AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS – LIVRES

LIVRES & MANUSCRITS 26 FÉVRIER 2025

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1 MERCREDI 26 FÉVRIER 2025 Livres & Manuscrits Autographes & Manuscrits Livres illustrés des XIXe & XXe siècles

2 Directeur du département Sophie Perrine +331 41 92 06 44 perrine@aguttes.com Assistante spécialisée Quiterie Bariéty +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com Enchères par téléphone Ordre d’achat bid@aguttes.com Relations acheteurs Marie du Boucher +33 1 41 92 06 41 duboucher@aguttes.com Délivrances & Expéditions +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com Département Marketing & Communication Clémence Lépine lepine@aguttes.com Relations Presse Anne-Sophie Philippon +33 6 27 96 28 86 pr@aguttes.com Relations Asie Aguttes 拍卖公司可提供中文服务 (普通话及粤语), 请直接联系 jiayou@aguttes.com Président Claude Aguttes Directeur général Philippine Dupré la Tour Associés Directeur associé Charlotte Aguttes-Reynier Associés Sophie Perrine, Gautier Rossignol, Maximilien Aguttes Aguttes (SVV 2002 - 209) Commissaires-priseurs habilités Claude Aguttes, Sophie Perrine, Pierre-Alban Vinquant, Jessica Remy-Catanese, Juliette Rode SEINE OUEST Commissaires de justice CONTACTS POUR CETTE VENTE Experts Lettres & Manuscrits autographes Thierry Bodin, membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art 67 avenue du Suffren, 75007 Paris +33 1 45 48 25 31 lesautographes@wanadoo.fr À décrit les lots 82 à 242 Livres anciens & modernes Cabinet Le Prince - Ludovic Miran Expert membre de la FNEPSA adhérente à la CEDEA 67 avenue du Suffren, 75007 Paris +33 6 07 17 37 20 ludovic@cabinet-leprince.com À décrit les lots 253 à 321 Délivrances à Neuilly-sur-seine, sur rendez-vous uniquement

3 Vente aux enchères Mercredi 26 février 2025 Aguttes Neuilly 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle 92200 Neuilly-sur-seine 11h30 : Autographes & Manuscrits (vendus en lots - non décrits) Lots 1 à 81 14h : Autographes & Manuscrits Lots 82 à 252 16h : Livres illustrés des XIXe et XXe siècles Lots 253 à 321 Exposition publique Lundi 24 et mardi 25 février : 10h - 13h et 14h - 18h Mercredi 26 février : 10h - 11h Autographes & Manuscrits Livres illustrés des XIXe & XXe siècles L’ensemble des lots est reproduit sur notre site. Cliquez et enchérissez sur aguttes.com

4 Les conditions et termes régissant la vente des lots figurant dans le catalogue sont fixés dans les conditions générales de vente figurant en fin de catalogue dont chaque enchérisseur doit prendre connaissance. Ces CGV prévoient notamment que tous les lots sont vendus « en l’état », c’est-à-dire dans l’état dans lequel ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections et leurs défauts. Une exposition publique préalable à la vente se déroulant sur plusieurs jours permettra aux acquéreurs d’examiner personnellement les lots et de s’assurer qu’ils en acceptent l’état avant d’enchérir. Les rapports de condition, ainsi que les documents afférents à chaque lot sont disponibles sur demande. Nous attirons votre attention sur les lots précédés de +, °, *, ¤, #, ~, = pour lesquels s’appliquent des conditions particulières visibles en fin de catalogue. The terms and conditions governing the sale of the lots appearing in the catalogue are set out in the general terms and conditions of sale appearing at the end of the catalogue, which each bidder must read. These GTC provide in particular that all the lots are sold “as is”, i.e. in the condition in which they are found at the time of sale with their imperfections and defects. A public display prior to the sale taking place over several days will allow buyers to personally examine the lots and ensure that they accept their condition before bidding. Condition reports, as well as documents relating to each lot, are available on request. We draw your attention to lots preceded by +, °, *, ¤, #, ~, = for which special conditions apply, which can be seen at the end of the catalogue. PRÉCISION IMPORTANTE À L’ATTENTION DES ENCHÉRISSEURS IMPORTANT NOTICE TO BUYERS détail du lot 275

Livres & Manuscrits • 26 février 2025 5

7 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 AUTOGRAPHES & MANUSCRITS 82 - 252

8 82 BELLMER Hans (1902-1975). L.A.S. « H. Bellmer », Labastide-Denat (Tarn) 28 juin 1940, à un galeriste de Nîmes (galerie Calendal) ; 2 pages in-8. Il le remercie de son aide « dans un moment où toute communication avec mes amis est coupée ». Il espère pouvoir bientôt s’installer en Ardèche, et va adresser à la galerie « un exemplaire de luxe des Œillades (prix de vente 250 frcs) », ainsi que plusieurs dessins, « malheureusement un peu abimés » lors du voyage catastrophique, dont une étude pour le portrait de Max ERNST, et « une gouache de Max Ernst (collection Bellmer). Il serait bon de mettre mes dessins sous un passepartout soigné (sauf l’esquisse après M.E. et le gouache de M.E. qui ne sont pas à vendre) ». Il a perdu tous ses bagages, et demande « quelques objets indispensables» à demander à Mlle CARRINGTON, avec une avance de 2 ou 300 F. Il prie également de contacter René Berger, « un collectionneur et ami de Buenos-Aires », pour qu’il lui envoie de l’argent… Il donne son adresse à Labastide-Denat, « Détachement du 4e Dépôt d’Artillerie du Mans ». 400 - 500 € 83 BELLMER Hans (1902-1975). L.A.S. « H. Bellmer », 30 janvier 1951 à un ami ; 1 page in-4 sur papier rose. Il envoie cette lettre « sous forme, encore, d’un appel S.O.S. ! Le chargé d’affaires de la Hugo-Gallery vient de me faire savoir qu’il ne viendra me voir que dans 6 jours. En un mot je dois contourner le cap du “premier” et durer la première semaine de février. Étant tout à fait à bout, je pense que vous pourriez peut-être m’avancer 5 ou 10 000 frcs que je vous rendrais dès l’arrivée de l’agent de la Hugo-Gallery »... 200 - 300 € 84 BOULANGER Louis (1806-1867). CARNET de croquis. In-12 oblong (7 x 11 cm.) de 48 ff. Reliure d’origine (un peu usagée) demi-maroquin vert à grain long, plats de papier chagriné. Plusieurs dizaines de croquis et de dessins, plus ou moins poussés, au crayon ou à la plume. On remarque des portraits, des notes, des adresses de modèles, des pensées d’écrivains ou d’artistes : « Poussin demandait autrefois comme faveur une modeste bordure pour un de ses chefs-d’œuvre, aujourd’hui de pitoyables tableaux se pavanent dans des cadres éblouissants. – quel contraste ! » Nombreuses indications sur les toilettes de la famille royale : Madame Victoire, Madame Marie-Thérèse d’Angoulême, Madame Adélaïde, etc. Il est question d’un voyage en bateau à vapeur, d’une collection d’insectes, etc. 600 - 800 € BIBLIOGRAPHIE Aristide Marie, Le peintre poète Louis Boulanger, 1925, p. 125 avec reproductionp. 36, d’un des dessins. PROVENANCE Aristide Marie (cat. 1938, partie du n° 576). 85 BOURDELLE Émile-Antoine (1861-1929). 3 L.A.S. « Bourdelle » et « Emile Antoine Bourdelle », Paris 1916-1922, à Mme Jane CATULLE-MENDÈS ; 4 pages petit in-4. 14 novembre 1916 : « Je suis très heureux que mon petit bronze puisse être utile et je vous remercie de toutes les belles choses que vous dites à l’auteur »…. – 26 mai 1917, en apprenant « la mort de votre fils » [Jean Primice Catulle-Mendès, tué au Chemin des Dames) : « n’est-ce pas aller avec les forces éternelles qu’une telle mort ? »… – 4 janvier 1922, il est « fort honoré de faire partie du Comité d’honneur de la Société Catulle-Mendès »… On joint 2 l.a.s. de sa femme Cléopâtre Sevastos BOURDELLE. 28 nov. 1916, avec post-scriptum a.s. de Bourdelle évoquant la mort tragique de leur ami VERHAEREN. 10 juin 1922, ne pouvant assister à la cérémonie au cimetière Montparnasse. 300 - 400 € 86 CANOVA Antonio (1757-1822). L.A.S. « Antonio Canova », Rome 17 janvier 1816, à un « Illustre Signore ed amico » ; 1 page in-4 ; en italien Il remercie pour l’envoi d’un coffret de truffes… 400 - 500 € 87 CHAGALL Marc (1887-1985). L.A.S. « Marc Chagall », Saint-Aubin sur mer [28 juillet 1928], à Joseph DELTEIL ; 1 page in-4, enveloppe. André De Ridder « vous a demandé un article dans un cahier de Sélection qu’il me consacre. Je lui ai indiqué votre nom parmi ceux la présence desquels me sera agréable. Si ça vous ne dégoûte pas – j’en serais content. [...] Je me barbotte dans la mer et cherche votre ombre dans les nuages »… 300 - 400 € Beaux-Arts 84

88 89 9 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 88 COURBET Gustave (1819-1877). L.A.S. « Gustave Courbet », [Ornans 10 mars 1850, à son ami Francis WEY] ; 4 pages in-8. Belle lettre sur l’achèvement d’Un enterrement à Ornans. Il lui adresse « une truite de quatre livres »… Il craint que le silence de Wey ne soit la suite de sa négligence à lui écrire quand il a perdu son père. « Je ne sais si je vous ai dit ma manière de voir touchant les morts. D’abord je ne pleure pas les morts, convaincu que je suis qu’on ne les pleure pas pour eux, mais pour soi-même, par égoïsme – je les regretterais peut-être, si la vie d’un homme était directement utile à la vie d’un autre, mais je n’y crois pas, car je n’aprécirais pas un homme basé sur un autre – je ne regreterais pas un homme parce que le temps que je metterais à le regretter je l’employrais à m’en affranchir […]. D’autre part je suis convaincu que la douleur est une bonne chose, en personne je pourais m’y associer par lettre jamais […] Enfin si c’est pour cela que vous m’en voulez, je vous en prie, oubliez ; laissez-moi ma liberté de penser, prenez-moi pour ce que je suis, et non pas pour ce que je devrais être ; soyez persuadé que j’agis toujours avec connaissance de cause, et jamais par oubli »… Il travaille toujours « comme un nègre mon tableau est au trois quart et demi fait j’y apporte une persévérance, une ténacité, et j’en éprouve une fatigue maintenant, de laquelle je me croyais incapable ». Mais c’est l’été après un long hiver, et il fait bon « courir dans la nature, surtout quand on est dans son pays, et qu’on n’y a pas vu de printemps depuis 12 ans ». Il espère être à Paris dans un mois, « car sauf le soleil, Ornans n’a rien de bien amusant pour moi »… Il prie Wey de le mettre au courant de l’époque précise de l’Exposition, et si « les peintres exempts du jury sont forcés d’envoyer leur tableau aussitôt que les autres »… Correspondance (Flammarion, 1996), lettre 50-2. 1 500 - 2 000 € 89 (42298) COURBET Gustave (1819-1877). L.A.S. « G.C », [Ornans 14 janvier 1852, à son ami Francis WEY] ; 4 pages in-4. Importante lettre artistique et politique. « La génération à laquelle vous appartenez n’a ni foi ni croyances, tandis que moi j’ai travaillé toute ma vie pour avoir une raison d’être, unique autant que possible, et c’est à quoi tendent tous les acs de ma vie. Vous, vous suivez les fluctuations ; moi je reste dans mon principe, voilà la différence qui existe entre nous. Toutes les formes de gouvernements, tous les faits accomplis peuvent arriver ça ne m’intrigue en rien du tout. Le plus affreux bourgeois de France ne m’aurait pas dit que je devais changer la nature de mes inspirations. Cher ami j’ai cela sur le cœur ; vous êtes donc de ceux qui croient que je fais de la politique en peinture – je fais des casseurs de pierre, Murillo fait un casseur de poux, je suis un socialiste, et Murillo un honnête homme ; c’est incroyable »… Courbet reproche à Wey de ne pas lui avoir envoyé sa réponse à Garcin parue au Messager… Puis sur les suites du coup d’État du 2 décembre : « Cette révolution m’a fait perdre trois semaines. J’ai vomis plein mon chapeau de bile. J’en suis quitte quant au tempérament seulement, car, tous mes amis étant dedans je suis surveillé très activement dans mes paroles et mes actions. Grâce à ma contenance je ne suis pas encore pris, j’ai l’honneur d’avoir à mes trousses Mr le brigadier d’Ornans […] lequel il y a déjà un an, avait éprouvé le besoin de me dénoncer à la préfecture de police. Cet homme poursuit son œuvre sans rime ni raison »… Il ne sait s’il est prudent de retourner tout de suite à Paris : « je ne tiens pas à la Guyanne pour le moment, plus tard je ne dis pas. L’officier de ma Caserne de pompiers [Victor Frond] est en fuite, ou mort, m’a-t-on dit – le tableau est fort avanturé. Cependant j’aurais voulu finir le portrait de Md Quock [Cuoq (Metropolitan Museum)] pour l’exposition. Si l’exposition était retardée d’un mois cela m’irait parfaitement, quoique les deux tableaux que j’ai à Ornans soient finis »… Il félicite Wey sur ses succès au Théâtre Français (sa comédie Stella), auxquels il aurait applaudi « comme jamais je n’applaudirais Mr Napoléon quoiquil fasse »… Il ajoute en post-scriptum : « On ouvre mes lettres, faites attention et on ne me les donne pas toujours ». Correspondance (Flammarion, 1996), lettre 52-1. 1 500 - 2 000 €

10 94 90 DEGAS Edgar (1834-1917). L.A.S. « Degas », 27 juillet [1903], à M. Gallo ; 1 page in-8 (trous de classeur). « Veuillez dire à mon cousin et à ma cousine Guerrero que je compte les voir arriver à Paris, après leur saison de Vichy ». [Argia Morbilli, Mme Tommaso Guerrero de Balde, était la fille de Rose de Gas, Mme Giuseppe Mobilli, tante paternelle de Degas.] 400 - 500 € 91 DUFY Raoul (1877-1953). L.A.S. « Raoul Dufy », à Paul POIRET ; 1 page in-4 avec ratures. Belle appréciation de l’artiste et couturier Paul Poiret. « Vous avez été mon parrain dans la décoration et dans la Soierie Lyonnaise. Vous me demandez aujourd’hui de vous rendre votre parrainage à propos de Peinture. Ma tâche est bien facile et la présentation est toute faite. Paul Poiret artiste peintre, n’a pas plus besoin de conseils ni d’encouragements que Paul Poiret tout court, n’en eut besoin. Donc vous peindrez comme vous cousez ; avec passion et élégance pour le plaisir de tous et de celui particulier de votre vieil ami qui vous aime et vous admire »... [Paul Poiret et Raoul Dufy avaient créé en 1910 un atelier d’impression de tissus, La petite usine, Dufy dessinant les motifs et gravant les bois pour l’impression des étoffes qui firent la célébrité du styliste. Un an plus tard, il était engagé par la maison de soieries Bianchini-Ferrier pour laquelle il créa de très nombreux motifs.] 700 - 800 € 92 INGRES Jean-Dominique (1780-1867). L.A.S. « J. Ingres », Rome 15 avril 1837, à une demoiselle ; 1 page petit in-4. Encouragements à une jeune artiste : « C’est avec bien de plaisir et de l’empressement que je vous envoye le certificat que vous a demandé Mr le Chevalier MONTALVI. Tant qu’il sera besoin d’attester votre ardeur à l’étude et votre aptitude dans l’art que vous cultivez, je me trouverai toujours heureux d’en rendre le meilleur témoignage ». Il en profite pour la remercier des preuves de bon souvenir qu’elle a données à sa femme comme à lui, et l’assure de « l’intérêt que nous prendrons toujours à ce qui vous touche, à vos succès dans la carrière que vous poursuivez et à votre réussite en toute chose »… 300 - 400 € 93 KLEE Paul (1879-1940). L.A.S. « Klee », Berne 6 [décembre 1939], à Richard DÖTSCH-BENZIGER ; 1 page in-4 ; en allemand. Richard Doetsch-Benziger (1877-1958) dirigeait une usine de produits pharmaceutiques à Bâle ; il était un important collectionneur, notamment de Paul Klee. Klee le remercie de ses aimables pensées pour ses 60 ans, et regrette de ne pas l’avoir vu l’année passée. Il se réjouit d’avoir une chance de le revoir bientôt… 800 - 1 000 € 94 KUBIN Alfred (1877-1959). POÈME autographe signé « Alfred Kubin »avec dessins, An Paula !, Zwickledt mars 1918 ; 1 page in-4 (28,4 x 22,3 cm ; coins sup. coupés) ; en allemand. Amusant poème illustré de deux dessins aquarellés. Ce poème de 13 vers, calligraphié avec soin à l’encre noire, est illustré de deux dessins à la plume et aquarelle, représentant un soldat ivre tenant un drapeau, devant un cochon rieur. « Caphocal du süsser Puder Machst das Leben lind und Leicht”… Traduction libre : Caphocal, poudre sucrée Tu rends la vie douce et facile Vénus revient à la charge Et Mars la sauvage s’éloigne À Vienne je connais une femme Dans le parfum des vignobles Grinzing possède les plus belles prairies »… Etc. Le Caphocal est une préparation à base de sucre, de farine et de cacao utilisée dans l’alimentation des jeunes enfants. Dans le haut de la page, Kubin a noté « Avec sur le bord supérieur la remarque : « Dem Marianneum überwiesen » (Transféré au Marianneum). Cachet encre au verso de Frau Marianne Haeutler à Vienne. Au verso, 5 lignes autographes au crayon : « das Lied vom Caphocal – An Paula! Dieses Lied wurde Paula im Herzen gedichtet – und (weil ich ja doch kein Glück habe) dem Marianneum überwiesen » (la chanson du Caphocal – à Paula ! Voilà une chanson d’amour destinée à Paula – et (comme je n’ai pas de chance) transférée au Marianneum). 800 - 1 000 € PROVENANCE Künstlerautographen, Eine Schweizer Privatsammlung, Galerie Kornfeld, Bern (13 juin 2013), n° 78.

11 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 95 KUBIN ALFRED (1877-1959). 27 L.A.S. « Alfred Kubin”, “Kubin” ou « A.K. », la plupart de Zwickledt 1939-1944, à Roderich HUCH ; 48 pages formats divers, la plupart in-4, dont 7 cartes postales, 3 enveloppes (plis fendus ou déchirés à plusieurs lettres) ; en allemand. Importante correspondance à un ami d’enfance, sur sa vie et son œuvre artistique pendant la Seconde Guerre mondiale. Roderich Huch (1880-1944) était avocat à Kleinwanzleben près de Magdeburg. Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de cette riche correspondance de Kubin à son cher Rudi. La plupart des lettres sont écrites de Zwickledt. Zwickledt 26.VII.1939. Dank für eine „Nachricht“. „... Mit dem innern Auge sehe ich gleichsam ‘Rudi Huch’ auf dem Rad um irgendeine Ecke der Leopoldstrasse flitzen –, und ... schon sind so scheint es – wir beide fast auch die Einzigen die aus damaliger Zeit her noch im Lichte wandeln ... Die Anhänglichkeit welche Sie dem Buch ‘ D i e a n d e r e S e i t e ‘ bewahren – zeigt, dass Sie ‘‘ haben – und wirklich: Davon losgelöst wäre es als ‘Welt’ sehr zu kritisieren! Es ist allerdings die 1 Auflage – und ganz besonders die Büttenausgabe hiervon, welche die gültigere Gestalt enthält aber wieder nicht die Autobiographie, welche im Band ‘‘ bei Carl Reißner Dresden 1931 erschien ...“ Kubins Roman „Die andere Seite“ war mit 52 eigenen Illustrationen 1909 im Verlag Georg Müller in München erschienen. 1939. – 26.VII. Kubin revoit Rudi filer à vélo dans un coin de la Leopoldstrasse ; ils sont les les seuls de cette époque à marcher encore dans la lumière (« wir beide fast auch die Einzigen die aus damaliger Zeit her noch im Lichte wandeln »). Puis Kubin évoque son livre Die andere Seite, dont Rudi détient la clé secrète (den Geheimschlüssel), grâce à laquelle chaque lecteur pourra continuer à façonner, vivre, écrire et inventer cette substance sans fin (« mit dem Besitz eines solchen vermag jeder Leser dann zu prüfen an dieser nie endenden Substanz weiter zu formen, leben, dichten, erfinden! »). C’est la première édition [1909] qu’il recommande, et non l’Autobiographie, parue dans le volume Dämonen und Nachtgesichte (1931)… – 14.IX. Il souffre de cette guerre. Il faut avoir les dernières réserves d’humour le plus intime et en être très avare pour ne pas se laisser trop aller quand le crépuscule des dieux s’installe (« Freilich muss man die letzten Reserven innersten Humors schon bereithalten und damit recht knausern um nicht allzuschlaff bei der hereingebrochenen Götterdämmerung zu werden »)... Il commente les réactions de Ludwig KLAGES, et évoque la visite qu’il lui avait rendue à Kilchberg en 1928 ; ainsi que le souvenir de Stefan GEORGE chez Karl Wolfskehl… 1940. – Tusset 1.VIII, sur ses vacances en solitaire dans la forêt de Bohême : il a besoin de silence pour restaurer le vieil Adonis (« als eine Restaurierung des alten Adonis »)… Il évoque encore Klages, dont l’œuvre est condamnée par les nazis (« Dem Klages ist seine Schreibetätigkeit im III. Reich nun verboten worden”)... 1942. –19.I. Il vit comme une vieille chouette, dans l’étrange confusion de ses dessins qui font toujours beaucoup de bruit ; mais de tels succès paraissent ironiques (« Ich lebe wie ein alter Steinkauz in mich hinein lauschend und erfreue mich an der seltsamen Wirrheit meiner Zeichnungen – welche in unseren Tagen (o Conjunktur!!) wieder einmal gewaltig Rumohr machen. Soch ‘Erfolge’ berühren mich ironisch »). – 7.IV. L’hiver dernier, il a réalisé une série de dessins pour une nouvelle Irrlicht du jeune poète Horst LANGE, qui va perdre un œil à la suite d’une blessure causée par un éclat de bombe en Russie... – 10.X. Il a passé 5 semaines dans la région de la Šumava, dans un merveilleux silence, une merveilleuse monotonie de mers sombres d’arbres (« Ich verlebte 5 Wochen im Böhmerwald herrliche Stille, wundervolle Eintönigkeit dunkler Baummeere »)… Il a souffert du rationnement de guerre… Le retour à Zwickledt lui a semblé étrange, enchanté comme un monde kaléidoscopique avec beaucoup de scènes et des décors vraiment étranges (« wie eine Kaleidoskopwelt lauter Culissen, Hintergründe ein richtiges befremdendes Naturtheater »). Il faut garder la tête haute pour ne pas tout condamner… 1943. – 23.I. Sur son travail : il a 12 planches à faire pour les Münchhausengeschichten ; il est dans les esquisses ; l’ouvrage paraîtra au printemps : « Ist die Arbeit im zeitigen Frühjahr [...] fertig, dann fängt ja erst ihr Verlegerschicksal an »… – 2.V. Il remercie son ami pour son écrit exceptionnellement authentique et sincère (« ungewöhnlich echt u. aufrichtig »)… Etc.. On joint 2 copies de lettres de Kubin à Huch ; une l.a.s. (Postkarte) de R.R. Junghaus à Kubin ; une enveloppe autogr. de Kubin à Daisy Huch, et la copie dactyl. d’une lettre de Kubin à elle adresse (3.II.1944). 3 000 - 4 000 €

12 96 KUBIN Alfred (1877-1959). 5 L.A.S. « Kubin » (une A.K.), Zwickledt 1940-1944, à Bernhard DEGENHART ; 12 pages in-4 ou in-8 et une carte postale avec adresse ; en allemand. Correspondance amicale et artistique. L’historien d’art Bernhard DEGENHART (1907-1999) fut conservateur à l’Albertina de Vienne, et dirigea plus tard la collection graphique de la Pinakothek de Munich. Kubin lui donne des renseignements sur son travail, ses collaborations avec des auteurs comme Max UNOLD, ou des éditeurs comme Reinhard PIPER, sur l’expressionnisme… Etc. On joint une L.A. (incomplète de la fin) au même, parlant d’une illustration d’E.T.A. Hoffmann (2 p. in-8). 1 000 - 1 200 € 97 KUBIN Alfred (1877-1959). LETTRE-DESSIN autographe signée, intitulée Felix’ Urlaubreise, dessins originaux à l’encre de Chine et texte autographe avec signature « Kubin » ou « Alfred Kubin » au bas de chaque page ; 4 feuillets (env. 32 x 23 cm) numérotés ; en allemand. Amusante lettre sous forme de bande dessinée. Elle relate le voyage du couple Grafe, avec le chat Nuschi, et la statue nègre surnommée Felix, jusque chez les Kubin, de Munich à Linz, avec bien d’autres scènes. Le voyage commence avec une scène sur le quai de la gare. Suivent d’autres scènes légendées : « Ein neuer Genosse aus Wien !Zusammentreffen mit CäciliusCäcilianus » (Un nouveau camarade de Vienne ! Rencontre avec Cäcilius-Cäcilianus ; le chat devant les chèvres) ; « Muppi das Hirschlein und Nuschi » (le faon et Nuschi), « Inspektion » (visite de ferme avec les cochons) ; « In der Bauernstube oder Alfred der Schäker bei einer ländlichen Schönen »(Dans l’auberge où Alfred plaisante avec une belle campagnarde) ; « Auch im gelobten Land sind die Portionen klein. Erinnerungen an den “Passauer Hof” » (même en terre promise les portions sont petites. Souvenirs du “Passauer Hof”) ; « Domherr oder Hochstapler????? » (chanoine ou imposteur ?, scène sur un quai de gare) ; « Auf der Rückfahrt oder teure Cigaretten. II. Revision » (sur le chemin du retour ou des cigarettes chères ; inspection à la douane) ; « 4 Ringe in einem oder da kennt sich der Teufel aus! » (4 anneaux en un ou le Diable s’y connait !, scène dans le restaurant du bateau) ; dessin du bateau à vapeur sur le Danube ; scène d’arrivée au débarcadère, légendée « Ratschlag für Marianne: “Ein Kapitän ist kein Hotelbursch!” und herzlicher Abschied » (Un conseil pour Marianne : “un capitaine n’est pas un garçon d’hôtel !”, et un chaleureux au revoir) ; « Das Ergebniss und Ende der Reise ! » (conclusion et fin du voyage : addition, et desssin de la statue. En fin, dédicace « dem Marianneum von Alfred Kubin » (pour le Marianneum de la part d’Alfred Kubin). Les feuillets, numérotés de 1 à 4, sont dessinés au dos de fragments de cartes de cadastre. 2 500 - 3 000 € PROVENANCE Künstlerautographen, Eine Schweizer Privatsammlung, Galerie Kornfeld, Bern (13 juin 2013), n° 77. 98 LEBASQUE Henri (1865-1937). 6 L.A.S., Le Cannet 1928-1929, à Georges BERGAUD ; 10 pages in-4. Correspondance amicale au directeur de la Galerie Georges Petit. 7 janvier 1928. Il préfère s’abstenir d’exposer chez Druet : « Depuis plusieurs années, mes envois n’ont pas été soignés cela m’a fait du tort. […] je m’engage formellement à faire une bonne exposition l’année prochaine »… – 9 mai. « Je n’ai presque fait que des nus. J’avais compté faire des paysages pendant ce printemps mais il a été horrible, et quand il fait mauvais ici, c’est désastreux »… 23 mars 1929. Il a « acheté une bicoque au Cannet. […] Il y a de beaux arbres, des oliviers superbes et des orangers centenaires ». Il a fait faire des travaux et devra vendre pour payer les entrepreneurs… Etc. 500 - 600 € 99 MAGRITTE René (1889-1967). L.A.S. « René Magritte », 25 janvier 1960, à Jean LARCADE (de la galerie Rive Droite) ; 1 page oblong in-8. Il lui envoie des photographies, et attend de ses nouvelles « au sujet de l’arrivée des tableaux et gouaches chez vous, espérant apprendre bientôt si l’expédition a été bien faite »… 400 - 500 € 100 MANET Édouard (1832-1883). L.A.S. « E. Manet », à Mlle Éva GONZALÈS ; 1 page oblong in-24, enveloppe. Il est « obligé d’aller à un enterrement « et ne pourra « aller à l’atelier ». 300 - 400 € 97

13 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 101 MARCEL-LENOIR Jules Oury dit (1872-1931). 2 L.A.S. « Marcel Lenoir » avec DESSINS, à Joseph UZANNE ; 3 pages in-4. Lettres ornées de beaux dessins à l’encre rehaussés au pastel. En marge de 5 études de femmes nues, il prie Uzanne d’obtenir des Messieurs Mariani la souscription à une édition de luxe.Sous une grande composition représentant un groupe de personnages entourant une figure ailée, il prie Uzanne de lui obtenir un permis de chemin de fer pour aller à Montauban. Au verso, grand cartouche à la plume avec une femme assise, et brouillon de texte : « Ce masque d’enfant supporté par des mains pieuses reliées par la ferveur, n’est-il pas l’image de la résignation »… 500 - 700 € 102 MATISSE Henri (1869-1954). L.A.S. « H. Matisse », Vence 9 décembre 1944, à Henry de MONTHERLANT ; 4 pages in-8. Sur la vente de leurs livres illustrés. « C’est entendu : “Le précieux Livre” sera vendu en France, mais les autres que sont-ils devenus ? Soit : Thèmes & Variations : six exemplaires, dont 1 sur japon & 1 sur arches ». Ils devaient être vendus en Suisse, par l’éditeur Skira, mais il n’en a aucune nouvelle. Il veut faire vendre ces livres en France, « mais il faudra les y faire rentrer. Quant à Pasiphaé, l’édition est épuisée. C’est vous qui pouvez vendre à l’officier américain un exemplaire de votre collection. Son prix d’émission est de 15.000 sur arches – étant donné que l’édition est épuisée vous pouvez en demander 20.000 s’il vous plaît. Vos exemplaires sont-ils signés par moi ? ». Il l’encourage à quitter le glacial Paris pour un climat plus doux : ici il fait beau, la journée est « chauffée par le soleil clair & joyeux. […] D’après tout ce que je lis et j’entends répéter sur la vie à Paris, je n’ai guère envie d’y goûter. – Je reste ici même, à Vence, où le bifsteak est rare mais “le légume” et “le fruit” sont suffisants jusqu’ici. Évidemment il manque les échanges intellectuels, mais il me semble qu’à Paris, ils sont plutôt empreints d’animosité, et trop pittoresque pour moi qui suis déjà à demi sorti du monde »… 700 - 800 € 103 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », Zaandam 17 juin [1871], à Camille PISSARRO ; 3 pages et demie in-8. Belle lettre sur son séjour et son travail en Hollande. Il s’excuse de ne pas lui avoir répondu plus tôt : « je commence à être dans le feu du travail et n’ai guère de temps ». Il est désolé que Pissarro ses donne tant de mal pour lui, « et pour n’arriver à rien. Je suis aux regrets de vous donner tant de mal »… Il demandera « ce service à Durand-Ruel qui pourra peut-être me caser ces maudits cadres »… Pissarro va-t-il s’installer à Louveciennes ?... « Quant à nous nous sommes ici très bien installés et nous resterons là l’été ; après, peut-être viendrai-je à Paris, pour le quart d’heure il faut travailler et je suis ici à merveille pour peindre, c’est tout ce que l’on peut trouver de plus amusant, des maisons de toutes les couleurs, des moulins par centaines et des bateaux ravissants. Les Hollandais assez aimables et parlants presque tous le français. Avec tout cela un très beau temps, aussi ai-je déjà mis pas mal de toiles en train. […] Je n’ai pas eu le temps de visiter les musées je veux avant toute chose travailler et je m’offrirai cela après »… 1 500 - 2 000 € 104 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », Lundi [1878 ?], à Ernest HOSCHEDÉ ; 3 pages in-8 (pli fendu réparé). Sur ses débuts difficiles. [Ernest HOSCHEDÉ (1837-1891) fut un des premiers mécènes et collectionneurs de Monet ; après sa faillite, sa femme Alice deviendra la compagne de Monet, qui l’épousera.] Il lui envoie « cent francs. C’est peu mais je suis bien heureux de pouvoir les envoyer car je désespérais. Je ne sais quand je pourrai revenir. Il me faut encore trouver de quoi rendre 200 à Bellio [le Dr Georges de Bellio (1828-1894), collectionneur] payer mon hôtel rapporter aussi de quoi donner un peu d’argent à Vétheuil [à sa femme Camille] et il me faut en plus acheter toiles et couleurs. J’ai bien peur de trouver la nature bien changée et cependant j’ai plusieurs toiles à finir que je vendrais bien plus facilement si elles étaient plus poussées. J’en ai une de vendue dont je toucherai le prix en la rapportant finie. J’ai encore un peu d’espoir mais bien peu »… On joint une L.A.S. d’Ernest HOSCHEDÉ, Paris 14 février 1884, à un ami (Monet ?) avec qui il a besoin de causer : « C’est important ! » (1 p. in-8). 1 000 - 1 500 € 105 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », [vers 1880 ?], à Eugène BOUDIN ; 1 page in-8. Lettre du disciple à son maître. « Mon cher Boudin Pouvez-vous me prêter dix francs, jusqu’à après demain. J’ai absolument besoin de cette somme et ma bourse se trouve complètement à sec. Si cela ne vous gêne pas trop, remettez les au porteur. Excusez mon indiscrétion »… 1 000 - 1 200 € 103

108 14 106 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », Giverny 1er octobre 1907, à un ami ; 3 pages in-8 à son adresse Giverny par Vernon Eure. Sur les Salons. Il espérait pouvoir venir à Paris « pour l’ouverture du Salon d’Automne », mais le travail l’empêche de s’absenter. « Je vous avoue franchement que je n’ai aucun goût pour les salons, les grandes aglomérations de tableaux, fussent-ils tous des chef d’œuvre, ne permettent pas de juger la peinture et sont plutôt nuisibles. Des expositions restreintes par quelques artistes c’est parfait et cela sert à quelque chose, je ne tiens donc pas du tout à me fourrer là-dedans. Cependant lorsque je viendrai à Paris je verrai DurandRuel et s’il est disposé à montrer quelque chose, je ne demande pas mieux, bien qu’il ait montré à Londres tout ce qu’il a de moi, de Renoir et d’autres »… 1 000 - 1 200 € 107 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », Giverny 3 mai [1889], à M. Hannon ; 2 pages in-8 à l’encre violette. Sur la préparation de son exposition avec Rodin. Il a écrit à Georges Petit, « mais a-t-il bien pensé à commander les cadres que je lui disais. Je serai bien aise d’en avoir l’assurance, je travaille ferme et nous serons prêts Rodin et moi à ouvrir le 21. Avez-vous reçu des réponses d’amateurs […] Dans une huitaine je commencerai à apporter des tableaux ». [Le 21 juin 1889, s’ouvrait l’exposition conjointe Monet-Rodin à la galerie Georges Petit, rassemblant 36 œuvres du sculpteur et 145 toiles du peintre.] 800 - 1 000 € 108 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », [Rouen] Mardi soir [21 mars 1893], à sa femme Alice MONET ; 2 pages et demie in-8. Lettre à sa femme, alors qu’il travaille à ses tableaux de la Cathédrale de Rouen, en s’inquiétant pour son jardin de Giverny. « Quel admirable temps ma chérie, tu as raison de t’en réjouir car je pioche à outrance à en être rompu car je n’ai uniquement d’arrêt que juste le temps de déjeuner, ne pouvant à peine prendre le temps de voir ce que j’ai fait. J’ai écrit à Caillebotte hier aussi à Durand et même hier soir ma colère un peu calmée, j’ai longuement écrit à Rouart. Pour moi tout cela vient beaucoup du père Malassis. Ce matin j’ai rencontré Lapierre qui se charge de faire remettre ma pétition en main propre au Préfet. Je vais donc la rédiger ce soir avant de me coucher. C’est égal que d’ennuis pour si peu de chose. J’espère au moins que Picard ne reste pas inactif pour cela, il y a des terrassements qu’il peut toujours faire. On n’a pas le droit personne de m’empêcher de remuer de la terre tant que je ne creuse pas à une certaine profondeur. Je voudrais bien ainsi savoir si le père Colomb fait ce que j’ai dit, et si le treillage va être enfin posé. Puis enfin la solution Keruel [Quéruel]. J’ai bien peur du froid surtout pour les tigridias et les derniers oignons plantés, il faut en parler à Eugène et me dire ce qu’il y a de degrés la nuit. Avec ce beau temps tu dois moins t’ennuyer et puis il est probable que Marthe va bientôt revenir. Quand à moi si j’ai la chance d’avoir ce temps là pendant la semaine ça m’avancera bien. Ça marche assez bien, partout. Il y en a qui ne viennent pas facilement ». Il a reçu deux lettres de SARGENT. « Voilà l’heure de la soupe, je te quitte.Je suis bien fatigué et n’ai guère d’appétit »... 1 500 - 2 000 € 109 MONET Claude (1840-1926). L.A.S. « Claude Monet », Giverny 4 avril 1917, à André BARBIER ; 3 pages et demie in-8 à son adresse Giverny par Vernon Eure, au crayon. Il est confus de ne pas avoir répondu à « vos si aimables lettres dont je reste très touché […] mais il faut que vous sachiez que lorsqu’il me faut écrire, je deviens absolument paresseux, c’est très mal, je le reconnais, de remettre toujours au lendemain, ce que l’on a intention de faire, vous devinez bien je pense que la seule préoccupation du travail que j’ai entrepris en est en fait la seule cause […] Avec cela tous ces derniers temps j’ai été très dérangé par de fréquents voyages à Paris ce qui détraque toute ma vie ». Il a eu le plaisir de pouvoir parler avec leur ami Gustave GEFFROY, et il aimerait « que lorsque les beaux jours viendront enfin, vous vous entendrez tous deux pour venir passer une bonne journée à Giverny ». Il a bien reçu son envoi de photos et l’en remercie… 1 000 - 1 200 €

111 110 15 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 110 PISSARRO Camille (1830-1903). L.A.S. « C. Pissarro », Dieppe 21 juillet 1902, à sa femme Julie ; 2 pages in-8. Il a reçu la liste des objets déposés chez les Portier : « ce doit être juste hormis qu’il y a une étude de femme que j’avais donné à nettoyer ». Il verra cela à son retour à Paris : « je ne demande pas mieux de faire l’échange de la copie de Made Berthe MORISOT, copie superbe de Corot ». Il fait très froid depuis quelques jours : « je travaille tout de même. L’exposition est ouverte de Samedi, c’est très bien il y a des choses pas trop mal. MONET a deux très belles choses, nous sommes en face l’un de l’autre j’ai pour ma part un marché ou plutôt la foire de Dieppe et un petit effet de neige du Louvre qui fait très bien ». Le critique d’art Elias de Berlin « trouve mes motifs d’ici très beaux ». Leur fils Rodolphe a « commencé à travailler c’est signe que ça va mieux, mais le temps est bien changeant, pour travailler dehors »… 1 000 - 1 200 € 111 RENOIR Auguste (1841-1919). L.A.S. « Renoir », Cagnes 18 novembre 1909, à Claude MONET ; 1 page in-8. Il remercie son ami de l’envoi de soleils : « je vais voir si cette plante se plaira dans le midi. Vollard a fait une photographie de ton portrait qui est mieux que l’original. [...] Je suis toujours un peu quinteux mais sans fatigue. Cela se passera tranquillement, à part cela tout va bien. Je suis très heureux de te savoir sorti de tes inquiétudes pour ta santé et celle de ta femme »... 1 000 - 1 200 € 112 ROUAULT Georges (1871-1958). L.A. (minute ?), [vers 1930 ?], à une dame ; 2 pages in-4. Belle lettre avec poème. Rouault évoque un projet qu’il réalisera à l’automne suivant : « Pour les projets en question en Septembre je ne suis pas à Paris. Je ne puis revenir avant fin octobre au plus tôt, rien ne presse. » Évoquant les difficultés de la création dans l’effervescence parisienne, la lettre prend un cours plus poétique : « Je vous envie, j’avais l’intention de passer par là avec ma fille, mais à Paris il n’y a plus moyen de rien fixer c’est seulement dans la solitude qu’on est son maître bien que sans me vanter j’ai pu trouver moyen d’être solitaire au milieu du plus affolant vacarme. Je n’entends plus que le bruit charmant d’une eau claire et dans les plus affreux courants d’air ou les cris discordants d’affreuses gueules je me balade sous des cieux cléments »… Georges Rouault est aussi poète, et il mêle des vers à sa lettre, avant d’évoquer son projet de recueil poétique Instantanés : « J’ai dans ma tête plus d’un instantané – gai peut-être ou morose ou comme Images d’Épinal à un très petit nombre d’exemplaires – avec croquis au trait »… Et il termine par un poème de 4 strophes cp,sacré au perroquet Coco : « Le perroquet avait les ailes jaunes claires Avec de beaux reflets changeants vert bleu acide À faire grincer des dents tante Pauline »… 700 - 800 €

114 113 16 113 TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901). L.A.S. « H. », mercredi [26 juin 1894], à « Ma chère maman » ; 4 pages in-8. « À l’heure où vous recevrez ma lettre, Casimir (à moins d’une surprise) sera à la tête de notre beau pays [Jean CASIMIR-PÉRIER est élu président de la République le 27 juin]. – Tout cela est bien inepte et le soliveau lui-même n’échappe pas à la vengeance des grenouilles. Je voudrais bien moi changer d’air et à mon retour de Rouen c’est-à-dire dans 8 ou dix jours, je pense venir partager vos jeux et vos ris. [Maurice] Guibert et le chien seront de la fête. Je purge ce dernier consciencieusement car il a un peu de maladie. Le grand air achèvera de le remettre. Mes collaborateurs [à l’album Yvette Guilbert] m’embêtent et je ne sais comment les activer. Mon travail à moi est fini depuis 1 mois et demi, et eux bafouillent. – J’ai une dent de sagesse qui me pousse et me met un peu la tête en marmelade. Je me promène le plus possible avec Tommy, c’est le chien. Le fils de Paul [Pascal] a la rougeole et Joseph [Pascal] est naturellement sur la brèche, avec peut-être l’idée qu’il est du bois dont on fait les Présidents. Il fait chaud et ça pue »… Correspondance (H. Schimmel, Gallimard 1992), n° 368. 800 - 1 000 € 114 TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901). L.A.S. « HTLautrec », [Taussat été 1899, à Frantz JOURDAIN] ; 2 pages petit in-4 à l’encre violette sur papier rose. À propos de l’Exposition universelle de 1900. « Il m’est fort difficile de vous être agréable. J’ai déjà refusé de faire partie de la commission de placement. D’un autre côté s’il y a jury je REFUSE NET. Cette ligne de conduite je ne m’en départirai jamais. […] après des livres sur la litho dans le genre de celui de M. Bouchot du cabinet des estampes je suis forcé de me tenir sur une réserve extrême surtout là où le vieux clan a voix au chapitre »… Correspondance (H. Schimmel, Gallimard 1992), n° 581. 1 000 - 1 200 € 115 TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901). L.A.S. « HTLautrec », [21 mars 1893], à Paul GALLIMARD ; 2 pages in-8, enveloppe. Amusante lettre au collectionneur Paul Gallimard (1850-1929), père du futur éditeur. Gallimard a prié Lautrec de faire entrer un ami au bal du Courrier Français. « Malheureusement j’ai fait saisir il y a deux ans le directeur J. Roques qui est une canaille mal élevée et n’ai par conséquent que des rapports plutôt pointus avec lui. Je crois d’ailleurs qu’il suffit de s’abonner au canard en question pour entrer »... [Directeur du Courrier Français, Jules Roques avait, à l’insu de Lautrec, fait vendre à l’Hôtel Drouot, en 1891, des dessins de lui non publiés et non payés ; le peintre l’attaqua en justice.] Cette lettre semble inédite. 400 - 500 € 116 VIGEE-LEBRUN Louise-Élisabeth (1756-1842). L.A.S. « LeBrun », lundi, à Mme Berthaune ; 1 page et demie in-8, adresse. Elle envoie savoir des nouvelles de sa « chère Minette », regrettant de ne pouvoir aller auprès d’elle, « mais je suis encor plus souffrante et ne sort pas, surtout par ce tems humide. Remercies je vous prie votre cher mari de me promettre vendredi, mais mon medecin ne veut pas que j’aille faire même une course, tant que j’ai des doulleurs. Je pence donc qu’il vaut mieux attendre que le beau tems soit etabli et que je sois instalee à Luciene parce qu’alors vous viendrés tous les trois diner avec moi »… 400 - 500 € 117 VLAMINCK Maurice de (1876-1958). L.A.S. « Vlaminck », 14 avril 1931 ; 1 page in-8. Il a gravé des cuivres pour illustrer un livre de luxe, dont l’éditeur « se trouve dans une situation critique et dans l’impossibilité de donner suite à son projet. Je possède donc une série de cuivres. Cela vous intéresserait-il ? Je vous propose cette affaire – ou q.q. cuivres selon ce que vous jugerez intéressant pour vous¬ »... 200 - 250 €

121 17 Livres & Manuscrits • 26 février 2025 118 ALBRECHT Alexander (1885-1958). MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « Alexander Albrecht », Trio für 2 Violinen und Viola, 1943 ; titre et 62 pages grand in-8 (25 x 17 cm), en un volume cartonnage toile noire, filets à froid sur le plat sup. Rare manuscrit musical complet de ce compositeur slovaque.Ce Trio pour 2 violons et alto en do majeur, porte sur la page de titre une dédicace à l’Association de Musique de Chambre de Pressbourg [Bratislava] : « Der “Pressburger Kammermusikvereinigung” überreicht ». Il compte quatre mouvements : Andante poco mosso, ma tranquillo ; Scherzo, Allegro vivace ; Andante sostenuto ; et Allegro moderato. Le manuscrit est soigneusement noté au crayon noir sur papier à 12 lignes, avec généralement 3 systèmes de 3 portées par page. Les lettres des sections sont indiquées à l’encre rouge. Ce Trio fut publié en 1946. 600 - 800 € 119 BARTOK Béla (1881-1945). L.A.S. « Béla Bartók », Budapest 4 mai 1932, aux éditeurs SCHOTT à Mainz ; 1 page in-8 ; en allemand. Il a reçu la copie des derniers relevés de comptes et comprend la difficulté de la situation (« Ich ersehe vollkommen klar die Schwierigkeit der Situation »). Mais heureusement il vient de revoir la nouvelle qu’il va jouer à la Frankfurter Rundfunk le 15 mai, les difficultés sont donc résolues pour lui. Il prie ses éditeurs de ne plus s’occuper de son affaire… 500 - 700 € 120 BARTOK Béla (1881-1945). L.A.S. « Bartók Béla », Budapest 25 août 1934, à Mme Stefánia FISCHER ; 1 page et demie oblong in-8 ; en hongrois. Avant de quitter l’enseignement du piano pour se consacrer aux mélodies populaires. À son ancienne élève Mme Stefánia Fischer, née Szalay, devenue professeur de piano, concernant les études de piano de sa fille, Stefánia Fischer. Stefi a indiqué l’an dernier qu’elle ne s’inscrirait pas au cours de formation d’enseignants, mais qu’elle allait se marier. Pour changer de cours, il faudrait le consentement de l’ancien professeur (c’était ainsi par ex. avec László Gergely). En outre, Bartok ne va pas enseigner pendant quelques années à l’Académie [de musique], car il doit s’occuper à un autre travail. C’est quasiment certain, mais la décision ministérielle n’est pas encore arrivée [Il s’agit de son travail à l’Académie des Sciences pour la collection des mélodies folkloriques].Il ne sait quoi conseiller. L’obligation concernant l’enseignement privé est vraiment scandaleuse. Il était impossible d’en parler avec HUBAY [directeur de l’Académie jusqu’en 1934], mais Bartok en parlera avec DOHNÁNYI [le nouveau directeur], sans mentionner le nom de sa correspondante… Bartók Béla levelei [Lettres de Béla Bartók] publié par János Demény (Budapest, Zenemükiadó, 1976), n° 715. 700 - 800 € 121 BRAHMS Johannes (1833-1897). L.A.S. « Johannes », [Hambourg] décembre 1859, à Julius Otto GRIMM ; 2 pages in-8 ; en allemand. Le compositeur et chef d’orchestre Julius Otto GRIMM (18271903) fut un des meilleurs amis de Brahms, qui lui dédia ses Ballades op. 10. « Lieber Grimm, Täglich wurde ich erinnert Dir das Versprochene zu schicken, habe ich doch täglich mit Freude gedacht, daß ich Dich noch meinen theuren Freund nennen kann. Ich hatte vor, einiges in Ordnungzu bringen, was ich nun, wie es eben ist, schicke. Ich kam nicht dazu. Anderes beschäftigt mich. Auch sind leider meine freien Stunden so sehr wenige. Ich schreibe Dir sonst auch gern manches, wozu bei unserm letzten Begegnen der Mund geschlossen war. Den herzlichsten Gruß allen, die ihn wollen. Ich wünschte die Sachen baldmöglichst zurück u. nach alter lieber Gewohnheit laß auch hören was Du über sie denkst »… Traduction libre : Chaque jour, je me rappelais de t’envoyer ce que j’avais promis, car chaque jour je pensais avec joie que je pouvais encore t’appeler mon cher ami. J’avais l’intention de mettre de l’ordre dans certaines choses, que j’envoie maintenant telles quelles. Je n’y suis pas parvenu. D’autres choses me préoccupent. Malheureusement, mes heures libres sont également très rares. Je voudrais également t’écrire beaucoup de choses dont nous avions parlé lors de notre dernière rencontre… Je voudrais que les choses t’arrivent le plus tôt possible et, selon mon ancienne habitude, dis-moi ce que tu en penses... [Le paquet contenait de nombreuses compositions, dont le Sextuor op.18, les Marienlieder op.22, et le Psaume XIII op.27.] Briefwechsel mit Julius Otto Grimm (Berlin, 1908), p. 89. 1 500 - 2 000 € Musique

125 18 122 BRUCKNER Anton (1824-1896). L.A.S. « Bruckner », Vienne, 21 juin 1890 ; 2 pages in-8 ; en allemand. Curieuse lettre concernant l’organiste du monastère de Saint-Florian. Bruckner a reçu une lettre de Gruber [son élève l’organiste Joseph GRUBER (1855-1933)] l’informant que le chef de chœur Bayer [Franz Xaver BAYER (1862-1921), le grand ami de Bruckner] de Steyr avait des affaires de cœur. Un prêtre de l’abbaye Saint-Florian lui a également écrit en y faisant allusion. Bruckner demande des éclaircissements, ne pouvant même pas imaginer ce que cela signifie. Il se sent très gêné vis-à-vis de Saint-Florian, où il prie son correspondant de ne plus parler de lui. La demoiselle chanteuse a-t-elle déjà épousé le maître boulanger ?... Il ajoute qu’il doit se rendre le 31 juillet à Ischl pour jouer de l’orgue au mariage [de l’Archiduchesse Marie-Valérie et de l’Archiduc Franz Salvator] ; c’est ce qui est souhaité en haut lieu. [Bruckner se disait lui-même « organiste de l’Empereur » et donnait des concerts d’orgue à la résidence d’été de l’Empereur, à Bad Ischl, à l’occasion de l’anniversaire de l’Empereur ou d’autres festivités, comme ce 31 juillet.] « H[err] Stiftsorganist Gruber schrieb mir unlängst folgendes: ‘H. Chorregent Bayer in Steyr wird Ihnen ehestens eine freudige – Mittheilung (in gewisser Herzensangelegenheit –) machen.’ Auch ein Geistlicher vom Stifte St. Florian schrieb mir auf dieses anspielend. Ich ersuche höflichst um Aufklärung, denn ich kann mir gar nicht denken, was das heißen mag. In Florian genirt es mich sehr; bitte künftig nichts mehr von mir zu sprechen. Hat Ihre Frl. Sängerin den Bäckereimeister schon geheiratet? [...] Am 31. Juli muß ich in Ischl bei der h. Hochzeit die Orgel spielen. So der Wunsch von oben. » 1 200 - 1 500 € 123 DEBUSSY CLAUDE (1862-1918). L.A.S., 1er février 1905, à Ricardo VIÑES ; 1 page et demie in-8, enveloppe. Il reçoi « le programme du Concert Parent où vous devez jouer Masques et l’Isle Joyeuse ? Sans que je doute une seconde de la façon parfaite dont vous jouez ces deux morceaux, voulez-vous me faire l’extrême plaisir de me les faire entendre demain jeudi dans l’après-midi, à l’heure qui vous conviendra le mieux ? Je serai chez moi : 10 avenue Alphand (cette avenue donne dans la rue Duret) de trois à six heures »... Correspondance (1905-8). 500 - 600 € 124 DEBUSSY Claude (1862-1918). L.A.S. « Claude Debussy », 1er février 1917, [à M. Tronquin] ; ¾ page petit in-4 à son adresse 80, Avenue du Bois de Boulogne (lègères rousseurs marginales). Amusante lettre à un fournisseur de charbon. Il le remercie d’avoir répondu à sa demande « si vite — et si bien... Par ailleurs vous facilitez les moyens de vous en être reconnaissant […] Ma petite fille a sauté de joie à la lecture de votre lettre– à notre époque les petites filles préfèrent les sacs de charbon aux poupées ! – ça n’en est pas plus gai ». 500 - 600 € 125 DIAGHILEV Serge de (1872-1929). L.A., Monte Carlo Samedi [1927 ?], à Serge LIFAR ; 4 pages in-8 à en-tête Hôtel de Paris, Monte Carlo ; en russe (cachet encre de S. Lifar en tête). Belle lettre sur l’art et la préparation de la saison des Ballets Russes. En revenant de Venise il a fait une halte de trois jours à Florence et une fois de plus s’est convaincu qu’aucun artiste cultivé ne peut se passer de connaître cette ville qui, pour l’art, est un lieu saint. C’est véritablement le séjour des dieux et il semble que si jamais Florence devait disparaître sous l’effet d’un tremblement de terre, tout ce qui est art véritable disparaîtrait. Visiter Florence a, pour lui, chaque fois, quelque chose de religieux. Il a envoyé de là à Lifar 10 livrets qui contiennent les œuvres des dix plus grands maîtres : Raffaello, Botticelli, Mantegna, Piero della Francesca, Donatello, Filippo Lippi, Francia, Masaccio, Michelangelo et Luini. Et il engage Lifar à étudier très sérieusement toutes ces images… Il a retrouvé Bronislava Fominitchna [NIJINSKA] en grande forme. Elle lui a donné des nouvelles de Lapitsky, toujours sur le qui-vive à Paris et n’arrivant pas à obtenir son visa pour la Suisse… Il ne sait toujours pas quand commencera la saison, le 15 septembre ou le 1er octobre. Il a reçu de Londres une proposition très intéressante. Boris [KOCHNO] mène les négociations… Il attend Boris avec son compositeur, Vladimir DUKELSKY. Auric et Picasso sont déjà arrivés… 1 500 - 2 000 €

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