot (1757-1829), baron de Colchester, avec ex-libris à Lincoln’s Inn et mention manuscrite datée 1783. Ex-legato de Lord Colchester à la bibliothèque du Constitutional Club, 1887, au second contreplat. Exemplaire placé anciennement dans sa reliure ; mouillure dans le fond du volume. Renouard, 70 – USTC 149783. 22 23
19 24 DU BELLAY (Joachim). La Defense et illustration de la langue françoise, avec L’Olive de nouveau augmentée, la Musagnæomachie, L’Anterotique de la vieille et de la jeune Amie, Vers lyriques, etc. Paris, Federic Morel, 1561. 2 parties en un volume petit in-4, vélin rigide, dos lisse muet, tranches mouchetées (Reliure ancienne). 1 000 / 1 200 Quatrième édition de la Défense et illustration de la langue française, après l’originale de 1549 et les deux éditions données par Arnoul l’Angelier en 1553 et en 1557. On trouve à la suite L’Olive et autre œuvres poetiques de Joachim Du Bellay, qui forme la quatrième édition de L’Olive – après celles de 1549, 1550 et 1554 – et la seule, outre l’originale, qui ait été jointe à la Défense avec un privilège commun aux deux œuvres (lesquelles étaient peut-être vendues séparément, bien que L’Olive soit mentionnée au titre de la Défense, suppose J. P. Barbier-Mueller). Ce volume est une préfiguration de la première édition collective des œuvres de Du Bellay, publiées par Federic Morel en 1568 et 1569, sous forme de fascicules séparés, qui furent rassemblés en un recueil factice sous pagination et titres séparés. La première édition collective à pagination continue date de 1573. Exemplaire frais et bien conservé relié en vélin ancien. Deux fines coupures au dos. Barbier-Mueller, III, nos 26 et 27 – Tchemerzine-Scheler, III, 40c et 43g. 25 DU CHOUL (Guillaume). Discours de la religion des anciens Romains, de la castrametation et discipline militaire d’iceux, des bains et antiques exercitations grecques et romaines. Lyon, Guillaume Rouillé, 1581. 2 parties en un volume in-4, bradel vélin à recouvrements (V. Champs). 400 / 500 Nouvelle édition collective de ces deux ouvrages sur les coutumes civiles et militaires des Romains publiés originellement en 1555 et 1556. Profuse illustration gravée sur bois, attribuée à Pierre Eskrich. Le Discours de la religion comprend 602 médailles et gravures dans le texte ; le Discours sur la castrametation, 37 figures à pleine page, et l’annexe sur les Bains, 6 figures, dont 3 à pleine page. Sans la planche dépliante Figure du camp romain mentionnée uniquement par Baudrier. Première et dernière pages salies et réparées dans les coins. Baudrier, IX, 383. 26 DÜRER (Albrecht). Les Quatre livres de la proportion des parties et pourtraicts des corps humains. Arnhem, Jean Jansz, 1614. Petit in-folio, veau fauve, dos orné, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 600 / 800 Seconde édition en français de ce célèbre traité d’esthétique à l’usage des peintres et des graveurs illustré de nombreuses figures gravées sur bois par Albrecht Dürer. Ce recueil d’écrits théoriques sur les proportions du corps humain ne fut publié qu’après sa mort, en 1528, en allemand, avant d’être traduit en latin et en d’autres langues. La traduction française, que l’on doit à Louis Meigret, date de 1557. La présente réimpression faite à Arnhem se trouve aussi sous la date de 1613. De la bibliothèque Pierre-Claude Pecquot de Saint-Maurice (1687-1759), président à la Chambre des comptes de Paris, avec ex-libris. Dos refait à l’imitation, petit manque touchant quelques lettres au f. 36, dernière ligne rognée au f. 124 r°, tache brune au coin de quelques feuillets, rousseurs et mouillures discrètes.
20 27 ESCHYLE. Τραγωδιαι Ζ... Tragœdiæ VII. Quae cùm omnes multo quàm antea castigatiores eduntur... S.l. [Genève], Henri Estienne, 1557. In-4, vélin rigide, double encadrement à froid avec fleurons aux angles et médaillon central, dos lisse, tranches mouchetées (Reliure hollandaise du XVIIe siècle). 1 000 / 1 200 Première édition complète des œuvres d’Eschyle en grec, comprenant l’édition princeps complète de l’Agamemnon dont le texte était jusqu’alors amputé des deux tiers. Les éditions incomplètes d’Alde, de Robortel et de Turnèbe furent amendées par Henri Estienne grâce à des vers retrouvés dans le codex Laurentien F. de la bibliothèque du pape Paul II par le savant helléniste Pietro Vettori, qui les compléta à l’aide d’autres manuscrits avec le concours de ses élèves Bartolomeo Barbadoro et Girolamo Maeus. Très belle impression grecque d’Henri Estienne réalisée avec les fameux « Grecs du Roi », gravés par Claude Garamond sur le modèle fourni par le calligraphe royal Ange Vergèce et dont Henri Estienne avait emporté les matrices dans son exil genevois. Exemplaire du philologue et poète néerlandais Cornelis de Rekenare (1562-1624), avec ex-libris manuscrit en haut du titre. Les vers ont été numérotés à la plume dans les marges. Renouard, 116, n°15 – Schreiber, n°145 – Adams, A-265 – Brunet, I, 78. 28 EURIPIDE. Τραγωδιαι ἑπτακαίδεκα. Tragœdiæ septendecim. Venise, Alde, février 1503. 2 volumes in-8, bradel vélin rigide, dos lisse, pièces de titre et de tomaison fauves, tranches bleues (Reliure pastiche). 3 000 / 4 000 Édition princeps rare et recherchée des tragédies d’Euripide, dans laquelle paraissent pour la première fois quatorze des dix-neuf pièces du grand tragique grec parvenues jusqu’à nous dans leur intégralité. « Cette édition est la première de la plupart des pièces qu’elle renferme, au nombre de dix-huit, y compris l’Hercule furieux, dont le tire ne fait pas mention, mais qui a été ajouté à la fin du second volume » (Brunet). Parmi ces dix-huit tragédies, quatre avaient été publiées précédemment à Florence vers 1496 : Médée, Hippolyte, Alceste et Andromaque. La dix-neuvième, Électre, ne figure dans aucune édition publiée avant 1545. Les dix-huit tragédies sont imprimées en grec et publiées sans commentaire. L’ancre aldine est imprimée au verso du colophon dans chaque volume. L’exemplaire est bien complet de ses feuillets blancs (Δ4, ΗΗ6, ΣΣ10, ΥΥ6). Ex-libris manuscrit de Giovanni Antonio Belisario (ou Belisani), de Bologne, au pied du titre (petits trous causés par la plume). Annotations manuscrites : un poème élégiaque latin à la plume sur la dernière page d’Ion ; une mention raturée au titre d’Iphigénie en Aulide ; une note au verso du dernier feuillet. Petite galerie de ver au coin des premiers feuillets d’Hercule furieux ; taches et réparations aux trois derniers feuillets. Adams, E-1030 – Ahmanson-Murphy, 55 – Renouard, 43:10 – Brunet, II, 1095. 27 28
21 29 EUSÈBE DE CÉSARÉE. Chronicon. Paris, Henri Estienne pour Josse Bade, 1512. In-4, vélin calligraphié de réemploi sur ais de bois, dos à quatre nerfs (Reliure ancienne). 1 000 / 1 200 Édition princeps du canon chronologique d’Eusèbe de Césarée, traduit en latin et poursuivi jusqu’en 379 par saint Jérôme, puis jusqu’en 1512 par différents continuateurs, tels Prosper d’Aquitaine, Matteo Palmieri de Florence, Mattia Palmieri de Pise et Johannes Multivallis. Ce recueil chronologique se présente principalement sous forme de tableaux typographiques imprimés en rouge et noir, avec un bel encadrement gravé sur bois au titre. Le Canon d’Eusèbe de Césarée constitue la somme chronologique la plus importante de l’Antiquité, sur laquelle repose encore notre connaissance des dates de l’histoire antique. Le texte original grec en est perdu. Composée à la fin du IVe siècle, elle s’étend d’Abraham au règne de Constantin Ier en 325. « The volume is famous for its reference to the invention of printing (under the year 1457 Mattia Palmieri records Gutenberg’s invention of printing in 1440), and for several passages of American interest : e.g. under the year 1509 Multivallis has devoted considerable space to an account of the arrival of seven savages at Rouen: these are generally agreed to be American Indians » (Schreiber). Manque en haut du titre supprimant une portion de la gravure, ainsi que les premiers vers imprimés au verso. Mouillures marginales, rousseurs éparses, ex-libris gratté au contreplat. Adams, E-1073 – Renouard, Estienne, 12:15 – Renouard, Ascensius, II, 429 – Sabin, n°23114 – Mortimer, n°217 (éd. de 1518) – Schreiber, n°28 (éd. de 1518). 30 [FREHER (Marquard)]. Constantini imp. Byzantini numismatis argentei expositio. S.l.n.n. [Heidelberg, Andreas Cambier], 1600. – FREHER (Marquard). De numismate census, a pharisæis in quæstionem vocato. Dissertatio theologistorica. Editio auctior. Heidelberg, Andreas Cambier, 1599. 2 pièces de 15 pp. et [8]-50 pp. en un volume petit in-4, vélin rigide, dos lisse, pièce de titre de maroquin noir (Reliure ancienne). 800 / 1 000 Réunion de deux dissertations numismatiques de l’érudit allemand Marquard Freher (1565-1614), juriste, historien et diplomate au service du comte palatin Frédéric IV. L’une et l’autre sont extrêmement rares. La première traite d’une médaille à l’effigie de l’empereur Constantin, dont l’avers est gravé sur bois au titre et le revers p. 8. La seconde s’intéresse au denier romain que, selon l’Évangile, Jésus a présenté aux Pharisiens pour répondre à leurs questions sur le tribut de César. Huit monnaies antiques sont reproduites dans le texte. Pâle mouillure et rousseurs éparses. 29 30
22 31 GRÉGOIRE DE NAZIANZE (Saint). Ἅπαντα, τὰ μέχρι νῦν μὲν εὑρισκόμενα. [Bâle, Johann Herwagen, 1550]. 2 parties en un volume in-folio, peau retournée de teinte bronze (Reliure du XVIIe siècle). 400 / 500 Édition princeps en grec des œuvres complètes de Grégoire de Nazianze (329-390), dit Grégoire le Théologien, évêque de Constantinople de 379 à 381 et docteur de l’Église. Abondantes annotations marginales anciennes en grec. Des bibliothèques du couvent des Capucins de Bordeaux, avec ex-libris manuscrit au titre, et du Dr H. Mignon, avec ex-libris. Mouillures claires, reliure usagée, mors fendillés. Adams, G-1133 – VD16 : G3019. 32 GRÉGOIRE DE NYSSE. De virginitate liber. Anvers, Christophe Plantin, 1574. – JEAN CHRYSOSTOME. De virginitate liber. Ibid., 1575. 2 ouvrages en un volume in-4, basane marbrée, dos orné, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 800 / 1 000 Édition princeps en grec du traité sur la virginité de Grégoire de Nysse (Niksar en Turquie), évêque et Père de l’Église du IVe siècle. On a relié à la suite le traité de Jean Chrysostome sur le même sujet édité l’année suivante. Édités l’un et l’autre par Jan Lievens, ils sont imprimés en grec en regard d’une traduction latine. Exemplaire d’Henri Arnauld (1597-1692), évêque d’Angers, le frère du Grand Arnauld, avec ex-libris manuscrit au titre. Le volume a ensuite été offert par Étienne Le Camus (1632-1707) à Étienne Baluze (1630-1718), avec ex-dono et ex-libris manuscrits. Il a ensuite appartenu à l’abbaye bénédictine de Saint-Urbain, en Champagne, avec ex-libris manuscrit daté 1736. Bel exemplaire bien conservé. Voet, nos 1265 et 1469. 33 HIPPOCRATE. Τα ευρισκομενα... Opera omnia quæ extant, in VIII sectiones ex Erotiani mente distributa. Francfort, Claude de Marne et Johann Aubry, 1595. 8 parties en 2 volumes in-folio, veau fauve, filet en encadrement et médaillon central à froid, dos orné, tranches cirées (Reliure de l’époque). 800 / 1 000 Importante édition collective des œuvres d’Hippocrate, en grec et en latin, publiée par Anuce Foës (1528-1595), médecin et humaniste de Metz. Elle constitue selon Graesse « un travail incontestablement supérieur à tous ceux qui l’ont précédé et qui l’ont suivi. » Reliures usagées avec manques aux coiffes et charnières fendues, un plat détaché, rousseurs, marges renforcées à 2 ff. Graesse, III, 281 – Durling, n°2319 – Wellcome, n°3176 – Adams, H-566. 32 33
23 34 HOMÈRE. Ilias, hoc est de rebus ad Trojam gestis descriptio, jam recens latino carmine reddita, Helio Eobano Hesso interprete. Bâle, Robert Winter, 1540. In-4, peau de truie sur ais de bois, triple encadrement de roulettes, fleurons et filets estampés à froid, dos à trois nerfs, traces de fermoirs (Reliure germanique de l’époque). 800 / 1 000 Édition originale de la traduction intégrale de l’Iliade en hexamètres latins par Eoban Koch dit Helius Eobanus Hessus (1488-1540), un des plus grands poètes néo-latins d’Allemagne. Plaisant exemplaire en peau de truie estampée de l’époque. De la bibliothèque Johann Friedrich Schneider, avec ex-libris manuscrit daté 1700 au bas du titre. Mouillure angulaire, quelques rousseurs, trou de ver aux derniers feuillets, quelques taches à la reliure, manques aux fermoirs. USTC : 684594. 35 HOMÈRE. Ποιήσεις άμφω ήτε Ιλιάς και η Οδύσσεια. Opus utrumque Iliados et Odysseæ. Bâle, Johann Herwagen, 1551. In-folio, peau de truie estampée sur ais de bois, triple encadrement de roulettes à froid (dont une figurant l’Annonciation, la Crucifixion et la Résurrection du Christ), initiales HEW et date 1554 dans le rectangle central, dos à quatre nerfs, fermoirs métalliques (Reliure germanique de l’époque datée 1554). 800 / 1 000 Troisième édition des œuvres d’Homère avec le commentaire de Didyme, publiée par Jacob Micyllus et Joachim Camerarius et imprimée en grec, avec le texte et la glose sur deux colonnes, par Johann Herwagen. Elle contient L’Iliade, L’Odyssée et La Batrachomyomachie, ainsi que deux opuscules de Porphyre de Tyr, Questions homériques et L’Antre des Nymphes. Belle reliure germanique estampée, complète de ses fermoirs. Ex-libris manuscrits datés 1638 et 1704 au bas du titre. Inscriptions anciennes sur les gardes et au début de l’Iliade. Légers manques et taches à la reliure. Mouillures claires, quelques rousseurs éparses. VD16 : H4593 – Adams, H-754. 36 ISOCRATE. Λόγοι και ἐπιστολαί. Orationes et epistolæ, cum latina interpretatione Hieronymi Wolfii. S.l. [Genève], Henri Estienne, 1593. 4 parties en un volume in-folio, basane maroquinée fauve, dentelle dorée, plats ornés de semé de fleurs de lys avec un grand emblème doré au centre, dos orné de même, tranches dorées (Reliure du XVIIe siècle). 500 / 600 Édition estimée des œuvres d’Isocrate, donnant sur deux colonnes le texte grec et la traduction latine établis par Hieronymus Wolf et révisés par Henri Estienne, qui y a ajouté sept Diatribæ ou dissertations sur le grand rhéteur athénien. C’est le dernier grand ouvrage réalisé par Henri Estienne, et sa dernière édition in-folio d’un texte classique. Il l’a dédiée à Marcus Fugger. Exemplaire relié aux armes du parlement de Normandie, offert comme prix par le collège archiépiscopal de Rouen, avec ex-præmio manuscrit daté 1678. De la bibliothèque Charles Lormier (1903, III, n°1779), juriste et collectionneur rouennais, fondateur de la Société des Bibliophiles normands en 1863, avec ex-libris. Petites épidermures, mouillures et quelques rousseurs, galerie de ver en marge de quelques feuillets. Adams, I-219 – Renouard, 155:1 – Schreiber, n°224 – GLN : 3629.
24 37 JÉRÔME (Saint). Epistolæ. Parme, s.n., 1480. 2 volumes in-folio (43 x 28,5 cm) de [252] ff. (sur 254) et [330] ff. (sur 329), maroquin noir estampé sur ais de bois, quadruple encadrement de roulettes et de filets à froid, dont deux ornés de fleurons, délimitant un rectangle central décoré, au premier volume, de deux sphères chargées d’un décor d’entrelacs de cordages, et au second volume, d’une seule sphère et de quatre écoinçons chargés du même décor dans un encadrement de frises, traces de fermoirs, titre et tomaison manuscrites sur la tranche inférieure (Reliure de l’époque). 15 000 / 20 000 Somptueuse et rare édition incunable des lettres de saint Jérôme publiée à Parme douze ans après l’édition princeps romaine. Imprimée en caractères romains, elle a été faite sur l’édition vénitienne de 1476 procurée par Miscomini, mais revue et augmentée de plusieurs lettres et d’une Vie de saint Jérôme attribuée à tort au bénédictin Sebastianus Casinensis. Elle comprend également la table des matières établie par Teodoro de Lellis. Cette édition est la première des quatre publications attribuées à un atelier parmesan actif en 1480 et 1481 seulement, identifié comme l’Imprimeur du Hieronymus de 1480 (avec un Nonius Marcellus de 1480, un Chrysoloras non daté et un Silius Italicus de 1481). Père et docteur de l’Église, saint Jérôme (v. 347-420) est l’auteur de la traduction latine de la Bible connue sous le nom de Vulgate, mais aussi de nombreuses vies de saints et d’une importante correspondance. Ses lettres réunissent des écrits aussi bien dogmatiques, exégétiques et polémiques que des lettres familières. Exemplaire très grand de marges orné de quatre lettrines et quatre miniatures (dont deux répétées). Les deux volumes de l’exemplaire sont décorés chacun, sur le premier feuillet de table, d’une très belle initiale peinte en couleurs et or et, au bas de la page, d’un portrait en médaillon de saint Jérôme soutenant l’Église ; et sur le premier feuillet de texte, d’une seconde initiale enluminée et, en pied, d’un médaillon contenant un écu armorié d’azur à trois poissons posés en fasce. Le reste de l’ouvrage n’a pas été rubriqué. Très intéressantes reliures vénitiennes de l’époque, ornées chacune d’un décor très finement estampé à motifs de cordages entrelacés. Ex-libris typographique de J. Ladimir François, avec cote manuscrite. De la bibliothèque Jean Furstenberg (1983, n°39), avec ex-libris. L’exemplaire a figuré dans l’exposition de la collection Fürstenberg organisée au Musée d’art et d’histoire de Genève du 3 mai au 5 juin 1966. Dos refaits. Mouillure claire en pied des volumes, plus prononcée aux premiers et aux derniers feuillets et touchant les médaillons enluminés, fine déchirure réparée au premier feuillet du premier volume, restauration en marge des trois derniers feuillets du second volume. 3 ff. blancs manquants. ISTC ih00169000 – HC 8557 – Goff H169 – Pr 6855 – Pell-Pol 5971 – CIBN H-104 – BMC, VII, 942 – GW 12429.
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