Mercredi 22 mai 2024 BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER TROISIÈME PARTIE
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experts Dominique Courvoisier Expert de la Bibliothèque nationale de France Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en oeuvres d’art +33 (0)6 09 38 18 66 courvoisier.expert@orange.fr Alexandre Maillard Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en oeuvres d’art +33 (0)6 76 62 54 98 maillard.alexandre@sfr.fr contact Odile Caule +33 (0)1 47 70 48 90 o.caule@giquello.net 5, rue La Boétie - 75008 Paris +33 (0)1 47 42 78 01 - info@giquello.net drouot live offert
expositions Sur rendez-vous à l'étude Hôtel Drouot : Mardi 21 mai de 11h à 18h Mercredi 22 mai de 11h à 12h Téléphone pendant l’exposition + 33(0)1 48 00 20 02 Alexandre Giquello Violette Stcherbatcheff LA BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER TROISIÈME PARTIE En partenariat avec Christie’s France Mercredi 22 mai 2024 - 14H30 Drouot - salle 2
4 1 [ANEAU (Barthélemy)]. Imagination poétique, Traduicte en vers François, des Latins, & Grecz, par l’auteur mesme d’iceux. Horace en l’art. Lyon, Macé Bonhomme, 1552. In-8, maroquin rouge, plats couverts d’un décor à la fanfare orné aux petits fers, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (David). Première édition en français de ce livre d’emblèmes, publiée le même mois (septembre 1552) que l’édition latine également donnée par Macé Bonhomme sous le titre Picta Poesis. Jolie illustration, comprenant 103 vignettes gravées sur bois dans le texte, reprises de l’édition latine, anciennement attribuées à Bernard Salomon mais aujourd’hui considérées pour la plupart comme parmi les meilleures œuvres de Pierre Vase dit aussi Pierre Eskrich. Superbe exemplaire, dans une remarquable reliure à la fanfare signée de David. Adams, Rawles & Saunders, French Emblem Books, F.084. — Baudrier, t. X, pp. 225-226. — Landwehr, Romanic, n°117. — Mortimer, French Books, n°25 (pour l’édition latine de 1552). — Praz, p. 256. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°2. 4 000/5 000 € 2 AUDEBERT (Germain). Ad Sereniss. Ac. Sapientiss. Venetiarum principem Nicolaum Deponte… Venise, Alde Manuce le jeune, 1583. In-4, veau fauve, dos orné, pièce de titre verte, petite roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (Padeloup le jeune). Édition originale de ce poème sur Venise. Germain Audebert (1518-1598), qui avait connu Théodore de Bèze durant sa jeunesse à Orléans, séjourna longuement en Italie où il fit de solides études, suivant notamment les cours d’André Alciat à Bologne. Alors que son fils Nicolas partait suivre ses traces dans la péninsule, le poète rassembla ses souvenirs et entreprit de chanter les merveilles qu’il avait vues à Venise, à Rome et à Naples. Son premier poème fut consacré à Venise. Les Vénitiens, touchés de l’hommage qui leur était fait, conférèrent le jour même à l’auteur le titre de chevalier, lui firent don d’une chaîne d’or de 200 écus, et d’une médaille de Saint-Marc, enfin ordonnèrent que le poème serait imprimé à leurs frais (cf. Picot, Rothschild, IV, p. 92). Le poème est suivi de quelques pièces en vers, au nombre de 17, composés par l’auteur et son fils, Louis Aleaume, le médecin Raymond Massac, le poète lyonnais André Derossant ou encore un certain J. Stuart, jurisconsulte orléanais. Portrait en médaillon d’Alde Manuce, gravé sur bois, au titre. 1
5 Plaisant exemplaire en reliure de Padeloup, signée de son étiquette à l’adresse place Sorbonne à Paris. Quelques légères rousseurs. Le titre, court en pied, a été mis aux dimensions des autres feuillets au moment de la reliure et porte, sur la bandelette de papier rajoutée, l’étiquette imprimée du relieur. The Aldine Press, n°955. — Renouard, Alde, p. 233. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°18. 600/800 € 3 BAÏF (Jean-Antoine de). Chant de joie du jour des espousailles de François Roi Daufin et de Marie Roine d’Ecosse. Paris, André Wechel, 1558. Plaquette in-4 de 8 pages, chagrin fauve, janséniste, titre doré en long au dos, mince roulette intérieure, tranches dorées (G. Huser). Édition originale de ce poème composé en l’honneur des noces du dauphin François (futur François II) et de la jeune Marie Stuart, fille de Jacques V, roi d’Écosse, et de Marie de Guise. Charnière supérieure frottée. J. P. Barbier-Mueller, III, n°56. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°24. 1 500/2 000 € 4 BAÏF (Jean-Antoine de). Epistre au Roy, sous le nom de la Royne sa Mere : pour l’Instruction d’un bon Roy. Paris, Fédéric Morel, 1575. Plaquette in-4 de 6 feuillets, maroquin rouge, triple filet doré, dos à deux nerfs portant le titre doré en long, dentelle intérieure, tranches dorées (Godillot). Édition originale de ce poème dans lequel le poète fait parler la reine mère, Catherine de Médicis, épouse de Henri III, pour donner des conseils à son fils, roi de France en 1574 sous le nom de Henri III. « Elle » conclut ainsi « son » poème : Et si je ne me trompe, un présent je t’envoie Tel, que plus le verras, plus en auras de joie, Mon Fils, si le reçois en aussi bonne part De ta Mère en ton cueur, que de bon cueur il part. Bel exemplaire, bien relié. Dumoulin, n°249. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°36. 1 000/1 500 € 3 4
6 5 BAÏF (Jean-Antoine de). Mimes, enseignemens et proverbes. Paris, Pour Lucas Breyer, 1576. In-12, maroquin bleu à gros grains, dentelle droite dorée aux petits fers sur les plats, dos lisse portant le titre en long, mince roulette intérieure, tranches dorées (Thompson). Seconde édition, en partie originale : c’est la première édition complète des Mimes, comprenant huit pièces (la première, publiée la même année par Lucas Breyer, n’en contient que cinq). Elle est ornée, au verso du titre, d’un portrait du poète et humaniste, gravé sur bois. Ravissante reliure. De la bibliothèque du comte de Lanjuinais. Petite fente sans manque sur le bord du feuillet D5. Papier légèrement roussi. J. P. Barbier-Mueller, III, n°62. — Renouard, Breyer, n°26. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°37. 1 200/1 500 € 6 BÉROALDE DE VERVILLE (François). De la sagesse, livre premier. — La Muse céleste. Tours, Jamet Mettayer, 1593. 2 ouvrages en un volume petit in-12, maroquin rouge, double filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Niédrée). Édition originale du premier livre de La Sagesse, divisé en 14 considérations et auquel il est traicté du moyen de parvenir au parfaict estat de bien vivre, remedier aux afflictions, embrasser la constance, et trouver l’entier contentement selon l’institution divine. La Muse céleste, recueil de chants spirituels et de paraphrases des psaumes, qui se termine par un petit poème didactique en six chants intitulé De l’âme et de ses excellences, avait d’abord paru dix ans plus tôt dans les Appréhensions spirituelles... (1583). Ex-libris armorié gravé Caroli Gastaldi. Dos insolé, petits enfoncements sur le premier plat. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies libres et satiriques, p. 103. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°59-60. 1 500/2 000 € 5 6
7 7 BERTAUT (Jean). Recueil des œuvres poétiques. Seconde édition. Paris, Pour Lucas Breyel [sic], 1605. — Recueil de quelques vers amoureux. Paris, Philippe Patisson, 1606. 2 ouvrages en un volume in-8, veau marbré glacé, triple filet doré, dos lisse orné, pièce de titre rouge, roulette intérieure, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). Seconde édition collective, en partie originale, des Œuvres poétiques de Jean Bertaut, renfermant au total 75 pièces de circonstance et d’inspiration religieuse. Le Recueil de quelques vers amoureux, d’abord paru de manière anonyme en 1602, est aussi en seconde édition, augmentée de 15 pièces inédites. Poète normand originaire de Caen, Jean Bertaut (1552-1611) fut le précepteur du jeune Charles de Valois, comte d’Auvergne, bâtard de Charles IX, puis le secrétaire d’Henri III durant treize années. En matière de poésie, il fut un disciple de Desportes, mais c’est bien l’œuvre du grand Ronsard qui éveilla ses sens : Je n’avois pas seize ans quand la première flame / Dont ta Muse m’éprit, s’alluma dans mon âme, chante-t-il dans sa longue élégie funèbre sur le trépas du Vendômois (p. 146). Exemplaire bien relié au XVIIIe siècle. Quelques rousseurs claires, pale mouillure à plusieurs feuillets. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°31-32. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°66 et 65. 2 000/2 500 € 8 BÈZE (Théodore de). Les Vrais pourtraits des hommes illustres en piété et doctrine, du travail desquels Dieu s’est servi en ces derniers temps, pour remettre sus la vraye Religion en divers pays de la Chrestienté. [Genève], Jean de Laon, 1581. In-4, maroquin noir, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné avec même chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat, tranches lisses (Honegger). Première édition en français des Icones, traduite par le pasteur et polygraphe senlisien Simon Goulart. Elle est illustrée de 48 portraits de réformateurs dans de très jolis encadrements, dont une dizaine de nouveaux par rapport à l’édition originale latine de 1580, et de 44 beaux emblèmes, le tout gravé sur bois. Il y a eu deux émissions de cette édition, toutes deux avec le même nombre de pages et la même illustration, mais avec ou sans le nom de Genève dans l’adresse sur la page de titre : sur cet exemplaire, le nom de la ville, non imprimé, a été ajouté au composteur. Exemplaire lavé, relié au chiffre du collectionneur. Ex-libris de Charles-Louis Frossard (1827-1902), de Nîmes, pasteur de l’église réformée de France et archiviste du Synode général (rapporté de l’ancienne reliure). Une fente restaurée à un feuillet, et petites restaurations dans la marge du dernier feuillet. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°36. — Brun, p. 123. — N. Ducimetière, Mignonne..., n°102. — GLN-2853. — Landwehr, Romanic, n°159-159a. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°74. 1 500/2 000 € 8
8 9 BILLARD (Claude). Tragédies françoises. Paris, Denis Langlois, 1610. In-8, maroquin rouge orangé, triple filet doré, dos orné, les caissons décorés de petits fers s’agençant autour d’un petit ombilic de maroquin vert, dentelle intérieure, tranches dorées (Ch. de Samblanx). Édition originale, dédiée à Henri IV et publiée avant l’assassinat du roi la même année. Elle contient 7 tragédies : Polyxène, Gaston de Foix, Mérovée, Panthée, Saul, Alboin et Genèvre, respectivement dédiées à de hauts personnages du royaume (la princesse de Conti, le duc de Nevers, le duc de Rohan, etc.). Une des pièces liminaires, louant l’auteur, mérite d’être signalée puisqu’elle émane du fils de l’auteur, Claude Billard, escolier de quinze ans. Le dramaturge Claude Billard, seigneur de Courgenay, naquit au milieu du XVIe siècle à Souvigny, près de Moulins, et fut conseiller et secrétaire de la reine Marguerite. Il était un fervent disciple de Ronsard, qu’il glorifie dans son avis au lecteur, critiquant sévèrement ces petits cajoleurs de cour à simple tonsure de Minerve qui méprisent les plus honorables Manes des Champs-Elysées, ce grand Ronsard, le Phoenix, l’Apollon, & l’unique Prince des meilleurs Poëtes de la France, devant lequel ils n’oseraient paroistre s’il vivoit encore, qu’en simple qualité de petits secrétaires de Saint-Innocent. Exemplaire très bien relié. Il provient de la bibliothèque du général Jacques Willems et a figuré au catalogue de la librairie Berès, Des Valois à Henri IV, sous le n°32. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°38. — Picot, Rothschild, n°1105. — Soleinne, I, 1843, n°917. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°78. 800/1 000 € 10 BLANCHON (Joachim). Les Premières œuvres poétiques. Paris, Pour Thomas Périer, 1583. In-8, vélin souple de l’époque. Édition originale, dédiée à Henri III et ornée d’un beau portrait du monarque gravé sur cuivre. Joachim Blanchon, poète limousin, se réclamait de Pétrarque, de Desportes et surtout de Ronsard. Son recueil poétique renferme un grand nombre de sonnets, ainsi que des odes, des élégies et des chansons. On y trouve notamment les Amours de Dione, les Amours de Pasithée, le Trésor de sentences, ou encore un curieux poème intitulé Des trente beautés de la femme. Rare exemplaire en vélin de l’époque. Cachet humide sur le titre de l’école Ste Geneviève de Versailles. Rousseurs et mouillures à quelques feuillets, corps du volume décollé du dos. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°45. — Picot, Rothschild, n°2938. — Viollet-le-Duc, p. 271. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°88. 3 000/4 000 € 9 10
9 11 BONNEFONS (Jean). Pancharis. — [DURANT (Gilles, sieur de La Bergerie)]. Imitations du latin de Jean de Bonnefons : avec autres gayetez amoureuses de l’invention de l’autheur. Paris, Abel L’Angelier, 1587. 2 parties en un volume in-12, veau granité, dos orné, tranches mouchetées de rouge (Reliure du XVIIe siècle). Édition originale de la Pancharis et des Imitations, œuvres indissociables de deux poètes et amis auvergnats, natifs de Clermont-Ferrand : Jean Bonnefons (1554-1614), lieutenant au baillage de Bar-sur-Seine, et Gilles Durant, sieur de La Bergerie (vers 1550-vers 1615), avocat qui connut une brillante carrière au Parlement de Paris. La Pancharis est un recueil de poésies amoureuses imitées des Baisers de Jean Second et dédiées à une « Pancharis » (qui signifie en grec « toute gracieuse ») imaginaire ou idéalisée. Gilles Durant en fit une adaptation française, sous le titre Imitations. Les deux éditions de 1587 sont habituellement reliées ensemble, comme c’est le cas ici. On a relié à la suite : DU PEYRAT (Guillaume). Spicilegia poetica et Amorum libri III. Paris, Jeremie Périer, 1601. Unique édition de ce recueil de poésies latines de Guillaume du Peyrat (1563-1643), poète lyonnais nommé au début du siècle aumônier du roi Henri IV. Ce recueil illustre la culture et les goûts de la grande Robe ; aux pièces d’hommages aux principaux membres du parlement et des cours souveraines, s’ajoutent une collection d’épigrammes et trois livres de poésies amoureuses, inspirées principalement de Catulle et souvent assez libres. Ex-libris armorié gravé B. H. de Fourcy. Dans le Spicilegia, quelques feuillets portent des corrections manuscrites à l’encre et le papier est roussi. Manques aux coiffes et fentes aux mors. J. P. Barbier-Mueller, IV-2 n°25 (Imitations), IV-1 n°46-47 (Pancharis), et IV-5 n°21 (Spicilegia). — Balsamo & Simonin, n°169 et 171. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°92 (Bonnefont), n°305 (Du Peyrat), et n°312 (Durant). 1 500/2 000 € 12 BOYSSIÈRES (Jean de). L’Arioste francoes. Avec les Argumans, & Allegories, sur châcun Chant. Premier volume. Lyon, De l’Imprimerie de Thibaud Ancelin, 1580. In-8, maroquin rouge, triple filet, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (TrautzBauzonnet). Première édition de cette traduction en vers des chants III à XII de l’Arioste. Le premier chant avait d’abord paru dans les Secondes Œuvres poétiques de 1578, et le second chant dans La Boyssière en 1579. Portrait gravé sur bois du poète, à l’âge de 23 ans, au verso du second feuillet liminaire. Né à Clermont-Ferrand en 1555, Jean de Boyssières suivit d’abord des études de droit, puis entra au service du duc d’Anjou, participant en qualité d’officier au siège et à la prise d’Issoire (juin 1577), bastillon protestant en Auvergne. Il délaissa par la suite les armes au profit de la plume : il s’essaya au genre épique, publiant deux épopées (La Boyssière et La Croisade), traduisit notamment l’Arioste, et se livra même à des expérimentations dans le domaine de l’orthographe. On pense qu’il mourut dans les années 1580 ou, au plus tard, au commencement du XVIIe siècle. De la bibliothèque Robert Hoe. Petite restauration en pied du titre qui est taché, quelques légères rousseurs. Mince trace de mouillure sur le bord de très nombreux feuillets. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°52. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°100. 1 200/1 500 € 12
10 13 BOYSSIÈRES (Jean de). Les Secondes œuvres poetiques. Meslanges. Paris, Pour Jean Poupy, 1568 [sic pour 1578]. In-4, maroquin noir, double filet à froid, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Honnelaître). Seule édition, en partie originale, de cet ouvrage qui constitue le deuxième volet du triptyque des Œuvres poétiques de ce poète auvergnat. Les deux autres ont été publiées sous le titre de Premières œuvres amoureuses (1578) et de Troisièmes œuvres (1579). Ronsard a fait don d’un quatrain pour cet ouvrage : Virgile, pour essay chanta sa Bucolique [...] Boyssières, a chanté son Amoureux tourment (cf. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°93). Exemplaire à belles marges. Les marges du titre et du dernier feuillet sont cependant jaunies. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°51. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°99. 3 000/4 000 € 14 BUTTET (Marc-Claude de). L’Amalthée. Nouvellement par lui reveue, mise en ordre, et de la meilleure part augmentee. Lyon, Benoît Rigaud, 1575. In-8, maroquin fauve, décor à la Du Seuil, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Quinet). Première édition séparée de l’Amalthée, recueil de sonnets pétrarquistes du poète savoyard Marc-Claude de Buttet. Elle contient 320 sonnets et un dizain, dont 193 inédits ; les 127 autres sonnets ont d’abord été publiés à la suite des deux Livres des vers en 1560. Les quelques éléments donnés – allusions à Paris, mais aussi à un château des bords de Rhône, aux paysages de Savoie, à une autre maîtresse prénommée Anne – ont fait échafauder de nombreuses hypothèses sur l’identité d’Amalthée (Nicolas Ducimetière). Né à Chambéry vers 1530, Marc-Claude de Buttet fut l’un des acteurs les plus actifs du cénacle littéraire qui gravitait autour de Marguerite de France, duchesse de Savoie, dans la ville savoisienne. Ses vers furent loués par Ronsard qui lui fit d’ailleurs l’honneur de l’inviter au voyage vers les Îles Fortunées. Buttet était le cousin de Jean de Piochet, un admirateur de Ronsard qui possédait d’ailleurs dans sa bibliothèque de nombreux textes du Vendômois. Il décéda en 1586 à Genève. Agréable et fraîche reliure. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°58. — Baudrier, III, p. 319. — N. Ducimetière, Mignonne..., p. 203. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°109. 1 500/2 000 € 15 CABINET DES MUSES (Le) : Ou nouveau recueil des plus beaux vers de ce temps. Rouen, De l’Imprimerie de David du PetitVal, 1619. Fort volume in-12, maroquin bleu nuit, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Thibaron-Joly). Édition en partie originale. 13
11 Le Cabinet des Muses clôt la série des recueils collectifs publiés par la dynastie des Du Petit-Val. Selon le dénombrement de Frédéric Lachèvre, il contient au total 331 pièces : la moitié d’entre elles avaient d’abord paru dans le Temple d’Apollon de 1611, et 63 pièces paraissent ici pour la première fois dont certaines de Théophile de Viau, Bois-Robert, Jean Baudoin, ou encore De Lastre. Bel exemplaire, provenant des bibliothèques Charles Cousin (1891, n°347), Frédéric Lachèvre (I, 1901, n°15) et Bruno Monnier au château de Mantry. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies..., I, pp. 15-18. — Diane BarbierMueller, Inventaire…, n°925. 1 500/2 000 € 16 CABINET SATYRIQUE (Le) ou Recueil parfaict, des vers piquants & gaillards de ce temps. Paris, Pierre Billaine, 1620. In-12, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Lortic). Troisième édition, en partie originale, comprenant au total 440 pièces de divers auteurs : Baïf, Desportes, Guy de Tours, Claude Gauchet, Jamyn, Jodelle, Clément Marot, Lingendes, Muret, Peletier du Mans, Racan, Ronsard, Saint-Gelais, Tahureau, etc. Elle est amputée de 50 pièces par rapport à la première édition qui date de 1618, mais est augmentée de 30 pièces nouvelles dont certaines de la plume de Guillaume Colletet, Philippe Desportes, Pierre Berthelot, François Maynard ou encore Racan. Parmi les poésies libres, citons : la Gaillardise et la Bouquinade de Ronsard, une satire de Sigognes Contre une vieille courtisane qui frayoit avec le diable, le Ballet des maquereaux ou encore cette épigramme intitulée Sur les femmes qui montrent leur sein. Beau frontispice gravé sur cuivre. Très bel exemplaire en maroquin de Lortic. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies libres et satiriques, pp. 46-52. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°926. 1 500/2 000 € 17 CAYET (Pierre Victor Palma). L’Heptameron de la Navarride ou Histoire entière du Royaume de Navarre depuis le commencement du monde. Tirée de l’Espagnol de Dom-Charles Infant, de Navarre. Paris, Pierre Portier, 1602. In-12, maroquin fauve, plats encadrés d’un triple filet doré et d’un semé de chiffres à froid, dos orné, avec le même chiffre doré répété, doublure de maroquin noir serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses (Honegger). Édition originale de ce poème épique de près de 18 600 vers décasyllabiques, présenté comme la traduction en vers de la Cronica de los Reyes de Navarra composée au milieu du XVe siècle par Don Carlos, prince de Viane. On relève, parmi les pièces liminaires, un sonnet de Du Bartas. Exemplaire relié au chiffre du collectionneur. Exemplaire court de marges, quelques titres courants coupés ou atteints par le couteau du relieur, quelques cahiers roussis. Cahier F (pp. 121-144) en double. Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°110. 1 200/1 500 € 15
12 18 CHALAS (le sieur de). L’Honneur ou Le Besze. Avec quelques stances & sonnets sur les trespas de Monsieur de Besze. S.l. [Gnève], Gabriel Cartier, 1606. In-4, maroquin noir, triple filet doré, chiffre doré au centre, dos orné, doublure et gardes de moire chocolat, tranches lisses (Honegger). Édition originale de ce poème à la louange de Théodore de Bèze (15191605) : [...] Quand Beze s’en alla, le Soleil s’en alla... Le poème est suivi de 2 stances sur la mort du réformateur, l’une par le sieur de Chandieu, et l’autre par Christophe de Gamon, poète protestant notamment connu pour sa réfutation de la Semaine de Du Bartas. Reliure au chiffre du collectionneur. Petites restaurations à quelques feuillets, dont le dernier qui présente aussi des mouillures et salissures. Lachèvre, Recueils de poésies libres et satiriques, p. 117. — Diane BarbierMueller, Inventaire…, n°111. 1 000/1 500 € 19 [CHRESTIEN (Florent)]. — BUCHANAN (George). Jephté, tragédie traduicte du latin de George Buchanan Escossois. Paris, De l’Imprimerie de Robert Estienne, 1573. In-8, vélin à recouvrement (Reliure moderne). Seconde édition de cette traduction française de la tragédie latine de Buchanan (1506-1582). La première avait paru à Orléans chez Louis Rabier en 1567. Humaniste protestant, Florent Chrestien (1541-1596) étudia le grec à Genève avec Henri Estienne et fut l’ami du médecin Jacques Grévin. Il participa à la rédaction de la Satyre ménippée (1593) et fut l’un des détracteurs de Ronsard dans la « Querelle des discours », notamment avec son virulent poème Apologie ou deffense d’un homme chrestien pour imposer silence aux sottes répréhensions de M. Pierre de Ronsard (1564). Petite fente restaurée sur le bord du feuillet A2, restauration à l’angle inférieur du feuillet B2. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°68. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°127. 600/800 € 20 CLÉMENT (Nicolas). Austrasiae, reges et duces epigrammatis. Cologne, s.n., 1591. In-4, veau blond, triple filet doré, dos lisse orné, pièce de titre havane, tranches marbrées (Reliure du XVIIIe siècle). Édition originale, en latin, de cette collection de portraits des ducs de Lorraine accompagnés de poèmes de l’historien Nicolas Clément. Jolie illustration, comprenant une vignette sur le titre et 63 portraits en médaillon gravés sur cuivre par l’artiste lorrain Pierre Woeiriot, l’un des graveurs les plus importants de la Renaissance française. Le portrait de Charles III est en premier état, représenté coiffé d’une toque de plumes. Ex-libris gravés De Mory Delvange et A. Bretagne, directeur des contributions directes. La date sur la page de titre a été corrigée à la plume pour être transformée en 1593, particularité commune à d’autres exemplaires. Des rousseurs et mouillures. Reliure frottée. Brun, p. 155. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°131. 1 200/1 500 € 18
13 21 CLÉMENT (Nicolas). Les Rois et ducs d’Austrasie, traduits en françois. Coulongne, 1591. Petit in-4, veau porphyre, triple filet doré, dos lisse orné, pièce de titre verte, roulette intérieure, tranches mouchetées (Reliure du XVIIIe siècle). Première édition en français, traduite par le médecin dijonnais François Guibaudet. Elle suit la version originale en latin parut la même année à la même adresse. Illustrée des mêmes 63 beaux portraits en médaillon des ducs de Lorraine, gravés sur cuivre par Pierre Woeiriot : ici le portrait de Charles III, tête nue, est en deuxième état. De la bibliothèque Roger Paultre (1993, n°66). Comme sur de nombreux exemplaires, la date de la page de titre a été anciennement modifiée à la plume (on lit 1593 au lieu de 1591). Large mouillure au second feuillet liminaire, quelques rousseurs. Le dernier feuillet liminaire, blanc, n’a pas été conservé. Charnières frottées. Brun, p. 155. — Picot, Rothschild, n°2335. — Diane BarbierMueller, Inventaire…, n°132. 1 500/2 000 € 22 CONSTANT (Pierre). La République des abeilles. Paris, Gervais Mallot, 1582. In-4, bradel vélin rigide (Reliure vers 1900). Très rare édition originale de ce poème de jeunesse de Pierre Constant, poète originaire de Langres. Sur le titre, jolie marque typographique de Gervais Mallot, libraire actif à Paris de 1570 à 1587 (Silvestre, n°315). Avocat au parlement et conseiller enquesteur au siège royal de sa ville natale, Pierre Constant n’était pas protestant mais fut un ennemi farouche du parti de la Ligue et consacra plusieurs ouvrages à la louange d’Henri IV. Déplorant les misères du pays, déchiré par les guerres de religion, il invite ici les François qui s’entrefont la guerre à la réconciliation et à vivre en paix, autour de leur roi, comme le font harmonieusement les petites mouches à miel dans leur ruche avec leur reine. Le poème se divise en quatre livres et débute par ces jolis vers : Je chante l’union, l’estat, aussi les mœurs, / De ces peuples aislez qui trafiquent de fleurs, / Ensemble les travaux, & de leurs Republiques / Le droict bien observé, leurs façons politiques, / Et le soucy qu’ils ont admirable de soy, / De conserver, cherir, & honorer un Roy [...]. On trouve à la fin 3 pièces en français et en latin, dont un sonnet adressé à M. de Chasteau-Guibert sur le noble surnom de sa maison, Taille fer de Montausier. Titre un peu bruni. Cahier I plus court en tête. J. P. Barbier-Mueller, IV-1 n°74. — N. Ducimetière, Mignonne..., n°125. — Techener, Bibliothèque champenoise, n°1183 (« Livre rare »). — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°134. 1 500/2 000 € 21 22
14 23 CORROZET (Gilles). Le Parnasse des poètes françois modernes, contenant leurs plus riches & graves Sentences, Discours, Descriptions, & doctes enseignemens. Paris, Galiot Corrozet, 1571. In-8, maroquin vert, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru). Très rare édition originale de ce fameux recueil poétique que Corrozet a dédié Aux Poëtes François : Vivez Poëtes sacrez, immortalisez vos noms, Chantez éternellement en ce Parnasse, & le grand Appollon tousjours vivant vous abreuvera d’une vive source, laquelle s’espandra par l’univers de siècle en siècle. Il renferme environ 400 poésies ou extraits de divers poètes (Passerat, Marguerite de Navarre, Melin de Saint-Gelais, Clément Marot, Tahureau, Bonaventure des Périers, Baïf, Du Bellay, Jodelle, Tyard, Des Autels, La Péruse, etc.) ; ceux de la Pléiade sont surtout mis en avant, en particulier Ronsard, le Prince des poètes, qui se taille la part du lion avec plus de la moitié des citations (174). Ce Parnasse n’est pas une anthologie. Vers tronqués, coupés, mis bout à bout : Corrozet s’est excusé de son audace avec tranquillité. Il a agi de la sorte pour « mieux lier et joindre le sens de la poësie et des sentences ». [...] Mais Corrozet avait, en plus, l’ambition de forger, au moyen de ses citations, une vaste leçon de morale (J. P. Barbier-Mueller, II, n°78). Cote à l’encre inscrite dans le blanc du titre. De la bibliothèque Laurent Currie (ex-libris). Dos un peu foncé, nerfs frottés. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies du XVIe siècle, pp. 88-90. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°904. 1 800/2 000 € 24 COURCELLES DE CANDES (Pierre de). Le Cantique des cantiques de Salomon, mis en vers François, selon la vérité Hébraïque. Ensemble, Les Lamentations de Jérémie le prophète, avec l’Épistre d’iceluy. Paris, Robert Estienne, 1564. In-16, vélin rigide moderne. Rare édition originale de cette versification française du Cantique des Cantiques, avec la musique, due à Pierre de Courcelles, né à Candes en Touraine. Contient un double sonnet de Théodore de Bèze adressé à l’auteur. Exemplaire réglé. Renouard, p. 166. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°137. 1 000/1 500 € 25 DAVITY (Pierre). Les Travaux sans travail. Avec le Tumbeau de Madame la Duchesse de Beaufort. Lyon, Thibaud Ancelin, 1601. In-12, vélin, filet doré, médaillon de feuillages doré au centre, traces de liens, dos lisse orné de filets et d’une fleurette répétée, tranches dorées (Reliure de l’époque). 23 25
15 Seconde édition du premier recueil poétique de Pierre Davity (ou d’Avity), poète originaire de Tournon, en Vivarais, initialement paru en 1599 et dédié au duc de Vendôme. Précédé de pièces liminaires dues à des poètes dauphinois ou lyonnais, l’ouvrage comporte notamment deux petites histoires galantes, les dialogues La Courtisane mariée et La Belle dédaigneuse, 77 lettres missives, de nombreux sonnets, épigrammes, stances et épitaphes. On y trouve aussi deux charmantes pièces écrites pour la belette de Mademoiselle de Reynier : Petite follastre Belette, Bestelette follastrelette [...]. Gustave Reynier a souligné, dans Le Roman sentimental avant l’Astrée (p. 175, note 2), l’intérêt des lettres de Davity pour l’étude de la vie culturelle et mondaine de l’époque dans le Vivarais, le Dauphiné et la vallée de Rhône. Séduisant exemplaire, conservé dans son joli vélin doré de l’époque. Il a figuré au catalogue de la librairie Berès, Des Valois à Henri IV, sous le n°61. De la bibliothèque Genard (1882, n°192) (exlibris endommagé). J. P. Barbier-Mueller, IV-1 n°79. — Lachèvre, Recueils collectifs de poésies, t. I, p. 159. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°143. 1 500/2 000 € 26 DES AUTELS (Guillaume). Replique aux furieuses defenses de Louis Meigret. Avec la Suite du Repos de Lautheur. Lyon, Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, 1551. In-8, maroquin rouge, grand cartouche doré au centre des plats, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet). Édition originale. La Réplique s’inscrit dans la polémique qui opposa Des Autels à Louis Meigret au sujet de la réforme de l’orthographe et la langue française : elle fournit au jeune poète l’occasion de critiquer la Deffence... de Du Bellay, voire même de lancer quelques piques contre Ronsard, et de plaider en faveur d’une poésie nationale. La Suite du Repos de plus grand travail occupe les pp. 75-127 et comprend 47 poèmes, dont un de Pontus de Tyard, cousin de Des Autels : les 46 autres, marqués par l’influence de Pétrarque, sont de la plume du poète qui chante sa Sainte, une certaine Denyse L’Hoste. Bel exemplaire. Petite restauration marginale à 2 feuillets. J. P. Barbier-Mueller, III, n°65. — Cartier, n°188. — Picot, Rothschild, n°2572. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°153. 1 500/2 000 € 27 DES AUTELS (Guillaume). Repos de plus grand travail. Lyon, Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, 1550. In-8, maroquin grenat, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Godillot). Édition originale de la première œuvre imprimée de Guillaume des Autels (1529-1581). Dans cet ouvrage, le poète bourguignon, admirateur de Maurice Scève et cousin de Pontus de Tyard, chante son amour pour sa Sainte, une demoiselle Denyse L’Hoste qu’il avait rencontrée en 1549 à Romans, dans le Dauphiné : [...] je trouve en vous double vie immortelle. Ce sont les effects de la vraye amour celeste, que je desire estre de vous en moy comme ja elle est de moy en vous : Amour ne dy je pas terrestre, de la chair & des corps, mais celeste des esprits & des ames (dédicace). Des bibliothèques Achille Perreau et Exbrayat. Quelques feuillets, dont le titre, légèrement jaunis. Mention manuscrite à l’encre effacée sur le titre. Cartier, n°164. — Picot, Rothschild, n°654. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°157. 2 000/2 500 € 27
16 28 DES MASURES (Louis). Tragedies sainctes. David combattant. David triomphant. David fugitif. Bergerie spirituelle. Eclogue spirituelle. S.l. [Genève], Gabriel Cartier pour Claude d’Augy, 1583. In-8, maroquin noir, triple filet doré, armoiries dorées au centre, dos orné avec chiffre répété, doublure de maroquin fauve serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Honegger). Rare édition genevoise, imprimée par Gabriel Cartier dont la marque typographique dite « à la femme arpenteur » orne le titre (Silvestre, n°718). Né à Tournai, le poète et humaniste Louis des Masures (1515-1574) fut le secrétaire de la maison de Lorraine, laquelle lui offrit protection durant sa jeunesse jusqu’à sa conversion au protestantisme. On lui doit notamment une fameuse traduction des douze livres de l’Énéide de Virgile. Exemplaire en maroquin doublé, aux armes et chiffre du collectionneur. Exemplaire lavé, avec le titre remonté. Les feuillets B2-3 sont rognés court de marge latérale, le couteau du relieur atteignant quelques lettres et la pagination. Petit manque de papier à l’angle inférieur du feuillet T4 touchant quelques lettres. Légère mouillure dans le fond des premiers et des derniers cahiers. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°93 (« le présent volume est d’une grande importance pour qui se penche sur la poésie des protestants de langue française »). — GLN-2998. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°169. 1 000/1 500 € 29 DES ROCHES (Madeleine & Catherine). La Puce de Madame Des-Roches. Qui est un recueil de divers Poëmes Grecs, Latins & François, composez par plusieurs doctes personnages aux Grans Jours tenus à Poitiers l’An 1579. Paris, Pour Abel L’Angelier, 1582. In-4, maroquin lie-de-vin, triple filet doré, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). 28 29
17 Édition originale de ce célèbre recueil collectif, rassemblant les poésies badines et savantes des poètes « chantepuce ». Un des quelques exemplaires à la date de 1582, caractéristique de première émission. L’histoire de la puce de Madame des Roches est bien connue ; plusieurs personnages de distinction, magistrats et gentilshommes, qui se trouvaient en 1579 aux Grands Jours (sessions extraordinaires de justice) de Poitiers, charmaient leurs heures de loisir en cultivant la poésie : Au bout de quelques temps, Pasquier, jetant un œil sur Catherine Fradonnet (ou plus exactement sur son corsage), aperçut « une Pulce qui s’estoit parquee au beau milieu de son sein ». Galant, le magistrat déclara que l’insolent insecte, pour avoir eu le privilège de trottiner sur l’anatomie d’une aussi belle et docte personne, méritait « d’estre enchassée dans nos papiers ». Le jeu était lancé. [...] à l’automne 1582, un gentilhomme poitevin nommé Jacques de Sourdrai ordonna les cent quinze pièces rassemblées et confia l’ensemble à l’éditeur attitré des dames des Roches, Abel L’Angelier (N. Ducimetière). Le recueil contient divers sonnets, épigrammes, odes, etc., en français, en grec et en latin, de la plume de Claude Binet, Jean Binet, Jacques Courtin de Cissé, Catherine des Roches, Achille de Harlay, Jacques Mangot, Pierre Pithou, Nicolas Rapin ou encore Joseph Scaliger. Le poème d’Étienne Pasquier, l’instigateur de cette curieuse joute littéraire, s’avère des plus savoureux et a donné le ton aux autres beaux esprits présents ce jour : [...] bien sûr, l’incident est prétexte à rêveries érotiques et déclarations d’amour. On va jusqu’à comparer l’animal à Cupidon. [...] On peut ainsi évoquer les charmes que la jeune fille tient cachés à ces messieurs et que la puce est seule à visiter. [...] Alors l’imagination et le désir s’expriment à la fois librement et avec préciosité. [...] (Dictionnaire des œuvres érotiques, pp. 422-423). Exemplaire grand de marges, bien relié par Trautz-Bauzonnet. Il est cité par Balsamo & Simonin, avec des belles provenances : Maximilien de Clinchamp (1860, n°250), Armand Cicongne (1861, n°890, bibliothèque achetée en bloc par le duc d’Aumale dont il revendit les doubles), Henri Bordes (1911, n°32) et Albert-Louis Natural (1987, n°48). Dos passé, mors fendu sur quelques centimètres. J. P. Barbier-Mueller, IV-5, n°56. — Balsamo & Simonin, n°76. — Cat. De Backer, I, 1926, n°372. — N. Ducimetière, Mignonne..., p. 266. — Tchemerzine, II, p. 909. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°213. 3 000/4 000 € 30 DESPORTES (Philippe). Les Premières œuvres. Anvers, Pierre Vibert, 1587. In-16, vélin souple à recouvrement, titre calligraphié à l’encre au dos (Reliure de l’époque). Édition copiée sur l’édition parisienne de 1578, sans doute sans l’autorisation du poète : sur les 382 pièces qu’elle comporte, aucune n’est inédite. J. P. Barbier-Mueller, IV-2, n°12. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°183. 800/1 200 € 31 DESPORTES (Philippe). Cent pseaumes de David, mis en vers François. Avec quelques Cantiques de la Bible, & autres œuvres Chrestiennes, & Prières. – Poesies chrestiennes. – Quelques prieres & meditations chrestiennes. Paris, Mamert Patisson, 1598. 3 parties en un volume in-8, maroquin rouge, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition en partie originale des poésies spirituelles de Philippe Desportes (1546-1606), divisée en trois parties, chacune avec un titre et une pagination séparés, et renfermant 26 psaumes inédits. Exemplaire à belles marges, anciennement réglé, provenant de la bibliothèque du comte de Fresne (1893, n°7). Ancienne inscription manuscrite (sans doute un ex-libris) effacée en bas du titre. J. P. Barbier-Mueller, IV-2 n°17. — N. Ducimetière, Mignonne..., n°65. — Tchemerzine, t. II, pp. 895-896. — Diane BarbierMueller, Inventaire…, n°190-192. 2 000/3 000 €
18 32 DORAT (Jean). Magnificentissimi spectaculi, a regina Regum Matre in hortis suburbanis editi, in Henrici Regis Poloniae invictissimi nuper renunciati gratulationem, descriptio. Paris, Fédéric Morel, 1573. Plaquette in-4, maroquin noir, plats encadrés d’un filet doré et ornés d’un décor à la fanfare vide mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre, dos orné, doublure de maroquin fauve serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Semet & Plumelle). Édition originale, très rare, de ce beau livre de fêtes. Relation du ballet dit des Polonais, mis en scène par Balthasar de Beaujoyeulx, qu’offrit la reine Catherine de Médicis en 1573 à la délégation polonaise venue présenter au duc d’Anjou (futur Henri III) la couronne de Pologne. Dans ses Mémoires, Brantôme raconte qu’après un somptueux banquet dressé aux Tuileries, l’assistance se transporta dans une grande salle faite à poste, & toute entourée d’une infinité de flambeaux où eut lieu le plus beau ballet qui fust jamais fait au monde, qui fut composé de seize Dames & Damoiselles, [...] qui comparurent dans un grand roc tout argenté, où elles estoient assises dans des niches en forme de nuées de tous costez. Les seize Dames représentoient les seize Provinces de France, avec la musique la plus mélodieuse qu’ont eust sçeu voir [...], les violons montants jusques à une trentaine, sonnans quasi un air de guerre fort plaisant. Considérée comme le plus célèbre des ballets dansés à la cour sous le règne de Charles IX, cette fête marque la vogue et le triomphe en France de la danse figurée (Henry Prunières, Le Ballet de cour en France avant Benserade et Lully, pp. 55-56). L’édition est illustrée de gravures sur bois attribuées à Jean Cousin ou à Olivier Codoré : 3 grands bois à pleine page, l’un allégorique figurant Jupiter assis sous un trophée et entouré d’Athéna et d’Apollon, les deux autres représentant le monument construit pour le ballet et la salle de danse ; 16 vignettes en forme d’emblèmes accompagnent le Catalogus Nympharum. Outre la description des festivités, en vers latins, par Dorat, l’ouvrage contient aussi une ode d’Amadis Jamyn (La Nymphe angevine parle) et une ode inédite de Ronsard qui n’a pas été réimprimée du vivant du poète (La Nymphe de France parle). Exemplaire lavé, dans une belle reliure à la fanfare à compartiments vides au chiffre du collectionneur. J. P. Barbier-Mueller, II-1 n°81 et III n°79. — Dumoulin, Morel, n°218. — Mortimer, n°177. — Ronsard, la trompette et la lyre, n°245. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°220 et 753. 3 000/4 000 € 32
19 33 DU BARTAS (Guillaume de Salluste). La Sepmaine, ou Création du monde. Paris, Pour Jean Février, 1580. Petit in-12, maroquin rouge, triple filet doré, dos lisse orné, chiffre B doré en queue, petite dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XVIIIe siècle). Rare édition portative du célèbre poème de Du Bartas (1544-1590). Le texte de cette édition, apparemment la quatrième donnée par Février et Gadoulleau, est identique au texte des deux éditions in-4 de 1578. Charmant exemplaire en maroquin du XVIIIe siècle. Ex-libris manuscrit ancien effacé à la fin du volume. Quelques rousseurs claires. Barbier, IV-1 n°7. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°229. 1 500/2 000 € 34 DU BARTAS (Guillaume de Salluste). La Sepmaine, ou Création du monde […], Divisée en considérations, & illustrée des Commentaires de Pantaléon Thévenin Lorrain. Paris, [Denis Cottinet pour] Jérôme de Marnef & Veuve Guillaume Cavellat, 1585. In-4, vélin souple, restes de lacets (Reliure du XIXe siècle). Première et seule édition des commentaires de Pantaléon Thévenin sur la Semaine de Du Bartas. Elle est ornée, pour chaque jour, d’une vignette gravée sur bois, et de 2 tableaux dépliants. Humaniste lorrain, Pantaléon Thévenin fut précepteur et lecteur à l’université de Pont-à-Mousson ; il est connu pour avoir commenté l’Hymne de la philosophie de Ronsard (1582). Thévenin enveloppe le texte de la Sepmaine à la manière des grands commentateurs italiens qui sertissaient ces purs joyaux que sont la Divine Comédie ou le Canzoniere (J. P. Barbier-Mueller). Mouillure marginale au titre et à quelques feuillets, angle inférieur des 3 premiers feuillets légèrement grignoté. Vélin taché. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°16. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°239. 800/1 000 € 35 DU BARTAS (Guillaume de Salluste). La Seconde sepmaine. Reveue, augmentée, & embellie en divers passages, par l’Autheur mesme. — Suite des œuvres : contenant les Pères […]. La Loy […], & l’Histoire de Jonas. Édition nouvelle, augmentée d’un livre entier […]. S.l. [Genève], Pour Jacques Chouët, 1593. 2 ouvrages en un volume in-12, vélin à recouvrement, double filet à froid, motif frappé sur le premier plat, traces de liens (Reliure de l’époque). Rares éditions genevoises. Cette édition de la Seconde sepmaine reprend le contenu de l’édition originale de 1584, ainsi que le commentaire de Simon Goulart paru pour la première fois en 1589. La Suite des œuvres, avec les commentaires du même polygraphe, contient un poème inédit : La Loy. À ce jour, un seul exemplaire de la Suite des œuvres est répertorié en France par le GLN, à la BnF (Arsenal). Les autres exemplaires connus sont conservés dans des institutions européennes ou aux États-Unis. Ancien ex-libris manuscrit sur le titre : Alexander Lünebürg. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°17-18. — GLN-3610 et 3611. — Picot, Rothschild, n°3270 (pour l’édition de 1589 de la Seconde sepmaine). — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°241-242. 1 500/2 000 € 35
20 36 DU BARTAS (Guillaume de Salluste). Les Œuvres poétiques et chrestiennes. Dernière édition. Lyon, Thibaud Ancelin, 1607. In-24, vélin souple à recouvrement de l’époque. Une des toutes premières éditions collectives des œuvres poétiques de Du Bartas. Imprimée en petits caractères, c’est la seconde donnée par Ancelin après celle de 1606. Elle contient les Semaines, la Judith, l’Uranie, etc. Étiquette ex-libris de la bibliothèque du comte de Waresquiel. Petite mouillure angulaire aux 7 premiers cahiers. Quelques feuillets un peu courts, coupés par le couteau du relieur. J. P. Barbier-Mueller, IV-1, n°20. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°245. 600/800 € 37 DU BELLAY (Joachim). Epithalame sur le mariage de tresillustre prince Philibert Emanuel, duc de Savoye, et tresillustre princesse Marguerite de France, sœur unique du Roy, et duchesse de Berry. Paris, De l’Imprimerie de Fédéric Morel, 1561. Plaquette in-4 de 14 feuillets, maroquin grenat, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées, étui (René Aussourd). Édition originale de ce poème lyrique composé par Du Bellay en prévision des noces de sa bienfaitrice, la princesse Marguerite, sœur d’Henri II, avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie. Mouillure marginale claire. J. P. Barbier-Mueller, III, n°22. — Dumoulin, n°25. — N. Ducimetière, Mignonne…, n°92. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°266. 1 500/2 000 € 38 DU BELLAY (Joachim). Louange de la France et du Roy treschrestien Henry II. Ensemble un discours sur la poésie. Paris, Pour Vincent Sertenas, 1560. Plaquette in-4 de 8 feuillets, maroquin bleu, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Devauchelle). Édition originale de cette pièce de circonstance à la gloire du roi Henri II. Elle fut partagée entre Vincent Sertenas et Fédéric Morel. La Louange est suivie du Discours au Roy sur la Poësie, dans lequel Du Bellay rappelle le pouvoir intemporel des vers et compare la plume du poète à celle de l’historien lorsqu’il s’agit de conserver la mémoire des Puissants ; ainsi, après avoir évoqué certains grands Roys & magnanimes Princes qui engraverent la gloire de leurs faictz genereux en marbres eslevez, il parle de [...] quelques autres plus sages / Voulant perpetuer le bruit de leur vertu / Par œuvre qui ne peust du temps estre abbatu, / Qui ne craignist le feu, ny le fer, ny l’orage, / [...] emprunterent les mains, / Et l’immortel labeur des doctes escrivains. Ex-libris manuscrit ancien au dernier feuillet : Lucas pharmaris (?). Picot, Rothschild, n°3259. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°268. 1 500/2 000 € 37
21 39 DU BELLAY (Joachim). Le Premier livre des antiquitez de Rome, contenant une générale description de sa grandeur, et comme une déploration de sa ruine : […] Plus un Songe ou vision sur le mesme subiect. Paris, De l’Imprimerie de Fédéric Morel, 1558. Plaquette in-4 de 14 feuillets, maroquin fauve, triple filet doré, armoiries dorées au centre, dos orné de filets dorés, double filet intérieur, tranches marbrées, étui (G. Plumelle). Seconde édition, parue la même année que l’originale chez le même éditeur : ces deux éditions ne se distinguent que par de minimes corrections orthographiques. Poème écrit par Du Bellay (1522-1560) lors d’un séjour à Rome de 1553 à 1557 où il avait suivi son parent le cardinal Jean du Bellay, appelé à défendre les intérêts de la France en qualité d’ambassadeur auprès du Saint-Siège. On y trouve notamment une série de 32 sonnets à la mémoire de la Rome antique et de son illustre passé, et une série de 15 sonnets réunis sous le titre de Songe. Élégante impression de Fédéric Morel, en caractères italiques. Bel exemplaire, relié aux armes du collectionneur. J. P. Barbier-Mueller, III, n°15. — Dumoulin, n°19. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°257. 2 000/2 500 € 38 39
22 40 [DU BELLAY (Joachim)]. Le Quatriesme livre de l’Enéide de Vergile, traduict en vers Françoys. La Complaincte de Didon à Énée, prinse d’Ovide. Autres oueuvres de l’invention du translateur. Paris, Pour Vincent Sertenas, 1552. In-8, maroquin brun, plats encadrés d’un filet doré et ornés d’un décor géométrique dessiné par des listels de maroquin fauve droits et brisés, chiffre répété sur les plats, dos orné, caissons dessinés par des listels de maroquin fauve, chargés du même chiffre doré, étui (G. Plumelle). Édition originale de la traduction de Du Bellay. Outre cette traduction de Virgile, l’ouvrage renferme également 29 pièces inédites du poète, dont XIII Sonnetz de l’honneste Amour. Parmi les autres pièces de l’invention de l’auteur, citons encore la Complainte du désespéré, la Monomachie de David & de Goliath, la Lyre chrestienne, un Discours sur la louange de la vertu & sur les diverses erreurs des hommes, les Deux marguerites, etc. Exemplaire réglé, relié par Georges Plumelle dans le goût de la Renaissance et au chiffre du collectionneur. J. P. Barbier-Mueller, III, n°10. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°251. 2 000/3 000 € 41 [DU BELLAY (Joachim)]. Recueil de Poesie, presente a tresillustre princesse Madame Marguerite, sœur unique du Roy, & mis en lumiere par le commandement de madicte Dame. Paris, Guillaume Cavellat, 1553. In-8, maroquin noir, triple filet doré, armoiries dorées au centre, dos orné, doublure de maroquin fauve serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, étui (G. Plumelle). 40
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