Mercredi 5 mars 2025 ENLUMINURES ET MANUSCRITS LIVRES ANCIENS ET MODERNES
Lot 121 Experts Ariane ADELINE Lots 1 à 28 Béatrice LOEB-LAROCQUE Lots: 30, 54 et 67 Éric BUSSER Lots 31 à 53, 55 à 66, 68 à 157
vente aux enCHÈres publiQues Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Mercredi 5 mars 2025 à 14h30 exposition publiQue Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Mardi 4 mars 11h à 18h Mercredi 5 mars de 10h à 12h Téléphone pendant l’exposition: 01 53 40 77 10 Catalogue visible sur www.ader-paris.fr Enchérissez en direct sur www.drouotlive.com et interencheres.com En 1re de couverture est reproduit le lot 111. enluminures et manusCrits livres anCiens et modernes
Lot 114
David NORDMANN Xavier DOMINIQUE Commissaires-priseurs Responsables de la vente Experts Élodie DELABALLE Responsable du département elodie.delaballe@ader-paris.fr Tél. : 01 78 91 10 16 Mary KLEIN Rapports de condition Ordres d'achat mklein@ader-paris.fr Tél. : 01 80 27 50 20 Éric BUSSER - Librairie BUSSER Membre de la Compagnie Nationale des Experts en Art contactbusser@orange.fr Tél.: 01 69 21 05 47 - 06 08 76 96 80 Béatrice LOEB-LAROCQUE Membre du SFEP beatrice@loeb-larocque.com Tél. : 06 11 80 33 75 Ariane ADELINE Membre du SFEP livresanciensadeline@yahoo.fr Tél. : 06 42 10 90 17
Lot 14
1 5 Enluminures et manuscrits Enluminures et manuscrits 1 [CHARTE]. [OISE]. [CRÉPY-EN-VALOIS] Confirmation de dette sur des terres sises au « terroir de Haramoult » dues par Jehan Godechault, abbé prémontré de Notre-Dame de Valsery (diocèse de Soissons) à Jean Prevost, prêtre de Pisseleu (Oise). En français, acte sur parchemin, passé devant Thomas Godechault « clerc comis juré et estably par madicte dame ». France, Crépy-en-Valois, 18 avril 1483. Dimensions : 340 x 270 mm (sans le repli). Bon état général. Analyses anciennes au dos, en partie effacées. 100 / 150 € Incipit : « A tous ceulx qui ces presentes lectres verront ou orront. Ponce Trotin esleu pour le Roy Nostresire en la ville … de Crespy en Valois et garde des seaulx aux obligacions de la chastellenie dudit Crespy pour ma dame la duchesse d’Orleans, de Milan et de Valois, aiant la garde, gouvernement et administracion de treshault et trespuisant prince et mon tresredoubté seigneur Monsieur le duc Loys son filz duc desdictz duché salut… ». 2 [CHARTE]. [ALLIER]. [CUSSET]. [MORTILLON (COULANGES)]. Lettre d’acquisition pour Antoine d’Andricourt, seigneur de Mortillon de certains biens des héritiers de Jehan de la Douhere. En français, acte sur parchemin passé devant le notaire Guillaume Mouton. France, Cusset-en-Auvergne, 2 novembre 1503. Dimensions : 337 x 242 mm Bon état général, encre pâle. Analyses anciennes au dos. 100 / 150 € Incipit : « A tous ceulx qui ces presentes lectres verront Jehan Grieu juré du Roy Nostresire et garde et tenant le scel royal de la chancellerie des exemptions de Berry et d’Auvergne pour le Roy Nostresire a Cusset en Auvergne estably salut…. ».
6 Enluminures et manuscrits 3 [CHARTE]. [GASTRONOMIE]. [BOURGOGNE]. [CHARLES QUINT] Etat de maison pour le jeudi 27 juin 1518. En français, acte sur parchemin. Espagne, Saragosse, daté 27 juin 1518, signé « Boisot ». 1 000 / 1 200 € Incipit : « Jeudi .xvii.e jour de juing l’an XVc .xviiiv. le roy de Castille, de Leon, de Grenade, d’Arragon, archiduc d’Austrice, duc de Bourgongne, de Brabant…en sadicte ville de Sarragosse […] livres quarante groz monnoye de Flandres ». Suivent les catégories de dépenses liées à la maison de Bourgogne et la cour itinérante installée à Saragosse, avec les sommes dues et les noms des pourvoyeurs : Panneterie / Eschansonnerie par le Seigneur de Corrieres / Cuisine par Jaques Ymbrechts / Fruiterie par Marck de Coche / Fourriere par Andres Spierinc / Gaiges Rare témoin d'un état de maison, présentant un intérêt pour le fonctionnement de la cour de Charles Quint et notre connaissance sur les services de bouche et cuisine. En 1518, le titre de « Roi de Castille, de Leon, de Grenade…duc de Bourgogne » est porté par Charles de Habsbourg (1500-1558), qui sera élu empereur Charles Quint en 1520. Il est héritier de quatre dynasties : petit-fils de la duchesse Marie de Bourgogne, de Maximilien d’Autriche, d’Isabelle la Catholique, reine de Castille, et de Ferdinand le Catholique, roi d’Aragon et de Naples, il est duc de Bourgogne sous le nom de Charles II, roi des Espagnes sous le nom de Charles Ier (en espagnol Carlos I), mais est surtout passé à la postérité comme l’empereur romain germanique Charles V. Dès 1517, Charles de Habsbourg effectue un voyage en Espagne (voir L. Vital, « Relation du premier voyage de Charles-Quint en Espagne, de 1517 à 1518 », in L.-P. Gachard, Collection des voyages des souverains des PaysBas, III, Bruxelles, 1808, p. 1 et suivantes). Parmi les officiers et pourvoyeurs, on relève Andres Spierinc, membre d’une famille importante au service des ducs de Bourgogne. Signalons par exemple « Nicolas Spierinc, calligraphe et enlumineur des Ordonnances des Etats de l’Hôtel de Charles le Téméraire » (A. de Schryver, in Scriptorium, 1969 (23-2), pp. 434-458). Sous l’intitulé « Cuisine » on trouve la longue liste des pièces de boucherie et leur coût : « massin bouchier pour .vii. moutons .viii. l[ivres] / A lui pour demi veau .lxxi. s[ous] .v. d[eniers] / A lui pour une teste pietz et couee de veau .x. s[ous] .vi. d[eniers]… ». Sous la rubrique « Gaiges » sont donnés les noms des divers officiers dont les maîtres d’hôtel du duc de Bourgogne : « Somme du jour comprins gaiges […] Don Diego de Ghevarre… Anthoine de la Barre, George Hacqueney, Guillaume de Rolle et don Joan de la Coeve aussi maistres d’hostel ». On reconnait ici Diego de Guevara, Guillaume de Rolle ou encore Juan de la Cueva. Don Diego de Guevara (vers 1450-1520) fut un courtisan et ambassadeur espagnol qui servit les ducs de Bourgogne successifs, couvrant les dynasties des Valois et des Habsbourg, principalement aux Pays-Bas. Il fut également un important collectionneur d’art. L’acte est signé Pierre Boisot qui fut seigneur de Huysinghe et de Rouha, trésorier de l’ordre de la Toison d’or et des finances du roi aux Pays-Bas (voir G. De Boom, « L’établissement d’une famille bourguignonne, les Boisot, aux Pays-Bas, aux XVe et XVIe siècles », dans Intermédiaire des Généalogistes, 1952, pp. 20-25). Voir : J.-M. Cauchies, Finances et financiers des princes et des villes à l’époque bourguignonne, Turnhout, 2004.
7 Enluminures et manuscrits 4 [CHARTE]. [PUY-DE-DÔME]. [ARDES]. [HENRI IV] Lettres de grâce pour Me Antoine de Villemonteix pour avoir tué a l’épée à la main Antoine de Molins, dit La Roze. En français, acte sur parchemin, sceau pendant sur lacs de soie de cire verte (accidenté), armoiries de France ; analyses au dos à l’encre ; document plié. France, Paris, septembre 1609. Dimensions : 495 x 285 mm Description graphique et précise d’une rixe, de la mort par l’épée d’Antoine de Molins, dit La Roze, sur fonds de jeu « du rappeau des quilles ». Le rampeau est un jeu de quilles traditionnel du sud de la France. 120 / 150 € 5 [ENLUMINURE]. [LITURGIE]. [MUSIQUE] Feuillet manuscrit extrait d’un graduel (?) (défait de reliure). En latin, musique notée carrée, portées à 4 lignes tracées à l’encre rouge. Rubriques en rouge (encre pâle) [on distingue « co[mmunio] » et « of[fertorium] »], initiales peintes en vert et en rouge ; bi-feuillet en partie tronqué. France, fin du XIIIe ou début du XIVe siècle. Dimensions : 285 x 250 mm 250 / 300 €
8 Enluminures et manuscrits 6 [ENLUMINURE]. Feuillet extrait d’un livre de chœur Initiale S ornée, introduisant le chant « Suscipiens Ihesum in ulnas suas… » Encre, gouache et or bruni sur parchemin ; portées tracées à l’encre rouge (portées de 4 lignes), musique notée carrée ; rubriques en rouge ; initiales peintes et filigranées au verso. Italie, Sienne, vers 1340-1350. Dimensions : 475 x 344 mm 600 / 800 € Ce grand feuillet est extrait d’un livre de chœur, sans que l’on puisse préciser s’il s’agit d’un antiphonaire ou d’un graduel. Par son décor, cette belle initiale ornée rappelle les initiales ornées et historiées attribuées à des officines siennoises, en particulier celle de Niccolò di Ser Sozzo, enlumineur actif à Sienne et à San Gimignano au XIVe siècle (il signe le Codex Caleffo (Sienne, Archivio di Stato) et sa grande Assomption en 1334 : « Nicholaus, Ser Sozzi de Senis me pinxit »). On conserve plusieurs initiales historiées extraites d’un graduel démembré, attribuées à Niccolò di Ser Sozzo et commentées par G. Freuler, Italian Miniatures from the Twelfth to the Sixteenth Centuries, vol. II, Milan, 2012, pp. 486-495, no. 48 et pp. 496-498, no. 49. Le tracé des lettres historiées, la palette composée d’orangé, de vert sombre, de bleu et de rose pâle, certains ornements caractéristiques (en particulier un nœud en 8 de couleur, ici au milieu du tracé de la lettre S ; ou encore un besant vert avec un motif de palmette en blanc) se trouvent dans la présente initiale S ornée. Plusieurs musées conservent des feuillets attribués à Niccolò di Ser Sozzo, dont les feuillets décrits par G. Freuler (voir supra) ; Metropolitan Museum of Art (96.32.12) ; Philadelphia, Free Library, Lewis E M 25 :5 ; Philadelphia, Free Library, Lewis E M 69 :9, et d’autres.
9 Enluminures et manuscrits 7 [ENLUMINURE]. Deux feuillets extraits d’un livre d’heures En latin et en français, manuscrit enluminé sur parchemin. France du nord, vers 1425-1440. Dimensions des feuillets : 126 x 100 mm (feuillets rognés courts). Bordures enluminées. 300 / 500 € Joint : Feuillet extrait d’un livre d’heures (Office des morts). En latin, manuscrit enluminé sur parchemin, France, vallée de la Loire, Anjou ?, vers 1475. Dimensions : 90 x 65 mm 8 [ENLUMINURE] Feuillet extrait d’un livre d’heures. Prière à Acacius et ses compagnons martyrs. Acacius et ses compagnons martyrs. Donateur en prière. En latin, feuillet enluminé sur parchemin. Nord de la France ou Belgique ?, vers 1460-1480. Dimensions : 124 x 88 mm 700 / 900 € Représentation peu courante de la scène du Martyre d’Achacius et de ses 10.000 compagnons. Ils sont crucifiés ou empalés sur des arbres et des épines. Texte : « Christus miles achaaus deos.. » ; au verso, « Concede quesumus omnipotens…ab omni peste epyderme…». Note au crayon au dos: «Les empalés» : une version de la légende stipule que les martyrs sont précipités du haut d’une montagne vers des arbres épineux dont les branches les transpercent et ils sont donc « empalés ». Joint : Feuillet extrait d’un livre d’heures, Psaumes de la Pénitence. David en pénitence. France, Normandie ?, vers 1500. Visage frotté et gratté; nombreuses taches. Dimensions : 175 x 114 mm
10 Enluminures et manuscrits 9 [ENLUMINURE]. Feuillet extrait d’un livre d’heures Initiale S historiée, Pietà (Vierge et le Christ ; saint Jean l’évangéliste), attribuable à un artiste flamand suiveur de Guillaume Vrelant (Philippe de Mazerolles ?). En latin, manuscrit enluminé sur parchemin. Belgique, Bruges, vers 1460-1470. Dimensions : 220 x 150 mm Bon état général. 1 200 / 1 500 € Ce feuillet est extrait d’un livre d’heures d’un format assez grand. Il contient des prières, dont la prière « Ave caro Christi… », suivie du « Stabat mater dolorosa ». La prière du Stabat mater est introduite par une initiale historiée S, tracée en rose foncé avec rehauts blancs sur fond d’or bruni, figurant une Pietà en présence aussi de saint Jean l’évangéliste. Au recto, écriture gothique liturgique, 18 lignes de texte, incipit, « […] esto nobis pregustatum mortis… » ; prière, « Ave caro Christi… » ; prière, « Stabat mater dolorosa » ; bordure enluminée sur trois côtés, feuilles d’acanthes bleu et or, fleurs, besants dorés sur fonds réservés ; grande initiale S historiée (6 lignes de hauteur), bout-de-lignes ornés en bleu et or. Au verso, écriture gothique liturgique, 18 lignes de texte, suite de la prière Stabat mater, initiales peintes en bleu et or bruni, avec décor filigrané à l’encre rouge ou bleu foncé. Ce livre d’heures fut démembré à une date inconnue mais il doit être possible de retracer plus de feuillets connexes (sister leaves). Nous avons identifié un feuillet issu du même livre d’heures, avec une initiale historiée figurant le Christ devant Ponce Pilate, décrit par Forum Auctions (Londres, 19 novembre 2020, lot 211). Ce feuillet est attribué à l’atelier de Guillaume Vrelant par Forum Auctions. Guillaume Vrelant fut à la tête d’un atelier florissant à Bruges de 1454 à 1481. La même main nous semble aussi avoir peint une Nativité (attribuée à Guillaume Vrelant ou son atelier) dans laquelle on reconnait le même traitement de la Vierge, notamment de sa robe bleue au semé de petits points dorés (Christie’s, Londres, 22 janvier 2006, Collection of the Late Michael Collishaw, lot 168). Plutôt que Vrelant, nous reconnaissons peut-être dans la présente initiale historiée un artiste contemporain de Guillaume Vrelant, à savoir Philippe de Mazerolles, artiste attesté d’abord à Paris en 1454 mais qui est établi en Flandre et à Bruges dans les années 1460, où il est membre de la guilde des enlumineurs de Bruges en 1469. Philippe de Mazerolles (mort en 1479) collabore avec Guillaume Vrelant pour peindre le « Livre d’heures noir » de Charles le Téméraire (voir bifeuillet, Paris, Musée du Louvre, Dept. des arts graphiques, MI 1091 ; Les Enluminures du Louvre, Paris, 2011, pp. 294-299). Sur Philippe de Mazerolles [parfois appelé Maître du Froissart de Philippe de Commynes ou Master of the Harley Froissart] on consultera la notice qui lui est consacrée dans Miniatures flamandes, Paris, 2011, pp. 331-337. Bruges fut une cité importante pour la production enluminée et fournissait plusieurs régions en Europe en manuscrits et livres d’heures. Il est possible que ce feuillet ait appartenu à un manuscrit destiné à l’export en Angleterre mais il n’est pas possible de le déduire d’après le seul feuillet qui nous est parvenu (suggéré par une fiche ancienne). Sur le phénomène de manuscrits peints à Bruges pour exportation en Europe, dont l’Angleterre, voir les travaux de N. J. Rogers, « Patrons and Purchasers : Evidence for the Original Owners of Books of Hours Produced in the Low Countries for the English Market », Als ich can. Liber Amicorum in Memory of Professor Maurits Smeyers, éd. B. Cardon, J. van der Stock et D. Vanwijnsberghe, Louvain, 2002, 2 vol., vol. II, p. 1165-1181 ; A. Bergeron-Foote, « Entre Flandre, Angleterre et Italie, un livre d’Heures résolument européen dans les Collections spéciales de la Bibliothèque des Arts de l’UQAM », in Memini. Travaux et documents, 2011 (15), pp. 23-38.
10 11 Enluminures et manuscrits 10 [ENLUMINURE]. Deux feuillets extraits d’un livre d’heures En latin, manuscrit enluminé sur parchemin. Belgique, Bruges, vers 1460-1470. Dimensions des feuillets : 200 x 150 mm Bordures enluminées, avec personnages dont un artisan (travaillant le cuir ou orfèvre ?) ; cardinal : saint Christophe portant l’Enfant Jésus. 500 / 700 € Par leur style, ces feuillets nous paraissent pouvoir être rattachés à Bruges et sa production de livres d’heures enluminés, parfois destinés à l’export pour des commanditaires étrangers, espagnols, anglais ou français. Ces bordures ne sont pas sans rappeler des bordures trouvées dans un livre d’heures peint à Bruges, destiné et adapté pour un commanditaire catalan (Waddesdon Manor, Waddesdon MS 9) avec de petites scènes historiées dans les marges, parfois des grotesques qui semblent jaillir ou lovés dans les feuilles d’acanthe. 11 [ENLUMINURE]. Feuillet extrait d’un livre d’heures Heures de la Vierge, tierce Annonce aux bergers En latin, feuillet extrait d’un manuscrit enluminé sur parchemin. France, Lyon, vers 1500-1510. Grande miniature attribuable au Maître des Entrées (Entry Master), actif à Lyon de circa 1493 à 1517. Miniature et textes entourés d’une bordure compartimentée avec feuilles d’acanthe colorées, motifs floraux et oiseau ; initiale peinte en bleu avec rehauts blancs sur fond rouge et or, avec fleurs (4 lignes de hauteur) ; écriture bâtarde à l’encre brun foncé ; parchemin réglé à l’encre rouge ; rubriques en rouge et bleu. Dimensions : 213 x 140 mm 1 000 / 1 200 € Recto : texte avec fin de prime des Heures de la Vierge (14 lignes de texte) ; rubrique annonçant tierce des Heures de la Vierge ; bout-de-lignes ornés. Verso : miniature (Annonce aux bergers) avec commencement du texte pour tierce des Heures de la Vierge (4 lignes de texte). Le Maître des Entrées (ou Maître de l’Entrée de François Ier à Lyon ; en anglais, « Entry Master ») est un artiste actif à Lyon de circa 1493 à 1517. L’artiste est nommé d'après l'exemplaire de la description de l'entrée royale en 1515 à Lyon (Wolfenbüttel, Herzog August Bibliothek, Cod. Extr. 86.4 ; Burin, 2001, cat. 94). Identifié hypothétiquement par E. Burin à Jean Pingault, un écrivain et enlumineur chargé de la peinture des décorations lors de l'entrée de François Ier à Lyon, on lui attribue de nombreux manuscrits dont un Lectionnaire et bénédictionnaire de la collégiale Saint-Nizier de Lyon (Lyon, BM, MS 5136 ; Burin, 2001, cat. 74) ou encore cette charte relative au prieuré de Saint-Albin figurant une grande enluminure dans un encadrement compartimenté (Paris, ENSBA, Masson 135). Il peint plusieurs livres d’heures, par exemple Lyon, BM, MS 577 (avec une Annonce aux bergers, fol. 56) ; Paris, BnF, latin 1404 ou latin 9475. .../...
12 11 12 Enluminures et manuscrits 12 [ENLUMINURE]. Feuillet extrait d’un antiphonaire En latin, manuscrit décoré sur papier. Encre brune et rouge, aquarelle. France, XVIIe siècle. Dimensions : 440 x 285 mm Grande initiale B décorée (motifs géométriques). 300 / 400 € Grand feuillet extrait d’un antiphonaire avec antienne pour laudes, messe en l’honneur de saint Antonin (au verso, p. 342). Au recto (p. 341), troisième répons pour messe ou suffrage en l’honneur de saint Antonin. Plusieurs manuscrits attribués au Maître des Entrées présentent des bordures compartimentées semblables et on relève le traitement particulier de l’herbe et de la végétation, ainsi que la nuée rayonnante au ciel dont on trouve des exemples semblables dans l’œuvre de cet artiste (par exemple : Missel (Londres, Museum of the Order of Saint John), Burin, 2001, cat. 70). Voir : Burin, E. Manuscript Illumination in Lyons, 14731530, Turnhout, 2001, notamment le chapitre « Entry Master », pp. 31-33 ; Hermant, M., « Production et commande de manuscrits enluminés à Lyon à la fin du Moyen Age et à la Renaissance », in L. Virassamynaïken (ed.). Lyon Renaissance : arts et humanisme, Paris et Lyon, 2015, pp. 274-279. .../...
13 Enluminures et manuscrits 13 [MANUSCRIT]. Psautier férial, précédé d’un calendrier à l’usage de Bologne En latin, manuscrit enluminé sur parchemin. Italie, Bologne (Emilie-Romagne) (?), vers 1300-1325. Avec 8 initiales historiées et 6 initiales ornées. 186 ff., précédés de 2 ff. de gardes de parchemin et suivis d’un feuillet de garde de parchemin (remploi), complet [collation : i6, ii12, iii12, iv12, v12, vi12, vii12, viii12, ix12, x12, xi12, xii12, xiii12, xiv12, xv12, xvi12], écriture arrondie gothique (littera bononiensis), texte sur une colonne, 18 lignes par page, réclames, foliotation ancienne en chiffres romains, rubriques en rouge, initiales peintes en alternance en bleu ou en rouge, initiales peintes en rouge ou en bleu avec décor filigrané à l’encre bleue ou rouge, se prolongeant dans les marges, décor filigrané parfois rehaussé de vert, six initiales décorées (3 lignes de hauteur) en rose sur fond bleu, avec décor végétal coloré (palette rose, vert, orangé) avec prolongation dans les marges (ff. 153, 155v, 158v, 162, 165, 181), huit initiales historiées (palette identique) avec grande initiale B du « Beatus vir » (7 lignes de hauteur) sur fond d’or, avec prolongations dans les marges, les autres initiales historiées plus petites (4 lignes de hauteur), en rose sur fond bleu avec rehauts blancs, prolongations dans les marges avec parfois des motifs de grotesques ou anthropomorphes. Quelques frottements aux initiales historiées (notamment la première, initiale B du « Beatus vir », fol. 7 avec feuillet taché ; frottement aussi à l’initiale D « Dixit dominus » (fol. 132v)). Tache et traces d’encre au fol. 6v. Reliure de basane, sur ais de bois, plats estampés à froid avec triple filets formant un motif croisé, dos à 3 nerfs, reste d’un fermoir [lacunaire] (reliure accidentée, manque de cuir au dos, plats frottés, quelques trous de vers sur les plats, impactant les premiers feuillets). Dimensions des feuillets : 145x 95 mm ; dimensions de la reliure : 147 x 100 mm 4 000 / 6 000 € .../...
14 Enluminures et manuscrits Provenance : 1. Manuscrit copié en Italie, dans la région d’Emilie-Romagne sur des bases stylistiques. Les huit initiales historiées et les six initiales ornées sont réalisées dans un style proche de celui que l’on nomme « primo stile », adopté dans les ateliers bolognais de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle, entre art Roman et nouvelle esthétique gothique. Sur ce « primo stile » bolognais, voir T. Kennedy (ed.), Medieval Bologna : Art for a University City, Londres, 2021. D’un point de vue liturgique, on relève dans le calendrier de ce Psautier un certain nombre de saints locaux, honorés à Bologne. Signalons tout particulièrement : Procolus (01.06) ; Vital et Agricole de Bologne, deux premiers martyrs de Bologne (04.11) [Chiesa dei Santi Vitale e Agricola in Arena ; Eglise Saint-Vital-saint-Agricol dans le complexe stéfanien de Bologne] ; Pétrone de Bologne (04.10), saint patron de la ville de Bologne, Basilique San Petronio de Bologne ; Etienne (01.01 et 26.12) [Basilique Santo Stefano] ; Etienne, pape (02.08) ; Venant, abbé (2 fois : 11. 10 ; 23.10). Aux XIIIe et XIVe siècles, Bologne est un centre intellectuel abritant la plus ancienne université d’Europe : la ville devient le premier centre de production de manuscrits en Italie avec une communauté florissante de scribes, d’artistes, d’érudits et de libraires. 2. France, collection particulière. Texte : ff. 1-6v, Calendrier, en latin, encre rouge et brune (voir ci-dessus pour le relevé des saints suggérant une origine bolognaise). ff. 7-169, Psautier férial (psaumes 1 à 150), divisé en huit parties selon les divisions fériales, comme il est coutumier (psaumes 1, 26, 38, 52, 68, 80, 97, 109). Il est courant que les psautiers fériaux comprennent un cycle de huit miniatures ou initiales historiées. Le psautier dit « férial » est divisé en livres correspondant à la récitation de l’Office divin. Une main ancienne indique dans la marge supérieure les féries liturgiques concernées. Une numérotation ancienne des psaumes en chiffres arabes est rajoutée dans les marges (« 150 » dans la marge du fol. 169). ff. 169-186v, Prières et cantiques, dont « Confitebor tibi domine… » (fol. 169) ; Benedictus (ff. 179-181) ; Canticum sancte marie virginis (ff. 181-181v), « Magnificat anima mea dominum... » (Luc 1, 46-55) ; Nunc dimittis (ff. 181v-182) ; Pater noster ; Credo ; dernière prière : « Quicumque vult salvus est… ». On notera que les rubriques (systématiquement « Psalmus David ») semblent en partie erronées à partir du fol. 169v. Illustration : Ce manuscrit contient 8 initiales historiées. On trouve aussi 6 initiales ornées aux feuillets 153, 155v, 158v, 162, 165, 181. f. 7, Initiale B historiée, Psaume 1 “Beatus vir”, Roi David (registre inférieur) et Christ nimbé (registre supérieur) [initiale frottée]. f. 32, Initiale D historiée, Psaume 26 “Dominus illuminatio mea et salus mea”, Roi David, pointant ses yeux. f. 48v, Initiale D historiée, Psaume 38 “Dixi custodiam vias meas”, Roi David, pointant sa bouche. f. 63, Initiale D historiée, Psaume 52 “Dixit insipiens”, Fou tenant un gourdin ou une massue. f. 78, Initiale S historiée, Psaume 68, “Salvum me fac”, Personnage, mains jointes, en buste (on trouve ici communément David dans les eaux). f. 97, Initiale E historiée, Psaume 80, “Exultate deo”, Roi David couronné, bras levés. f. 114, Initiale C historiée, Psaume 97, “Cantate domino”, Deux chantres, tonsurés et bénissant. f. 132v, Initiale D historiée, Psaume 109, “Dixit dominus domino meo”, Christ nimbé bénissant. .../...
15 Enluminures et manuscrits 14 [MANUSCRIT]. [BIBLE]. Ancien Testament ; Nouveau Testament ; Interprétation des noms hébraïques. En latin, manuscrit décoré sur parchemin. Espagne, Royaume de Castille (Séville ?), vers 1250-1275. 375 ff., avec les quatre premiers feuillets blancs et réglés différemment du reste du manuscrit, première page écrite (fol. 5v), parchemin très fin et préparé avec soin (préparation du parchemin du type de celle pratiquée en Europe du Sud), manuscrit complet (collation impraticable, reliure ancienne serrée, quelques réclames par exemple ff. 341v, 357v signalant une composition en cahiers de 14 et de 16 ff.), écriture gothique très abrégée (plusieurs mains d’un même atelier) à l’encre brune, une main distincte pour l’Interprétation des noms hébraïques (ff. 328-374v), manuscrit à grandes marges, texte copié en deux colonnes (jusque 58 lignes par colonne), réglure à la pointe sèche, rubriques en rouge, titres courants en rouge et bleu dans la marge supérieure, chapitres bibliques signalés en chiffres romains et reportés dans les marges, certaines majuscules rehaussées de rouge dans le texte (ces majuscules sont parfois manquantes dans le texte, signe que le rubricateur n’a pas terminé son travail, par exemple colonne de gauche, fol. 254), nombreuses initiales peintes (2 à 4 lignes de hauteur) en bleu ou en rouge avec décor filigrané en rouge ou en bleu clair introduisant les changements de chapitres bibliques reportés dans les marges extérieures des feuillets (et non pas inclus dans la justification du texte), plus grandes initiales peintes en rouge ou en bleu avec décor filigrané de couleur opposée plus développé se prolongeant dans les marges (5 à 15 lignes de hauteur) introduisant les grandes divisions textuelles (prologues et changement de livres bibliques), on notera que la grande initiale peinte en rouge du « Frater Ambrosius » (fol. 6) se prolonge sur 36 lignes de texte, aussi la grande initiale peinte en bleu du « In principio creavit deus… » (début du livre de la Genèse) avec décor filigrané rouge et rehauts aquarellés verts (fol. 8) se prolonge sur 45 lignes de texte, grande initiale ‘L’ peinte en rouge avec décors ornementaux ajourés et décor filigrané bleu clair introduisant le commencement de l’Evangile selon saint Mathieu (fol. 260), initiale un peu différente pour introduire l’Interpré- .../...
16 Enluminures et manuscrits tation des noms hébraïques (fol. 328) de type ‘puzzle’ en rouge et bleu avec décor filigrané rouge et bleu (le bleu plus foncé, différent du reste des décors filigranés en bleu pâle). Reliure gothique de la fin du XIVe ou XVe siècle, veau estampé à froid, veau havane sur ais de bois, dos à 6 nerfs ponctué de fleurons et filets à froid, décor aux petits fers répétés (fer avec pélican mystique et les lettres LIDA, répété dans l’encadrement extérieur ; fer au lapin ou lièvre ; fer à l’animal hybride ou griffon), encadrements et panneaux multiples séparés par des filets multiples à froid, tranches dorées, inscription à l’encre sur la tranche : “Biblia manuscripta.” Cette reliure peut être rapprochée d’une reliure renfermant également une Bible du XIIIe siècle et conservée à Milan, Bibliotheca Braidense, AD.XII. 45, dite de facture française. Quelques restaurations à la reliure, quelques épidermures, bel état intérieur (quelques initiales faiblement maculées, par exemple fol. 73v), quelques plis au parchemin (un peu plus prononcés aux ff. 115-132 dans les coins supérieurs), quelques traces de galeries de vers mais sans gravité. Boite de conservation moderne. Dimensions des feuillets : 175 x 115 mm ; dimensions de la reliure : 182 x 120 mm 80 000 / 90 000 € Rare témoin d’une Bible portative réalisée à l’époque du règne d’Alphonse X le Sage (Alfonso el Sabio) (1221-1284) qui accède au trône en 1252. Ce manuscrit présente le type de décor filigrané vermiculé (voir Avril et alia, 1982) à mettre en relation avec les manuscrits bibliques réalisés sous le règne ou dans l’entourage d’Alphonse X le Sage dans la seconde moitié du XIVe siècle. Les petites Bibles portables contenant le texte complet de l’Ancien et du Nouveau Testament constituent l’une des grandes innovations du XIIIe siècle, développées dans les milieux des prédicateurs dominicains et franciscains. Les premières Bibles portatives (en anglais, « pocket Bibles ») ont peut-être été copiées à Paris à la fin des années 1220 ou au début des années 1230 (voir les travaux de Laura Light et Chiara Ruzzier). Des exemples espagnols de ce type de Bible apparaissent assez tôt (Paris, BnF, n.a.l. 836 est daté de 1240), mais à ce jour il n’existe aucune étude complète consacrée aux Bibles latines du XIIIe siècle en Espagne. Dans une étude récente de Chiara Ruzzier sur les Bibles portatives du XIIIe siècle, basée sur un échantillon très complet de manuscrits survivants, seulement 3 % des Bibles de son échantillonnage sont considérés d’origine espagnole (Ruzzier, 2013, p. 109). .../...
17 Enluminures et manuscrits Provenance : 1. Manuscrit copié en Espagne d’après des éléments paléographiques et le style des ornementations, dans la seconde moitié du XIIIe siècle. On relève des traits paléographiques propres aux écritures du sud de l’Europe, par exemple l’association des lettres ‘pp’, l’emploi du ‘et’ tironien, l’alternance des lettres ‘d’ et ‘s’ droits ou courbes. Certains traits paléographiques trahissent une origine ibérique, par exemple la forme «oms» pour «omnes», une forme particulière de la lettre ‘z’ (par exemple dans le nom « Ozias » (fol. 233v). L’ornementation des initiales filigranées est aussi de facture espagnole, que l’on peut rapprocher d’un groupe de Bibles conservées à Paris, BnF, dont l’origine serait liée au Royaume de Castille. Parmi ces manuscrits au décor proche de la présente Bible, citons les manuscrits conservés à la BnF et décrits par Avril et alia (1982) dans la section « Manuscrits catalans et castillans du milieu du XIIIe au début du XIVe siècle » et section « Manuscrits à décor filigrané » : cat. 93, MS lat. 16264 ; cat. 208, MS lat. 201 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle) ; cat. 209, MS lat. 222 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle, sans doute du même atelier que BnF, lat. 201) ; et cat. 214, MS n.a.l. 702 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle) ; voir aussi cat. 92, MS lat 13152 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle)). Il est intéressant de noter que ces Bibles de facture espagnole ont fait leur chemin et furent diffusées et utilisées en France et ce dès le XIVe siècle (par exemple BnF, lat. 16264, qui passa peu de temps après son exécution à la Sorbonne). On signalera un autre manuscrit présentant le même type de décor filigrané vermiculé, un Officium et vita S. Elisabeth (Paris, BnF, n.a.l. 868) (voir Avril et al., 1982, cat. 94 et pl. F ; pl. CVIII). Sur ce groupe de manuscrits, Avril et Aniel précisent : « Les initiales filigranées à décor vermiculé de ces manuscrits semblent spécifiques de la production castillane et permettent de rattacher à celle-ci une série de Bibles dont le décor peint et le format réduit s’inspirent manifestement de modèles français, et plus précisément parisiens » (Avril et alia, 1982, p. 71). Une origine Royaume de Castillle/Séville n’est pas contradictoire dans la mesure où Alphonse X le Sage, roi de Castille, est mort à Séville en 1284. Son successeur, Sanche IV est né à Séville en 1258. Au milieu du XIIIe siècle, sous le règne de Ferdinand III (1199-1252) puis sous le règne d’Alphonse X, Séville et sa région font partie de la Couronne de Castille et Leon. Sur les Bibles d’origine castillane, on consultera aussi Horacio Santiago-Otero et Klaus Reinhardt, La Biblia en la península ibérica durante la edad media (siglos xii-xv). El texto y su interpretación, Coimbra, 2001, pp. 38-52; José Manuel Sánchez Caro, « La Biblia en España », in Introducción al estudio de la Biblia, éd. Joaquín González Echegaray, et al , vol. 1, 1990, pp. 553-574. 2. Inscription à l’encre sur la contre-garde en fin de manuscrit : “Drouin.” Sous ce nom, figure une inscription effacée. Signalons un “Abbé Drouin” qui fut un collectionneur de manuscrits (Paris, BnF, NAF 5708, “Catalogue des manuscrits de feu M. l’abbé Drouin…mort au mois de mars 1733”). 3. Autre inscription à l’encre sur la contre-garde en fin de manuscrit : “à Bonvallet”. .../...
18 Enluminures et manuscrits Texte : ff. 1-4v, feuillets blancs, réglés. f. 5, feuillet blanc. Ancien Testament: f. 5v, préface au Pentateuque, “Desiderii mei…” [Stegmüller 285]. – ff. 6-7v, prologue Saint Jérôme, lettre de Jérôme à Paulin, “Frater Ambrosius tuo michi…”. (Stegmüller 284 ; ed. Hilberg, Sancti Eusebii Hieronymi Epistulae, in Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum CSEL, vol. 54, 1, Vienne, 1910, pp. 442-465). – ff. 7v-19v, préface au Pentateuque, “Desiderii mei…” [Stegmüller 285] (prologue donc répété à deux reprises) ; Genèse, avec rubrique (fol. 8) : “Incipit liber genesis.” – ff. 19v-29, Exode. – ff. 29-37, Lévitique. – ff. 37-48, Nombres. – ff. 48-58, Deutéronome. – ff. 58-65, prologue Josué, “Tandem finito penthateucho Moysi…” [Stegmüller 311] ; Livre de Josué. – ff. 65-72, Juges. – ff. 72-73v, Ruth. – ff. 73-83, prologue Livre des rois, “Viginti duas esse…” ; I Rois (I Samuel). – ff. 83-90v, II Rois (II Samuel). – ff. 90v-99v, III Rois. – ff. 100-108v, IV Rois. – ff. 108v-117v, prologue I Chroniques, “Si septuaginta…” [Stegmüller 328] ; I Chroniques. – ff. 117v-128, prologue II Chroniques, “Eusebius iheronimus…” ; II Chroniques. – ff. 128-128v ; Oratio Manasse, “Domine omnipotens…” [Stegmüller 93,2]. – ff. 128v-131v, prologue Esdras, “Utrum difficilius…” [Stegmüller 330] ; I Esdras. – ff. 131v-135v, Néhémie. – ff. 135v-139v, II Esdras. – ff. 140142v, prologue Tobie, “Chromatio et Elyodoro…” [Stegmüller 332] ; Tobie. – ff. 142v-145v, prologue Judith, “Apud hebreos…” [Stegmüller 335] ; Judith. – ff. 145v-149, prologue Esther, “Librum Hester…” [Stegmüller 341] ; Esther. – ff. 149-156, prologue Job, “Cogor per singulas…” [Stegmüller 344] ; Livre de Job. – Pas de Psaumes, comme il arrive souvent dans les Bibles portatives du XIIIe siècle. – ff. 156-161v, prologue Proverbes, “Iungat epistola quos iungit…” [Stegmüller 457] ; Proverbes. – ff. 161v-163v, prologue Ecclésiaste, “Memini me…” [Stegmüller 462] ; Ecclésiaste. – ff. 163v-164v, Cantique des cantiques. – ff. 164v-168v, prologue Sagesse, “Liber sapiencie…” [Stegmüller 468] ; Livre de la Sagesse. – ff. 168v-179v, prologue to Ecclésiastique, “Multorum nobis et magnorum…” [Stegmüller 26] ; Ecclésiastique. – ff. 179v-192, prologue Isaïe, “Nemo cum prophetas…” [Stegmüller 482] ; Isaïe. – ff. 192-206v prologue Jérémie, “Ieremiah propheta…” [Stegmüller 487] ; Jérémie. – ff. 206v208, Lamentations of Jérémie ; Prière de Jérémie – ff. 208-209v, prologue Baruch, “Liber iste…” [Stegmüller 491] ; Baruch. – ff. 209v-223v, prologue Ezéchiel, “Ezechiel propheta…” [Stegmüller 492] ; Ezéchiel. – ff. 224-230v, prologue Daniel, “Danielem prophetam…” [Stegmüller 494] ; Daniel ; avec rubrique intéressante au fol. 229 : “Hiic usque danielem in hebreo volumine legimus. Ceteraque secuntur usque ad finem librum de theodonis edicione translate sunt”. Cette note indique que le livre de Daniel selon la Bible hébraïque se termine ici (12 chapitres) ; suivent à partir du fol. 229v jusqu’au fol. 230v les chapitres 13 et 14 du Livre de Daniel, « Erat vir habitans in babilone… » ; « Erat quoque ydolum nomine bel apud babilonios… ». La note indique que ces chapitres sont inclus dans la Vulgate. Les chapitres 13 et 14 du Livre de Daniel sont effectivement deutérocanoniques et ne font pas partie de la Bible hébraïque. – f. 230v, prologue Douze Prophètes mineurs, “ Non item ordo est duodecim prophetarum…” [Stegmüller 500] ; ff. 230v-232v, prologue Osée, “Temporibus Ozie…” [Stegmüller 507] ; Osée. – ff. 232v-233v, prologue Joël., “Sanctus Ioel apud Hebreos …” [Stegmüller 511] ; Joël. – ff. 233v-235v, prologue Amos, “Ozias rex” [Stegmüller 515] et second prologue Amos, “Amos pastor et rusticus… ” [Stegmüller 512] ; Amos. – ff. 235v-236, prologue Abdias, “Iacob patriarcha…” [Stegmüller 519], second prologue, “Hebrei hunc dicunt…” [Stegmüller 517], suivi de rubrique : Item alius prologus non est prologus sed glosa, “Esau filius Ysaach…” ; Abdias. – ff. 236-237, prologue Jonas, “Sanctum Ionam…” [Stegmüller 524] ; second prologue Jonas, “Ionas columba et dolens…” [Stegmüller 521] ; Jonas. – ff. 237-238, prologue Michée, “Temporibus Ioathae…” [Stegmüller 526] ; Michée. – ff. 238-239, prologue Nahum, “Nahum prophetam ante adventum…” [Stegmüller 528] ; Nahum. – ff. 239-240, prologue Habacuc, “Quattuor prophetae…” [Stegmüller 531] ; Habacuc. – ff. 240-240v, prologue Sophonie, “Tradunt Hebrei…” [Stegmüller 534] Sophonie. – ff. 240v-241v, prologue Aggée, “Ieremias propheta …” [Stegmüller 538] ; Aggée. – ff. 241v-244, prologue Zacharie, “Anno secondo…” [Stegmüller 539] ; Zacharie. – f. 244-244v, prologue Malachie, “Deus per Moysen…” [Stegmüller 543] ; Malachie. – ff. 244v-254, prologue Maccabées, “Domino excellentissimo…” ; second prologue, “Reverentissimo…” ; troisième prologue, “Machabeorum libri…” ; [Stegmüller 547, 553, 551] ; I Maccabées. – ff. 254-259v, II Maccabées. Nouveau Testament: ff. 259v-268, prologue Matthieu, “Matheus ex iudea…” [Stegmüller 590]; second prologue, “Matheus cum primo…” [Stegmüller 589] ; Evangile selon saint Matthieu. – ff. 268-273v, prologue Marc, “Marcus evangelista…” [Stegmüller 607] ; Evangile selon saint Marc. – ff. 273v-282v, prologue Luc, “Luchas sirus antiochensius…” [Stegmüller 620] ; second prologue, “Quoniam quideù multi conati sunt…” [autre prologue, anonyme Luc, Stegmüller 11348 ?] ; Evangile selon saint Luc. – ff. 282v-289v, prologue Jean, “Hic est iohannes…” [Stegmüller 624] ; Evangile selon saint Jean. – ff. 289v-293, prologue Epître aux Romains, “Romani sont…” [Stegmüller 677] ; Epître aux Romains. – ff. 293v-297, prologue I Corinthiens, “Chorinthii sunt achaichi…” [Stegmüller 685] ; I Corinthians. – ff. 297-299v, prologue II Corinthians, “Post penitentiam…” [Stegmüller 699] ; II Corinthians. – ff. 299v-300v, prologue Galates, “Galathe sunt…” [Stegmüller 707] ; Galates. – ff. 300v-302, prologue Ephésiens, “Ephesi sunt asiani…” [Stegmüller 715] ; Ephésiens. – ff. 302-302v, prologue to Philippiens, “Philippenses sunt…” [Stegmüller 728] ; Philippiens. – ff. 302v-303v, prologue to Colossiens, “Colocenses et hii…” [Stegmüller 736] ; Colossiens. – ff. 303v-304, prologue to I Thessaloniciens, “Thessalonicenses sunt…” [Stegmüller 747] ; I Thessaloniciens. – ff. 304-304v, prologue to II Thessaloniciens, “Ad thessalonicenses…” [Stegmüller 752] ; II Thessaloniciens. – ff. 304v-305v, prologue to I Timothée, “Tymotheum instruit…” [Stegmüller 765] ; I Timothée. – ff. 305v-306v, prologue to II Timothée, “Item timotheo…” [Stegmüller 772] ; .../...
19 Enluminures et manuscrits II Timothée. – f. 306v, prologue to Tite, “Tytum commone facit…” [Stegmüller 780] ; Tite. – ff. 306v-307, prologue to Philémon, “Philemoni…” [Stegmüller 783] ; Philémon. – ff. 307-309v, prologue to Hébreux, “In primis…” [Stegmüller 793] ; Hébreux. – ff. 310-319, prologue Actes des apôtres, “Luchas anthiochensis natione…” [Stegmüller 637] ; Actes des apôtres. – f. 302, prologue aux Epîtres catholiques “Non ita est ordo…” [Stegmüller 809]. – ff. 319-320, Jacques. – ff. 320-321, I Pierre. – ff. 321321v, II Pierre. – ff. 321v-322, I Jean. – ff. 322-322v, II Jean. – f. 322v, III Jean. – f. 305v, Jude. – ff. 322v-327, prologue Apocalypse, “Omnes qui pie…” [Stegmüller 839] ; Apocalypse. f. 327v, feuillet blanc. ff. 328-374v, Interprétations des noms hébraïques [Interpretationes hebraicorum nominum], rubrique, Interpretationes hebraicorum nominum incipiencium per ‘a’ [attribués à Bède le Vénérable (Pseudo-Etienne Langton), voir Stegmüller, nos. 77087709]. f. 375, feuillet blanc. f. 375v, Notes rajoutées, main du XIVe siècle sur les différents degrés et intereprétation de lecture du texte biblique : “Notandum quod quattuor modis sacra scriptura post expositioni sed hystorice allegorice anagogice tropologice…” Bibliographie : Avril, François, Jean-Pierre Aniel, Mireille Mentré, Alix Saulnier and Yolanta Załuska. Manuscrits enluminés de la péninsule ibérique, Bibliothèque nationale, Paris, 1982. – De Hamel, C. The Book. A History of the Bible, London et New York, 2001, chapter 5, « Portable Bibles of the Thirteenth Century ». – Light, L. « The Thirteenth-Century Bible : The Paris Bible and Beyond », in The New Cambridge History of the Bible. Volume Two, c. 600-1450, eds. Richard Marsden et E. Ann Matter, Cambridge, 2012, pp. 380-391. – Light, L. « The New Thirteenth-Century Bible and the Challenge of Heresy », in Viator 18 (1987), pp. 275-288. – Light, L. “Versions et révisions du texte biblique,” in Le Moyen Âge et la Bible, éd. Pierre Riché et Guy Lobrichon, Paris, 1984, pp. 55-93. – Ruzzier, Chiara. « The Miniaturisation of Bible Manuscripts in the Thirteenth Century : A Comparative Study, » in Eyal Poleg et Laura Light, eds., Form and Function in the Late Medieval Bible, Leiden et Boston, 2013, pp. 105-125. – Stegmüller, F. Repertorium biblicum medii aevi, Madrid, 1950-61.
20 Enluminures et manuscrits 15 [MANUSCRIT]. [OISE]. [BEAUVAIS]. NÉCROLOGE DU COUVENT DES CORDELIERS (FRANCISCAINS) DE BEAUVAIS En latin et en français, manuscrit décoré sur parchemin. France, Beauvais, 1552-1694. 60 ff., précédés d’un feuillet de garde de parchemin, contre-gardes anciennes, écritures cursives multiples, inscriptions d’une main circa 1600 sur la contregarde supérieure et au recto du premier feuillet, écriture d’un module plus grand pour annoncer chaque journée recensée dans le nécrologe, lettres KL et noms des mois à l’encre rouge, parchemin épais avec des réglures diverses suggérant que le parchemin est en fait du parchemin de remploi, déjà réglé. Reliure de plein veau brun foncé, décor estampé à froid (reliure du XVIe siècle), dos à 4 nerfs (quelques restaurations anciennes), cuir sur les plats craquelé par endroits, mais néanmoins bon état général. Quelques taches et effacements de certains obits (ff. 1, 9, 24v, 33v, 41, 56v), parchemin coupé dans la partie supérieure mais sans manques aux ff. 38-39. Dimensions des feuillets : 205 x 150 mm ; dimensions de la reliure : 215 x 155 mm 3 000 / 4 000 € Témoignage émouvant des enregistrements des morts au sein du couvent des Cordeliers de Beauvais. On relève les nombreuses entrées et obits pour la famille Loysel, très liée au Couvent des Cordeliers, comme bienfaiteurs et dont plusieurs membres ont choisi le couvent comme lieu de sépulture. La famille Loysel est importante au XVIe siècle pour le Beauvaisis et la ville de Senlis.
21 Enluminures et manuscrits Sont consignés dans un calendrier pour chaque jour, introduit par la phrase : « Hac die mortuus est… » ou « Ista die defunctus est frater… », les morts que pleure le couvent, des frères, des prieurs mais aussi des personnalités proches du couvent, des laïcs donateurs. Par exemple on trouve des dons précisés par exemple celui de Philippe Camus : « Philippus Camus doctor Rhemiensis ac huius conventus bis gardianus qui dedit casulae pulcherime et calicem argenteum…sepultus est autem in choro ante imaginem divi mauritii anno 1599 » (f. 4) ou encore celui de Firmin de Marcelle : « Firminus de Marcelle doctor Rhemensis…Le couvent a reçue de luy un calice d’argent dorée et deux petites burette… » (f. 14), ou encore de Toussaint La Gache : « Toussanus La Gache sacerdos qui dedit ymagines virgine marie de dormitorio et claustro… » (f. 29). On trouve dans ce nécrologe de nombreuses références à la famille Loysel, importante famille du Beauvaisis, seigneurs de Quévremont, de Flambermont, d’Exonviller et autres lieux. Quatre membres de la famille Loisel ou Loysel occupent successivement à Senlis la charge de Lieutenant général au batillage de 1558 et 1673. On relève Marie de Cornouaille, femme de Odel Loyseau dont l’obit indique : « Le 20e may est deceddée damoiselle Marie de Cornoaille femme de monsieur nostre père spirituel et bienfacteur de ce couvent Odel Loysel escuier seigneur de Flambermont, de Senesfontaines et d’Esonviller, conseiller du roy et president a Senlis mil vinq cens quatre vingt seize et est enterrée en la chappelle dicte des oyseaulx » (f. 24). Autre personnage important de la famille, Claude Loysel, seigneur de Flambermont : « Nobilis vir et pater spiritualis hujus conventus et benefactor Claudius Loysel, scutifer et dominus de Flambermont… 1568 » (f. 21v). Claude Loisel de Flambermont (vers 1520-1568) est né à Beauvais paroisse Saint-Sauveur. Écuyer, conseiller du Roi, il est élu en l’élection de Beauvais, seigneur de Flambermont et de Senéfontaine. Il est inhumé aux Cordeliers auprès de son père et de sa mère. Il épouse vers 1544 Nicole de Nully, fille de Pierre de Nully (1488-1549), maire de Beauvais en 1543. Celle-ci figure d’ailleurs dans le présent Nécrologe: «Ce jour 20e octobre mil VC IIIIxx sept et [sic] deceddée de bonne mémoire Collecchon de Nully vesve de feu nostre père sprituel noble homme Claude Loysel escuier seigneur de Flambermont, Senesfonteines… » (f. 48v). D’autres membres de la famille Loysel figurent dans le Nécrologe : Jean Loysel, premier médecin du roi Louis XII et de François Ier : « Hac die 18 obiiit nobilis vir et pater spiritualis huius conventus et benefactor Joannes Loysel dominus d’Esomviller et de Belloy anno 1558 » (f. 39). Jean III Avis Loysel est premier médecin des rois Louis XII (1498-1515) et François Ier (1515- 1547). Louis XII le nomme maître et administrateur de la Maladrerie de Saint-Lazare de Beauvais de 1503 à 1519. Loysel est médecin des boursiers du collège de Cluny. C’est lui qui, le premier, fait accorder aux médecins ordinaires des rois et princes du sang le privilège d’exercer leur art dans Paris, même s’ils ne sont point docteurs. Citons enfin aussi Nicolas Avis dit Loysel, échevin de Beauvais en 1512, fils de Jean Loysel, régent et doyen de la Faculté de médecine de Paris, premier médecin du roi Louis XII et de François Ier : « Nobilis vir Nicolaus Avis dictus Loysel filius nobilis viri Joannis Avis primus medicus Ludovici francorum regis duodecimi benefactor huius domus et sepultus fuit in habitu » (f. 23). Sur les Loysel de Beauvais, voir S. de Beaufort, Une famille de lieutenants généraux du bailliage de Senlis aux XVIe et XVIIe siècles, les Loysel, Comité archéologique de Senlis, 1899. – Loisel, Antoine (1536-1617), Mémoires des pays, villes, comté et comtes, évesché et évesques, pairrie, commune et personnes de renom de Beauvais et Beauvaisis, par M. Antoine L’Oisel, [Paris], 1617. D’autres obits seraient à creuser, par exemple celui de Adrianus Paschasius (dont le nom se trouve aussi au recto de la première garde, en tête de liste : « Honorandus magister noster frater Adrianus Paschasius natione burgundus huius conventus alumnus qui cum scientia insigna et prudentia admirabilis hanc domus rexisset…anno domini 1589 » (f. 45) ou encore, celui pour Louis Compagnon, maître d’école : « Maistre Louis Compagnon maistre d’escolle en ceste ville natif de Pontoise inhumé devant l’autel des cinq plaies… » (f. 56v) ; ou encore, Jacques Parigot mort en 1613 : « Jacobus Parigot doctor theologus facultatis parisiensis quondam gardianus conventu… » (f. 20v). Provenance: 1. Manuscrit copié circa 1552, avec ajouts sur près de 150 ans selon les dates de décès, se poursuivant jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Le dernier obit est inscrit le 15 mars 1694 (f. 2). Une inscription copiée sur le contreplat supérieur indique : « Hoc in venerabili conventu bellovacensis celebratum fuit capitulum provinciale in quo…reverendissimus p. f[rater] christoforus a capite fontium totum ordinis fratrum minorum generalis minister. Anno domini 1574… ». Les frères mineurs sont les frères franciscains. L’identification aux Cordeliers est déduite aussi de la mention suivante : « Jehan de l’Espine, Janneton Charbonnier, père et mere de frere Denis de l’Espine, profès de ce couvent ont donné en cest pauvre maison St Francoys… » (f. 18). Les Cordeliers (Franciscains) s’implantent à Beauvais dans le quartier des lavoirs en 1225 où ils occupent une large surface foncière. Voir Fémolant, J.M., « L’opération de la rue Villiers-de-l’Isle-Adam à Beauvais (Oise)…autrefois couvent des Cordeliers… », in L’archéologie à Beauvais ou mémoire d’une ville, exposition du 13 décembre 1994 au 4 mars 1995, pp. 47-53. 2. Collection française.
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